mardi 1 juillet 2014

Les Deux Tours, de J. R. R. Tolkien,

Frodon et ses compagnons se sont engagés à détruire l'Anneau de Puissance dont Sauron cherche à s'emparer pour asservir tous les peuples de la Terre habitée : Elfes et Nains, Hommes et Hobbits. L'entreprise est audacieuse et les forces du Seigneur des Ténèbres se dressent contre eux.
Bientôt, pour survivre, il va leur falloir se disperser et affronter tous les dangers.
Quatrième de couverture par Pocket.
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« Et, après tout, il n’avait jamais eu d’espoir dans cette affaire ; mais, allègre Hobbit, il n’avait pas eu besoin d’espoir, tant que le désespoir pouvait être ajourné. »
P. 393

Il était temps ! Mais j’ai enfin lu la suite des aventures de la très populaire communauté de l’Anneau. Si le premier tome m’avait laissé un peu mitigée à cause de ses promenades à répétition, Les Deux Tours a remonté l’œuvre de Tolkien dans mon estime.
Explications…

Le kinder surprise des Deux Tours, c’est que ce sont deux volumes en un seul et autant dire que le tome III m’a nettement plus emporté que le tome IV, car en compagnie d’Aragorn, Legolas, Gimli, Pippin et Merry, le lecteur fait une vraie plongée dans le Fantasy. Bon, le succès de cette partie, c’est clairement Merry et Pippin : Hobbits dans toute leur splendeur, ils apportent la touche de fraîcheur dans une série d’infortunes. D’autant plus qu’ils rencontrent le peuple le plus intéressant de la Terre du Milieu : les Ents.
Là, j’avoue, coup de cœur magistral pour ces hommes-arbres au dialecte traînant et aux nombreuses hymnes. J’ai particulièrement adoré l’une des meilleures figures, Silvebarde, tout en écorce et tranquillité et toutefois avec une pointe de tristesse, je pense bien sûr à l’histoire des Ents-femmes qui est touchante. Surtout que, bien qu’opposés sur de nombreux points, la rencontre des Hobbits et des Ents se fait en harmonie et est intéressante.
Bref, un passage qui me restera car purement magique.

L'artiste Qnaman a imaginé les Ents un peu plus robustes que dans les films de Peter Jackson, 
peaufinant un design assez plaisant et qui filerait une diarrhée à un orc.

Quant au trio Aragorn, Legolas et Gimli, leurs différences pimentent leur complicité et ils apportent beaucoup d’humour… Mais pas que. J’ai aimé la rencontre avec les cavaliers du Rohan qui regorgent de personnages intéressants, honneur au roi Théoden et à sa nièce Eowyn d’ailleurs. Les liens font bien sûr leur richesse et j’ai aimé les confrontations contre Gríma Langue de Serpent et Saroumane qui, bien que pétochard et assez lâche, reste un méchant que j’adore.
Les événements sont moins palpitants que ceux que vivent Merry et Pippin, mais ils restent sympas et j’ai aimé voir les complicités évoluer, surtout celle entre Legolas et Gimli, je comprends pourquoi leur amitié est si populaire dans le fandom !

« — Je viendrai, dit Aragorn.
— Et moi aussi, dit Gimli. L'affaire de la Dame Galadriel est toujours pendante entre nous. Il faut que je vous enseigne un langage de meilleur ton.
— Nous verrons, dit Eomer. On a vu tant de choses étranges qu'apprendre à louer une belle dame sous les coups affectueux d'une hache de Nain ne m'étonnera pas outre mesure. Adieu ! »
P. 59

Un tome III excellent et qui m’a poussé dans ma lecture, cela dit, le tome IV était moins passionnant. Je n’ai rien contre Frodon… Quoique ma préférence va clairement pour Sam qui révèle une tranche héroïque de chapitre en chapitre, mais le tome souffre de beaucoup de lenteur.
Le vrai intérêt du tome IV, c’est le trio Frodon, Sam et Gollum. Un trio assez déséquilibré avec une grande quantité de non-dits, d’hypocrisie et de mensonges qui attire les dangers sur des terres peu accueillantes. Malheureusement, on retourne dans les mêmes promenades de La Communauté de l’Anneau avec des arbres en moins. Les rebondissements arrivent lentement et ça ne s'améliore que sur la fin. Les derniers chapitres sont portées par le courage de Sam malgré les désastres peu encourageants : de quoi donner envie de lire le tome final, Le Retour du Roi, plus rapidement.

D’autant plus que j’ai commencé à m’habituer à la traduction un peu houleuse de Francis Ledoux, n’ayant pas le courage de lire l’œuvre de Tolkien en anglais. Je tenterai peut-être un de ces quatre, mais pour l’instant, Le Retour du Roi, se sera en français aussi et ce sera pour bientôt pour lire la conclusion de cette aventure.
J’aime beaucoup le titre avec ces Deux Tours, celle de Saroumane et celle de Sauron, chacune l’emblème des deux tomes réunis. Forcément, je peux rattacher cette chronique à l’idée 48 du Challenge des 170 Idées :
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2013/11/challenge-04-le-challenge-de-170-idees.html

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Il ne faut pas oublier que Tolkien a été un soldat durant la Première Guerre Mondiale et qu’il a certainement ramené des souvenirs bien pénibles : si les guerres de la Terre du Milieu ont plus des allures de batailles médiévales, Tolkien glisse toutefois une allusion plus discrète en s’inspirant de la redoutable Bataille de la Somme, jugée comme étant une des plus sanglantes confrontations, pour son Marais des Morts du tome IV.
• Le titre de ce volume posa quelques problèmes à Tolkien, et il fit quelques essais - peu inspirés - avant d’arriver au titre que nous connaissons. Parmi les propositions qu’il adressa à son éditeur, on trouve entre autres des titres comme "L’Anneau dans l’Ombre" ou encore "L’Ombre s'étend". 
• Aujourdhui encore, le flou le plus total demeure sur la nature de ces "Deux Tours" - une ambigüité au départ voulue par Tolkien, mais qu’il regretta par la suite, le jugeant "source de confusion". Si Tolkien semble avoir pris le parti dOrthanc et de Minas Morgul dans les illustrations de couverture qu’il proposa à son éditeur, Peter Jackson semble avoir penché de son côté pour Orthanc et Barad-Dûr dans son adaptation de 2002. Dans tous les cas, il n’a jamais été précisé clairement quelles étaient ces "deux tours"; ainsi le titre peut aussi bien « faire référence à Isengard et Barad-dûr, qu’à Minas Tirith et B[arad-dûr] ; ou encore à Isengard et Cirith Ungol. »
• Merci Artalok pour les contributions ! ;)
• J’ai remarqué que beaucoup de lecteurs se plaignaient des nombreuses chansons qui ralentissaient la lecture et je peux comprendre car j’ai commis l’erreur de « lire » ces musiques pour La Communauté de l’Anneau. Mais pour le second tome, je n’ai pas commis la même erreur, j’ai donc cherché et je suis tombée sur Tolkien Ensemble, un groupe danois qui a donné l’air à tous les vers de Tolkien, en sachant que le grand Christopher Lee a apporté quelques contributions. Et ça a rendu ma lecture nettement plus agréable (dans l’ordre en plus, ça vous facilite la tâche) et ça permet des découvertes musicales, les ♥ sont pour les coups de cœur :
(il me semble n’avoir rien oublié...)
• La chronique du tome précédent,
             Tome 1, La Communauté de l’Anneau
 
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2 commentaires:

  1. A peine suis-je de retour que me voilà sollicité! Ahlàlà! :)

    De mon côté, c'est à partir de ce volume que j'ai vraiment commencé à dévorer avec plaisir les aventures de la Communauté à travers la Terre du Milieu! Le rythme est effectivement bien plus soutenu que dans "La Communauté de l'Anneau", et la quête commence à prendre ici une véritable ampleur. On retrouve avec plaisir nos personnages pour de nouvelles péripéties!
    Mais surtout, ce tome introduit certains de mes personnages favoris: toute la clique des Rohirrims, de Théoden à Eowyn en passant par Eomer, Hama, et le seigneur Erkanbrand, qui fait une apparition discrète mais héroïque à la fin de la bataille de Fort Lecor. Saroumane se voit aussi attribuer un rôle assez important, "La voix de Saroumane" est d'ailleurs clairement l'un de mes chapitres préférés.
    Je n'ai pas autant apprécié que toi l'histoire du côté de Merry et Pippin chez les Ents, même si j'ai bien aimé ces passages; je trouve que l'adaptation de PJ ne leur rend pas vraiment justice!
    En revanche, le livre IV m'a bien plu, et le côté "ballade" ne m'a cette fois-ci pas trop gêné. J'ai même pris beaucoup de plaisir à la lecture lors du passage en Ithillien - ce qui a certainement été aidé par l'"instant cuisine" de Sam.

    En tout cas, le tome 3 déboîte du ciboulot par les racines - ce qui ne veut absolument rien dire - aussi bien du côté Gondor/Rohan que de celui de Sam et Frodon (la traversée de Mordor, dans mes souvenirs, était vraiment très plaisante et mouvementée, bien plus que dans le film de PJ) Tu devrais aussi avoir quelques surprises vers la fin, si tu n'es pas trop au courant des différences entre le livre et le film! (je ne t'en dis pas plus au cas où, pour éviter de spoiler)

    Allez, et puisqu'on me le demande si gentiment, c'est avec plaisir que j'ajoute deux petites anecdotes pour la collection, tournant autour du titre:
    → Le titre de ce volume posa quelques problèmes à Tolkien, et il fit quelques essais - peu inspirés - avant d'arriver au titre que nous connaissons. Parmi les propositions qu'il adressa à son éditeur, on trouve entre autres des titres comme "L'Anneau dans l'Ombre" ou encore "L'Ombre s'étend".
    → Aujourd'hui encore, le flou le plus total demeure sur la nature de ces "Deux Tours" - une ambigüité au départ voulue par Tolkien, mais qu'il regretta par la suite, le jugeant "source de confusion". Si Tolkien semble avoir pris le parti d'Orthanc et de Minas Morgul dans les illustrations de couverture qu'il proposa à son éditeur, PJ semble avoir penché de son côté pour Orthanc et Barad-Dûr dans son adaptation. Dans tous les cas, il n'a jamais été précisé clairement quelles étaient ces "deux tours"; ainsi le titre peut aussi bien « faire référence à Isengard et Barad-dûr, qu'à Minas Tirith et B[arad-dûr] ; ou encore à Isengard et Cirith Ungol. »

    (citations et info tirées des lettres de Tolkien; merci au site "Tolkiendil"!)

    PS: jolie découverte, pour les chansons! :)

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    Réponses
    1. Et encore, je ne lis pas du tout de suite Le Retour du Roi, mais je compterai encore sur toi ! xD

      Eomer est très sympathique ! D’ailleurs, il m’a fait remarqué un détail : j’ai été surprise de cette ambiance un peu apocalyptique qui se renforce dans ce second tome, le côté méfiant de chaque personnage, chaque clan, je ne sais même plus si cette atmosphère est dans le film (je les reverrai à nouveau une fois mes lectures bouclées pour me reforger un avis plus sûr). Cela dit, cela ne m’a pas dérangé, au contraire sachant que j’avais le bête préjugé autrefois de voir le Seigneur des Anneaux comme "trop épique, trop facile" ! (J’étais jeune, j’étais bête~)

      En fait, je me rends compte que j’ai oublié beaucoup de choses des films et j’ai quelques têtes d’acteur qui me reviennent, mais Eomer, par exemple, je suis incapable de me souvenir de sa tête dans les adaptations ! Donc ça sera vraiment de surprise en surprise (à part le fameux passage avec Eowyn mais ça, difficile de l’oublier !).

      J’ai quand même hâte de retrouver Sam et Frodon car c’est sur la fin que j’ai pleinement apprécié ce livre IV, j’ai beaucoup aimé le côté "purement hobbit" de Sam en plus, c’est un personnage très frais, assez inhabituel et qui est imprévisible, ses nombreux passages contre Gollum étaient quelque chose !

      Merci en tout cas pour les infos ;)
      Bon, je peux aussi les fouiller de mon côté mais le monde de Tolkien est tellement vaste, je devrais faire un article "chronique" et un article "anecdote".

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