vendredi 29 janvier 2016

Le Pion Blanc des Présages, de David Eddings,

Et les dieux créèrent l’homme, et chaque dieu choisit son peuple. Mais Torak, le dieu jaloux, vola l’Orbe d’Aldur, le joyau vivant façonné par l’aîné des dieux, et ce fut la guerre. Le félon fut condamné à un long sommeil hanté par la souffrance.
Les siècles ont passé sur les royaumes du Ponant. Les livres des présages sont formels : Torak va s’éveiller. Et l’Orbe a disparu pour la seconde fois. Que le maudit la trouve à son réveil et il établira son empire sur toutes choses. Belgarath le sorcier parviendra-t-il à conjurer le sort ? Dans cette partie d’échecs cosmique, il a réussi à préserver une pièce maîtresse : le dernier descendant des Gardiens de l’Orbe. Un simple pion, et si vulnérable...
Quatrième de couverture par Pocket.
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« — Ce n’est qu’une histoire, répéta obstinément Garion, qui se sentait tout à coup plus buté et terre à terre qu’un Sendarien. Tout ça ne peut pas être vrai. Enfin, Belgarath le Sorcier aurait… Je ne sais pas quel âge il aurait, mais les gens ne vivent pas si vieux que ça.
— Sept mille ans, répondit le vieil homme.
— Hein ?
— Belgarath le Sorcier a sept mille ans — peut-être même un peu plus.
— C’est impossible ! décréta Garion.
— Vraiment ? Et quel âge tu as, toi ?
— Neuf ans. Enfin, je vais les avoir à Erastide.
— Et en neuf ans, tu as eu le temps d’apprendre tout ce qui est possible et tout ce qui ne l’est pas ? »
P. 48

Bien moins connu que Tolkien, David Eddings fait pourtant parti de ces pionniers de la Fantasy qui a marqué et influencé les œuvres d’aujourd'hui, c’est indéniable. Ce qui est indéniable également, c’est qu’il fait bien parti de cette première génération avec Tolkien : le style, la plume et jusqu’à la structure le prouvent.
Ce n’est pas un livre que j’ai détesté, très loin de là, mais j’ai eu du mal à arriver au bout de ce premier tome...

Le plus gros défaut qu’on peut trouver dans un livre de Fantasy, et surtout dans le premier tome d’une série, c’est que l’introduction soit trop chargée ou bien pas assez expliquée. Eddings présente une toute nouvelle mythologie et j’avoue que j’ai été obligée de relire plusieurs fois les mêmes lignes, bien plus qu’une novice de Fantasy et j’étais encore assez perdue par la suite.
Eddings, comme Tolkien d’ailleurs, se lance pour Le Pion Blanc des Présages dans un début long et lent, d’où mon besoin de faire de nombreuses pauses. Sans compter que, pour nous rapprocher de son héros, Eddings nous largue dans cet univers : certes, certains indices sont parsemés mais on est trop enfermé dans l’ignorance avec Garion pour comprendre tout ce qui se passe et j’ai eu beaucoup de mal à avancer à cause de cette exclusion....

D’autant plus que Garion n’est pas vraiment mon personnage préféré (enfin, peut-être pas encore) et que j’étais plus attachée à Tante Pol par exemple (bon là, j’avais deviné plus ou moins qui elle était... Il me suffisait de regarder les autres sagas d’Eddings, surtout celle coécrite avec sa femme en fait) ou encore Barak avec sa tignasse rousse, surtout à partir de ses retrouvailles avec sa femme peu joyeuses… Quant à Silk, j’ai surtout été touchée par sa relation ambigüe avec la reine Layla.

Polgara, Barak et Durnik représentés par Oboe.

Mais le plus divertissant dans cette galerie de personnages, ce sont les différentes ethnies mentionnées. Ce ne sont pas des races différentes qui cohabitent comme pour les elfes avec les hommes et les nains, on assiste plutôt à un mélange culturel comme si on réunissait un suisse, un belge, un français et un canadien dans une même pièce : mes langues se ressemblent mais chacun possède un dialecte, les habitudes divergent, chacun est favorisé par un Dieu et les préjugés des uns sur les autres et les clichés s’entrechoquent.
C’est d’ailleurs pour cette raison que j’étais motivée à poursuivre ma lecture avec pour fond les musiques d’Oblivion (où les confrontations ethniques sont très présentes aussi) car ce mélange des peuples est très bien rendu et donne envie d’en savoir plus chacun.
La carte n’est d’ailleurs pas de refus :

Bon, en toute franchise, il ne se passe pas grand-grand-chose dans Le Pion Blanc des Présages et je pense que ce premier tome aurait pu être plus bref : Eddings respecte le schéma héros découvertfuite (semblable à la balade champêtre des Hobbits dans La Communauté de l’Anneau)révélations à venir. Forcément, pas de grandes révélations à l’horizon : on est dans de la Fantasy classique. Très classique. Le Pion Blanc des Présages est un des premiers nés du genre.
C’est comme voir Nosferatu ou La Créature du Lac : il faut garder en tête que c’était du "jamais vu" dans ces débuts et que cette introduction de La Belgariade s’écarte des ouvrages plus modernes. Ceux qui ont eu des difficultés à lire Le Seigneur des Anneaux en auront probablement ici aussi…
Cela dit, j’ai eu un coup de fouet dans la seconde moitié et je pense que ça vaut le coup de poursuivre ma lecture.
Je croise les doigts, en tout cas !

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
La Belgariade n’est pas une seule et même saga, elle est rattachée à La Grande Guerre des Dieux qui est composée des Préquelles (où sont réunits les deux tomes de Belgarath le Sorcier et les deux tomes de Polgara la Sorcière), La Mallorée et Le Codex de Riva. Toutefois, il est vivement conseillé de commencer par La Belgariade et de lire les Préquelles après La Mallorée, puis de garder Le Codex de Riva pour la fin.

2 commentaires:

  1. C'est vrai que le démarrage est plutôt lent... Ah, je préfère Tante Pol mais l'émulsion de ces personnages si différents donne du goût au récit. Même si Leigh n'est pas citée sur la couverture, elle est toujours co-auteur des romans "Eddings".

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    1. Oh il faudra que je corrige ça : Pocket a marqué "et Leigh" sur les deux tomes de Polgara mais pas sur les autres, ce qui induit en erreur. Merci !

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