vendredi 30 septembre 2016

Le Roi de Fer, de Maurice Druon,

Le Roi de fer, premier volume du cycle, a pour figure centrale Philippe IV le Bel, roi d’une beauté légendaire qui régnait sur la France en maître absolu. Tout devait plier ou rompre devant l’autorité royale.
Mais l’idée nationale logeait dans la tête de ce prince calme et cruel pour qui la raison d’État dominait toutes les autres.
Sous son règne, la France était grande et les Français malheureux.
Quatrième de couverture par Le Livre de Poche.
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Si avez moins de trente-cinq ans, vous avez raté le succès de la saga des Rois Maudits de Maurice Druon. Mais le succès fût tel qu’il est facile de dénicher cette série historique même aujourd’hui : un libraire passionné avec de bons conseils, des recherches sur la fin des Templiers, les sources d’inspiration de George R. R. Martin pour Le Trône de Fer… Remis petit à petit au goût du jour, la malédiction prononcée par Jacques de Molay et mise en scène par Druon n’est pas prête de tomber dans l’oubli, même 700 ans plus tard.


D’abord, la vraie question quand on veut lire Le Roi Fer, c’est de savoir si le roman de Maurice Druon est une véritable plongée dans le Royaume français de 1314 ? Maurice Druon n’aurait pas pu être plus fidèle à cette période même s’il avait été le chroniqueur du roi. Tous les sujets sont explorés : la politique, la religion, les habitudes, l’architecture, la mode, la cuisine… En fait, le seul point vraiment dommage, c’est qu’il y a peu de descriptions littéraires et les informations historiques sont structurées façon manuel d’Histoire, pas vraiment comme un dans récit romanesque qui se déroule en 1314.

Cela ne retire rien à la vivacité du récit ceci dit : les personnages sont animés, les relations sont bien tissées et les événements s’enchaînent facilement. Il n’y a pas de temps-mort, pas le moindre repos : il faut dire qu’on assiste à une année bien chargée dans la vie du roi Philippe IV, à tel point que les protagonistes n’ont pas le temps de souffler non plus… 
Cela s’explique aussi par la brièveté du livre : en tout juste 300 pages, on assiste à des complots, des trahisons, des naissances de projets ambitieux voire même à d’étranges scènes de sorcellerie… Pour l’année 1314, l’emploi du temps du roi Philippe le Bel comprend l’extermination de l’Ordre des Templiers, jeter la vérité sur ses deux belles filles Marguerite et Blanche et évaluer les capacités de ses enfants héritiers. Les autres personnages, comme Robert d’Artois, traverseront aussi une année agitée... Un programme chargé et assez sombre où le sang et les larmes coulent beaucoup.
Tous ces événements aux côtés du plus beau roi de la dynastie des Capétiens : je connaissais peu ce roi mais je risque désormais de m’en souvenir. Maurice Druon le dote d’un charisme très froid et en fait un personnage réussi : au centre du roman, même le lecteur approche pourtant rarement Philippe IV.


Une lecture dont je suis ravie et que je conseille vivement aux amateurs d’histoires médiévales, novices ou férus du sujet. Et je ne boude pas le livre pour son nombre faible de pages : Les Rois Maudits est une saga en sept tomes et je suis bien contente de faire durer le récit, d’autant plus que le récit est en continuité et que beaucoup de fils conducteurs sont amorcés. J’ai hâte de lire la suite !

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Sur les romans, il y a souvent marqué "Maurice Druon, membre de l’Académie Française", bien qu’en réalité, l’auteur n’a obtenu son fauteuil, le numéro 30, qu’en 1966, soit une dizaine d’années après la publication du Roi de Fer.


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