mercredi 5 février 2014

Mort sur le Nil, d'Agatha Christie,

Ce n'est pas très joli de voler le fiancé de sa meilleure amie. Et même si l'amie en question semble se résigner, la ravissante et riche Linnet Ridgeway a bien des raisons d'être inquiète... Surtout quand le hasard les rassemble, pour une croisière sur le Nil, avec de troublants personnages, dans une atmosphère lourde de sensualité et de cupidité.
Quatrième de couverture par Le Livre de Poche
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« — Cette fille-là, elle a tout. Y a pas de justice. »
P. 6

Je continue mes lectures d’Agatha Christie avec un tome des enquêtes d’Hercule Poirot plus populaire : Mort sur le Nil. Et effectivement, le charme a opéré de façon plus efficace sans Hastings avec cette croisière égyptienne !

Pour se donner une idée de l'ambiance~

Bien qu’il s’agit seulement de ma seconde lecture, j’ai bien reconnu La Reine du Crime dans ses personnages, son intrigue, son humour et tant d’autres ingrédients. Toutefois, j’ai trouvé la trame un peu trop proche de La Mystérieuse Affaire de Styles : [spoiler concernant les deux tomes] Une victime trop fortunée pour pouvoir être en vie, des amants insoupçonnés, un coupable défendu par Hercule Poirot… [/fin du spoiler concernant les deux tomes] Et malgré les nombreux mystères, il y en a certains que j’ai réussi à démêler avant la fin. Peut-être aussi parce que j’ai respecté ma résolution depuis La Mystérieuse Affaire de Styles de lire du Agatha Christie en étant bien réveillée et non plus avant de dormir ?
Mais est-ce vraiment dérangeant quand c’est Agatha Christie ? Alors qu’on a l’impression que notre QI bat des records de supériorité !
Plus sérieusement, l’auteure maîtrise les ficelles et l’enquête est passionnante, ce qui fait qu’avoir quelques réponses avant la conclusion n’est pas dérangeant du tout. De plus, les personnages (ou devrais-je dire les suspects puisqu’ils le sont tous ?) rajoutent tous un petit quelque chose, surtout les figures féminines entre la folie désespérée de Jackie, la naïveté de l’adorable Cornelia Robson et le côté acerbe de Rosalie Otterbourne qui cache en fait un cœur noble. D’ailleurs, j’ai beaucoup aimé la relation entre Rosalie et Hercule Poirot : [spoiler] je me souviens que Hercule Poirot se surnomme lui-même « Papa Poirot » dans La Mystérieuse Affaire de Styles avec Marie Cavendish, mais sans se redonner ce surnom avec Rosalie, il prend plus que jamais ce rôle en fait. Et j’ai trouvé cette relation père/fille très sympathique. [/spoiler] J'ai souvent du mal avec les personnages féminins (qui figurent surtout dans les romans pour rajouter un peu de romance) mais là, je m'incline devant Agatha Christie !

Un plan comme pour La Mystérieuse Affaire de Styles car j'y ai pris goût.
(pour zoomer, cliquez)

Quant à la plume, j’ai encore une fois été séduite par la narration, d’autant plus que Poirot est décrit de façon plus objectif et non du point de vue d’Hastings ici, ce qui donne du renouveau. Je regrette juste qu’Agatha Christie ne nous ai pas régalé de descriptions sur l’Égypte Antique, surtout qu’avec un mari archéologue, elle connaissait certainement son sujet. Cela dit, on retrouve la dynamique des dialogues, l’humour un peu cynique des anglais et cela m’a suffit finalement.
Sans compter qu’Agatha Christie maîtrise ses rebondissements, coups de théâtre et scènes poignantes, je pense surtout à la conclusion.

En somme, une très, très bonne lecture et il ne me reste qu’à faire mon choix avant de piocher dans le prochain Hercule Poirot que j’aimerais lire.
Les couvertures des éditions Le Livre de Poche sont des perles pour le Challenge des 170 Idées, je valide l'idée n°41 avec Mort sur le Nil :
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2013/11/challenge-04-le-challenge-de-170-idees.html

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
http://anatidaephobe.deviantart.com/art/Afternoon-Crime-337777467• L’acolyte de Poirot est ici le Colonel Race, rencontré la première fois dans Cartes sur Table, en même temps que l'auteure Ariadne Oliver. Enfin, en compagnie de Poirot, puisque sa véritable première apparition est dans L'homme au complet marron.
Death on the Nile est également le titre d'une nouvelle publiée par Agatha Christie dans son recueil Mr Parker Pyne en 1934.
• Il y a une référence au Crime de l’Orient Express, à propos du kimono rouge, à la page 207.







1 commentaire:

  1. Ce roman est l'un de mes préférés, bien que le fait qu'on ait l'Egypte en décors et que l'intrigue se passe principalement sur un bateau n'est pas étranger à cela, bien que je regrette le manque de descriptions concernant l'Egypte, surtout quand on sait que l'auteur avait épousé un archéologue en secondes noces ! mais c'est l'un de mes romans d'Agatha Christie que je préfère. D'autant plus que j'avais adoré la quatrième de couverture de cette édition, et l'histoire est dynamique et on retrouve l'humour cynique des anglais qu'on a appris à aimer !

    Cependant, je suis d'accord sur un point : l'intrigue ressemble un peu, par son dénouement, à celui de la Mystérieuse Affaire de Styles et ce n'est malheureusement pas la première fois que ça arrive, le dénouement de l'intrigue est pareille à celle d'Un couteau sur la nuque dans le sens où le-coupable-semble-évident-donc-ça-peut-pas-être-lui-mais-en-fait-c'est-lui, heureusement, ce n'est pas le cas pour tous ses romans ('fin bon, j'ai pas tout lu en même temps...)

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