dimanche 23 octobre 2016

Martyrs Livre I, d'Oliver Peru,

Irmine et Helbrand, deux frères assassins descendant d’un ancien peuple guerrier, vivent dans les ombres de la plus grande cité du royaume de Palerkan. Alors qu’ils se croient à l’abri des persécutions dont ont souffert leurs ancêtres, leur passé sanglant les rattrape, sous les traits d’un borgne qui semble nourrir pour eux de sombres projets. Et tandis que la guerre menace d’embraser le monde, que les puissants tissent de noires alliances, ils vont devoir choisir un camp.
Leur martyre ne fait que commencer...
Quatrième de couverture par J’ai Lu.
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« – Je te tuerai, murmura Helbrand d’une voix blanche.
– Tu essaieras sans doute tôt ou tard…
– Non… Je ne suis pas de ceux qui essaient. Je te tuerai, je te le jure. »
P. 319

Après le succès du one-shot Druide, Oliver Peru se lance dans sa première saga : Martyrs.
Bien que Druide remplissait toutes ses fonctions, j’avais été triste de savoir que je ne remettrai plus les pieds dans La Forêt d’Obrigan et ses collègues. Mais quand on commence Martyrs, c’est le monde de Palerkan qui ouvre ses bras : un pays vaste, des cantons nombreux, une farandole de personnages… le décor est planté pour plusieurs tomes.

Je ne connais pas la différence entre l’édition "grand format" (que j’ai) et le format poche. La carte est dans la couverture avec un petit rabat, le format poche doit proposer la carte sans couleurs et imprimée sur une "simple" page, je suppose ?

Druide offrait beaucoup d’originalité et je constate que l’imagination de Peru ne s’est pas essoufflée en débutant Martyrs : les mœurs, les traditions, les légendes et l’Histoire sont pleines de charme. Le fond est donc construit et le lecteur obtient assez d’informations sans crouler, de plus, le premier tome évite le piège de tome introductif : il se passe une foule de choses et met en appétit pour la suite ! (que je lirai quand le troisième tome sera en librairie)
Plusieurs détails m’ont plu : les cartes de tarot qui sont illustrées par Peru lui-même et qui ont un vrai rôle dans le roman (loin des photos-décorations de Miss Peregrine et les Enfants Particuliers), le lien fraternel entre Irmine et Helbrand, la présence des fantômes encore bien mystérieuse, la tradition qui devient une malédiction pour la famille Yrassen…
Il n’y a que la romance entre Irmine et Kassis qui n’arrive pas vraiment à me faire rêver, à voir comment tout ça va évoluer. Par contre, là où j’ai de suite accroché, c’est pour le lien entre Akinessa la Main Douce et Opimer le Fauconnier, bien plus intéressant à mes yeux et j’ai hâte de voir ce qu’il deviendra par la suite !
Mais d’autres personnages éveillent l’intérêt : je pense au roi Karmalys surtout, tout en complexité et originalité, Helbrand, les Arsekers encore bien mystérieux… Martyrs propose une galerie riche.

Pour la parenthèse : Oliver Peru a dédicacé mon premier tome aux Trolls et Légendes 2015. Ne connaissant pas encore l’histoire, je n’ai pas su qui choisir quand il m’a demandé quel portrait je voulais…
Peru m’a donc mis au défi : le portrait d’un de ses personnages préférés et je devais deviner avec ma lecture.
Je suis ravie de voir qu’il aime le roi Karmalys : est-ce que cela implique qu’il aura une place de choix jusqu’au bout ? Sauf si Oliver Peru est le petit-fils de George R. R. Martin.

Et puis j’ai tenu mon "engagement" auprès de Peru : j’avais dit que je le lirai dans mes montagnes et j’ai emporté ce tome dans ma valise pour pouvoir le lire dans une forteresse naturelle. Je me sentais plus libre de Kassis, quand même… Un contexte qui a aidé à me plonger dans le récit, mais ceci dit, les décors ne sont pourtant pas souvent décrits dans Martyrs, les descriptions en général sont plutôt discrètes en fait ! Contrairement à Balzac, Peru ne fait pas de playlist de tout ce qu’il voit pour ambiancer votre vision du monde.
Oliver Peru réserve davantage de place pour la trame– Enfin, les trames, les intrigues de Martyrs et elles sont nombreuses ! Surnaturelles, politiques, affectives… En principe, il y en a pour tous les goûts. Certes, certains éléments se devinent plus ou moins facilement, mais ça ne gâche pas le plaisir pour autant.

Les deux membres de la royauté connus. Deux personnages que j’adore et que je suivrai avec plaisir.

Bref, un très, très bon tome de Fantasy où j’ai aimé tous les ingrédients et il est probable qu’il séduise les amateurs du genre quand l’action s’invite et tissé sur des trames intelligentes. Une histoire prometteuse pour la suite !

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Toutes les illustrations, couverture incluse, sont de la main d’Oliver Peru.
• Il est possible de lire le premier chapitre ici.

lundi 17 octobre 2016

Frankenstein, de Mary W. Shelley,

En expédition vers le pôle Nord, Robert Walton adresse à sa sœur des lettres où il évoque l’étrange spectacle dont il vient d’être le témoin depuis son bateau : la découverte, sur un iceberg, d’un homme en perdition dans son traîneau. Invité à monter à bord, Victor Frankenstein raconte qu’il n’est venu s’aventurer ici que pour rattraper quelqu’un – qui n’est autre que la créature monstrueuse qu’il créa naguère, et qui s’est montrée redoutablement criminelle.
Quatrième de couverture par Le Livre de Poche.
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« Que ne peut-on attendre d’une région où il fait éternellement jour ? Peut-être découvrirai-je là la merveilleuse puissance qui attire l’aiguille des boussoles. »
P. 64

Immortalisé par Hollywood dans les années 30, Frankenstein a vécu beaucoup d’aventures dans diverses versions. Mais justement, il y a tellement de versions qu’on doute de connaître vraiment l’originale : quelle vie avait réservée Mary Shelley à sa créature populaire ?
La base a toujours été préservée : un homme qui n’est pas né d’une mère et d’un père mais d’un scientifique qui a cherché à découvrir la limite entre la vie et la mort. Qu’en est-il du reste ?

Le portrait de l’auteure.

On oublie un détail important dans cette histoire : les décors. Se déroulant une majorité du temps en Suisse, Mary Shelley a réservé une petite place aux montagnes majestueuses, aux forêts vertes, aux chalets… Et pour une nymphe des montagnes comme moi, j’étais enchantée par ces descriptions : milieux dangereux et impressionnants, elles donnent davantage d’allure aux errances de la créature de Frankenstein.
La beauté est donc portée par ces cadres rudes où la Nature est maîtresse et mettent un point d’honneur à l’étiquette "roman gothique", voire romantique de Frankenstein.

Mary and her creation, par Abigail Larson
Mais plus que des lamentations sous la pleine lune ou des pérégrinations étroites entre des falaises mortelles, Frankenstein offre une vraie réflexion sur un lien père-fils fabriqué de toutes pièces et les relations qui s’achèvent sur des déceptions. Repoussé par son créateur, repoussé par les hommes à cause de sa laideur, la créature de Frankenstein partage aux lecteurs ses questions : l’injustice, les préjugés sur les apparences, le rejet, la solitude… Piège facile, je me suis forcément attachée à cette immonde chose qui n’a ni père, ni mère. Tandis que Vincent Frankenstein avait un comportement assez odieux à côté...
Je regrette un peu que ce personnage ne soit pas plus abouti et que le thème du rejet ne soit pas plus creusé de son côté à lui : à part la laideur de sa créature, il n’y a pas d’autre motif au rejet du créateur pour son expérience.

Les thèmes philosophiques sont donc nombreux : Frankenstein n’est pas une histoire scientifique (fait curieux : l’électricité ou les orages ne sont pas du tout mis en avant et viennent vraiment du mythe revisité par les films), elle est plutôt philosophique. Il ne s’agit pas de science-fiction ou d’horreur monstrueuse : ici, les vrais monstres sont les hommes et pousse à réfléchir bien plus qu’à frémir.
Un avertissement qui évitera peut-être des déceptions car la culture a fait de cette histoire un récit d’horreur où les éclairs déchirent le ciel et la folie scientifique ronge Vincent Frankenstein. Donc vous êtes prévenus, futurs lecteurs : ce roman est sombre dans son thème, pas dans sa représentation et il aborde des sujets sensibles quant à l’existence, le manque d’amour et l’apprentissage dans un monde peu heureux...
Autre chose : la créature parle beaucoup et poliment, rien à voir avec le majordome muet de la famille Addams.

Une très belle histoire avec une plume travaillée et des thèmes bien trouvés : Mary Shelley mérite d’être encore lue aujourd’hui car bien que Frankenstein soit un classique, l’écriture est très accessible et n’a pas pris une ride depuis 1818.
Un roman qu’il faut lire pour sa culture horrifique, bien que le trait a été beaucoup plus accentué dans les films.

Des portraits de la famille : l’épouse, Mary Shelley et la créature.
De magnifiques illustrations signées par Abigail Larson.

Héhé, et oui : l’épouse de la créature aussi est tirée des films, mais puisque la créature réclame une femme à Victor Frankenstein, cela permet de maintenir le doute pour les nouveaux lecteurs... Donc chut~

Grâce à la couverture, je peux rattacher cette chronique à l’idée 33 du Challenge des 170 Idées :

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Mary W. Shelley a écrit ce roman lors qu’un voyage avec son mari en Suisse et le couple avait été invité par Lord Byron : le poète avait lancé l’idée de raconter des histoires de fantômes en juin 1816, une « compétition littéraire sur les bords du lac Léman », d’où les décors suisses.
• Le mari de Mary Shelley, Percy B. Shelley, était poète et l’auteure a inclus des extraits de poèmes dans Frankenstein.
• Bourré de références, Le Livre de Poche est une très bonne édition qui laisse des indices et propose un dossier complet.

samedi 15 octobre 2016

Notes d’hiver sur impressions d’été, de Fiodor Dostoïevski

Pressé par ses amis de décrire ses impressions de voyage lors de sa première visite à l'étranger, en 1862, Dostoïevski répond par une fiction : entre observations, invocations, jugements, invectives, esquisses, croquis ou commentaires, l'écrivain élabore une typologie plus mentale que réelle de l'Occident, dont il ressort essentiellement que sa beauté et son élégance sont les cache-misère de la prostitution enfantine et d'une pauvreté endémique.
Quatrième de couverture par Babel.
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Il y a un moment que je dois écrire cette chronique… Et ça sera du vite fait.
J’ai lu Crime et Châtiment et j’ai aimé, le titre de cet ouvrage, très poétique, m’a attiré assez vite et de savoir qu’il s’agissait de notes personnelles de Dostoïevski avait éveillé une certaine curiosité.

Mais Notes d’hiver sur impressions d’été n’est pas vraiment un ouvrage qui peut combler un plaisir lecture. En fait, je suis passée complètement à côté. En une grosse centaine de pages, Dostoïevski partage ses impressions auprès de ses amis russes concernant les français, les anglais, les italiens… Il y a un ton cynique, je pourrais presque voir un peu d’humour et je ne suis pas assez nationaliste pour me vexer à propos de ces impressions glacées, mais ce carnet de voyage ressemble plutôt au journal d’un adolescent qui s’embête pendant un voyage avec papa et maman…

C’est l’impression que m’a fait ce livre, et je l’oublierai très vite : il faut peut-être l’étudier en cours, avec un professionnel ou bien creuser le sujet qui se révélerait pourtant très intéressant ! Mais je voulais à la base un récit de voyages avec davantage de détails et d’immersions et moins de pensées noires et plutôt connues de nos jours. Le XIXème n’était pas joyeux et la misère se discute beaucoup plus librement aujourd’hui que deux siècles auparavant.
Enfin, la misère du XIXème s’aborde plus facilement au XXIème. Pour l’actualité, ça dépend des cercles…


             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
Notes d’hiver sur impressions d’été a servi d’entraînement pour Les Carnets du Sous-sol, que je lirai volontiers en espérant ne pas me heurter à une autre déception...

mercredi 5 octobre 2016

Madeleine Férat, d'Emile Zola,

Ce n’est pas de volonté que manque Madeleine Férat, mais plutôt de principes pour choisir le bon chemin. Fuyant un tuteur abusif, elle se jette dans les bras du premier venu et, surtout, se croit obligée d’y rester !
L’habitude créant une sorte de bonheur, Madeleine se trouve même désespérée quand Jacques la quitte pour s’engager comme chirurgien militaire en Cochinchine. Elle se sent si engagée qu’elle hésite même à épouser Guillaume de Viargue quand celui-ci, après un an de liaison, la demande en mariage. Elle ne s’y décide que lorsqu’elle apprend la mort de Jacques dans un naufrage.
Quatre ans de bonheur se succèdent dans le domaine normand où le jeune couple vit retiré… jusqu’au jour où Jacques, miraculeusement sauvé, réapparaît dans leur vie…
Quatrième de couverture par Archipoche.
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Pour annoncer la couleur de suite : je n’ai pas aimé Madeleine Férat et j’ai détesté Madeleine Férat.
J’ignorais qu’Archipoche l’avait réédité il y a peu mais ce roman quasi-inconnu d’Emile Zola a été enregistré par Pomme le 24 Février 2011 pour le site Littérature Audio : m’intéressant à l’auteur, je me suis lancée dans cette écoute qui m’a pris quatre mois. Une si grande lenteur est une preuve suffisante de mon ennui.

Très accrocheur au début et connaissant déjà un peu le goût de Zola pour les malheurs les plus sombres, j’étais vraiment contente d’écouter la narration convaincante de Pomme. Mais passé les premiers chapitres, Madeleine Férat commence à tourner en rond : à partir du moment où Jacques revient semer le trouble (sans le vouloir) dans la vie de Madeleine et de son mari Guillaume de Viargue, le roman n’avance plus et on erre en même temps que le couple.
Je n’ai jamais compris comment on pouvait s’ennuyer pendant Madame Bovary, mais ce que ces lecteurs ont ressenti à la lecture de Flaubert, c’est sûrement ce que j’ai ressenti pour l’histoire de cette pauvre fille…

Madeleine Férat a de quoi vacciner de l’infidélité. Mais si Emma Bovary semble hystérique, elle avait au moins le "mérite" de ne pas aimer pas son mari Charles et d’être claire : elle est détestable mais intéressante dans sa folie des grandeurs, cette fascination aveugle pour les bourgeois et son envie d’aventures romanesques. Madeleine Férat, quant à elle, est partagée entre deux hommes et encore plus indécise qu’une Bella dans Hésitation, j’en venais à résumer le personnage en une phrase : Madeleine est complètement conne.

Je n’ai pas vraiment compris le but d’Emile Zola dans ce roman : Guillaume de Viargue doit se faire à l’idée qu’il n’est pas le premier homme de Madeleine et même elle semble perturbée par ce fait et, même avec le bonheur à portée de main, la jeune femme accumule les bêtises pour tout gâcher. C’est un très mauvais triangle amoureux où les personnages ont autant d’esprit que ceux d’un YA de bas-étage.
Ironiquement, seul Jacques me fût sympathique : le gars prend la vie comme elle vient sans se prendre la tête à côté de son ancien ami et maîtresse qui ajoutent allègrement du mélodrame dans leur vie au point d’en devenir fou… et de me rendre folle.

Non, vraiment, un roman sur lequel j’aurais pu faire l’impasse même en audio-book : c’est regrettable parce que le style de Zola reste beau et la narration de Pomme était agréable, mais les personnages ont vraiment entaché le roman.
Bref, je vais vite retourner dans les Rougon-Macquart et je vais pardonner à Zola ce que j’appellerai une erreur de jeunesse.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• À la base, Madeleine Férat devait être une pièce de théâtre mais n’a pas été retenue. Bizarrement, je suis persuadée qu’elle aurait été plus digeste sur les planches.
• La fin du résumé d’Archipoche nous apprend que Madeleine Férat a été publiée un an après Thérèse Raquin et était dédiée au peintre Edouard Manet.

mardi 4 octobre 2016

L'Égorgeur de Westminster Bridge, d'Anne Perry,

Assurément, Thomas Pitt n’avait jamais eu affaire à cadavre plus élégant ! Mais une fleur à la boutonnière fait pâle figure quand on a la gorge tranchée... À Westminster, les membres du Parlement sont la proie d’un égorgeur sans pitié. Et même avec l’inspecteur Pitt et son épouse lancés à ses trousses, le tueur ne semble pas prêt à suspendre son œuvre sanguinaire.
Quatrième de couverture par 10|18, Grands détectives.
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Après presque un an depuis l’excellente surprise que j’ai eu avec Silence à Hanover Close, j’ai attendu que mon enthousiasme retombe un peu et j’ai bien fait : ce dixième tome comporte de bons points, mais il est plutôt insipide à côté des autres…


En fait, comme d’habitude, Anne Perry déniches de très bons fils d’intrigue : historiquement, les années 1880 sont marquées par le mouvement de plus en plus important mené par les féministes. Des noms importants sont cités comme celui de Mary Wollstonecraft (la mère de Mary Shelley, l’auteure de Frankenstein, d’ailleurs !) qui appartenait aux Jacobins anglais ou celui de John Stuart Mill qui a rédigé en 1869 La Sujétion des femmes.
Suffragette dans l’âme depuis le début de la saga, je m’attendais à voir Charlotte Pitt bien plus impliquée que ça… Or, à part des réactions émues que n’importe qui peut ressentir, la fière Charlotte n’est plus trop la suffragette de L’Étrangleur de Cater Street
J’attendais pourtant un événement de ce genre mais le couple Pitt ne semble pas du tout sur le devant de la scène et leur implication est très secondaire. Forcément, j’ai été déçue par ce point.

Le monde politique ne m’intéresse jamais beaucoup, mais le sujet concernant la place des femmes dans la société est pleinement exploré ici et Anne Perry nous apprend deux ou trois choses intéressantes ! Quant à la politique brute, elle ne s’étend pas plus et tant mieux : pas de discours éternels sur la politique, pas de détails encombrants quant aux postes au sein du Parlement… L’Égorgeur de Westminster Bridge n’est pas un tome porté exclusivement sur la politique, on reconnaît le genre policier.

La statue de Boudicca qui est souvent mentionnée dans ce tome.

Ceci dit, ce dixième tome a vraiment l’enquête la plus creuse de la saga… Pas d’indice, pas de description utile au lecteur, j’ai même été gênée par le fait que les victimes soient égorgées mais que cela ne les empêche pas de garder leur écharpe bien blanche et éclatante… Un détail assez surréaliste qui fait que le tableau dressé est assez étrange.
Les détails sont finalement peu pertinents et les dialogues autour tournent en rond. L’avancement ne connaît pas vraiment d’étapes marquées et l’enquête se résume à quelques allers-retours et bons noms dénichés.
Bonne pioche pour Thomas Pitt, mais mauvaise pour Anne Perry.

Un contexte historique toujours aussi bien respecté mais une enquête franchement insipide, aussi bien pour la mise en scène que pour la conclusion : le manque d’émotions fait que L’Égorgeur de Westminster Bridge tient d’avantage du fait divers qu’on lit le matin dans le journal.
En espérant revoir tout de même le thème des féministes qui peut être encore bien exploité !

Et pour bonus, un petit strip de Kate Beaton que j’adore au-delà du raisonnable.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Il s’agit du premier titre où le lieu énoncé par le titre anglais diffère du lieu énoncé par le titre français.
• La note de la page 160 affirme une énorme absurdité : « Référence au célèbre poème de Tennyson The Lady of Shalott : la dame de Shalott est condamnée par le roi Arthur à ne voir du monde extérieur que son reflet dans un miroir. », or, il n’a jamais été précisé que ce soit le roi Arthur lui-même qui a condamné la Lady of Shalott à voir le monde uniquement à travers un miroir (jamais pas Tennyson en tout cas) : à la base, c’est une malédiction d’une source inconnue et qui sert plutôt de métaphore.