mercredi 15 janvier 2014

Shining, L'Enfant Lumière, de Stephen King,

Situé dans les montagnes Rocheuses, l'Overlook Palace passe pour être l'un des plus beaux lieux du monde. Confort, luxe, volupté... L'hiver, l'hôtel est fermé. Coupé du monde par le froid et la neige. Alors, seul l'habite un gardien. Celui qui a été engagé cet hiver-là s'appelle Jack Torrance : c'est un alcoolique, un écrivain raté, qui tente d'échapper au désespoir. Avec lui vivent sa femme, Wendy, et leur enfant, Danny.
Danny qui possède le don de voir, de ressusciter les choses et les êtres que l'on croit disparus. Ce qu'il sent, lui, dans les cent dix chambres vides de l'Overlook Palace, c'est la présence du démon.
Cauchemar ou réalité, le corps de cette femme assassinée ? Ces bruits de fête qui dérivent dans les couloirs ? Cette vie si étrange qui anime l'hôtel ?
Quatrième de couverture depuis LivrAddict.
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Illustration signée Tyler Jacobson

Ma dernière lecture en date étant Docteur Sleep, ou Shining 2 comme l’appellent certains lecteurs, c’est le moment propice pour enfin partager ma chronique sur le fameux Shining.

Bien que cela fait plusieurs années que j’ai lu Shining, à une époque où les derniers tomes d’Harry Potter occupaient une majorité de mes pensées et que ma professeur de français me tannait pour que je lise enfin Le Grand Meaulnes (que je n’ai toujours pas fini, au passage), j’en garde pourtant encore un très bon souvenir assez précis. Commencé un matin au p’tit dej’ avant de décamper pour le collège, j’avais été happée dès les premiers paragraphes. L’ambiance propre à Stephen King est bien présente dans cette œuvre qui a majoritairement participé à sa renommé. Tout comme les doses de frayeurs et la qualité des personnages.


Sans vouloir comparer le Shining de Stanley Kubrick au Shining de Stephen King, il faut quand même que les spectateurs gardent en tête qu’il y a deux Jack Torrance : l’ordure merveilleusement bien jouée par Jack Nicholson et le damné alcoolique qui redouble d’efforts pour devenir enfin un bon époux, un bon père. Je me suis beaucoup attachée à ce Jack Torrance malgré ses nombreux défauts et j’aimais comment lui-même était hanté par ses propres soucis de boisson, ses propres erreurs du passé. Il y a Wendy aussi que j’ai beaucoup aimé, personnage qui a sûrement été le plus modifié pour l'adaptation cinématographique (dans le roman, c'est quand même une belle blonde) car elle possède une force insoupçonnable. Dick Halloran aussi m'a beaucoup plu, alors qu'il pourrait presque faire figure de personnage secondaire avant de se révéler comme un élément phare. Il y a, bien entendu, le fameux petit Danny Torrance ! Plus que le personnage lui-même, c’est sa relation avec son père que j’ai aimé, un lien de père-fils assez unique et paradoxal qu’il faut découvrir au fil du roman et au-delà avec Docteur Sleep. Et enfin, un dernier personnage qui m’a fasciné : l’hôtel Overlook. Personnage ? Absolument, c’est en tout cas comme ça que je vois ce décor trop vivant pour n’être qu’un simple bâtiment, se rapprochant davantage d’un purgatoire abandonné avec toutes les horreurs qui le remuent.

Le fameux REDRUM, ou TROMAL dans sa version française.

Bien sûr, l’Overlook contribue au genre horrifique du roman et le fait avec brio : les "monstres" qui l’habitent sont nombreux et n’apparaissent pas toujours là où l’on s’y attend ([spoiler] ce type habillé en chien qui poursuit Danny dans l'hôtel me reste encore en travers [/spoiler]). Pourtant, il n’y a pas que les fantômes farceurs et les animaux en buis agités, la vraie source de peur dans Shining est, selon moi, l’espèce de huis-clos qui piège la famille Torrance. Cette fameuse théorie comme quoi plusieurs personnes coupées du monde et enfermées ensemble finiront par s’énerver entre elles, se détester et autres joyeusetés se confirme dans cette expérience. Loin de la civilisation, cachés par la neige qui bloque jusqu’aux fenêtres et livrés à eux-mêmes, les membres de la famille Torrance ne sont pas enviés par le lecteur (quoique au début, ce grand hôtel me faisait rêver… Mais seulement au début) et démarre au bout de quelques chapitres une descente aux Enfers.
C’est cette espèce de sentiment de claustrophobie qui fait la force de Shining et reste indélébile dans mes souvenirs. Sans oublier le chagrin que je ressentais pour ces personnages auxquels je mettais attachée.


Enfin, bien que très connu, Shining n’est pas mon préféré de Stephen King (Bazaar et Salem n’ont toujours pas été détrônés) mais il vaut largement la lecture, ne serait-ce que pour sa popularité mais aussi la qualité du récit. Bref, peut-être pas un que je relirai mais qui ne s’estompera pas de ma mémoire de sitôt.
Pour finir, je partage juste ce Top Ten Tuesday où j’avais placé Shining dans les meilleures adaptations (j'explique mes raisons sur ce TTT) et j’en profite pour donner rapidement une indication : Stanley Kubrick s’est, par chance, complètement écarté du roman au bout d’un moment. La fin du film n’a donc rien à voir avec celle du roman (d’ailleurs, il n’y a aucun labyrinthe dans le livre, si ce n’est l’Overlook lui-même) et, sans spoil, il y a même une mort dans une œuvre qui ne figure pas dans l’autre. Vous pouvez donc parfaitement lire le livre et être surpris durant les derniers chapitres !

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
Shining a été en partie inspiré par Edgar Poe (avec Le Masque de la Mort Rouge et La Chute de la maison Usher) et Shirley Jackson (Maison Hantée). Mais pas seulement : Stephen King s'est également "inspiré" de ses propres problèmes d'alcoolisme pour le personnage de Jack Torrance.
• Ci-dessous, The Stanley Hotel sous la neige, ou l'hôtel qui a inspiré Stephen King pour l'Overlook.


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