samedi 25 juin 2016

A.B.C. contre Poirot, d'Agatha Christie,

Bien sûr, la retraite a ses charmes… Cependant, Hercule Poirot ne peut s’empêcher, de temps à autre, de reprendre du service, à condition, bien sûr, qu’il s’agisse d’une affaire hors du commun. Et quelque chose lui dit que cette curieuse lettre signée A.B.C. risque de stimuler ses petites cellules grises…
Quatrième de couverture par Le Livre de Poche.
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J’attendais cette confrontation avec beaucoup de hâte : Poirot contre un tueur prétentieux et qui s’adresse au célèbre détective belge, on ne voit pas ce schéma dans tous les Agatha Christie et on a presque un thriller plutôt qu’un policier ici, à l’opposé du whodunit classique.


Si vous avez déjà lu plusieurs romans avec Hercule Poirot, la chanson peut vous paraître redondante : empoisonnements fourbes mais radicaux, héritages qui agitent les convoitises, infidélités pimentées de jalousie meurtrière, suspects innocents alors que les sourires timides sont accrochés aux visages des assassins.
Bref, on connaît les ingrédients de la recette et certains se lassent peut-être du menu de la Reine du Crime. Si vous vous lassez de ces caractéristiques qu’affectionne Agatha Christie, je vous conseille quand même de laisser une chance à A.B.C. contre Poirot car ce tome a le mérite d’être original !

La construction et la poursuite du coupable changent radicalement des autres enquêtes du détective belge : le tueur a des idées surprenantes et son évolution est assez étonnante, de quoi déstabiliser Hercule Poirot, ses compères et les lecteurs. J’ai beaucoup aimé l’avancement bien que je reproche une lenteur très appuyée : le récit piétine à de nombreuses reprises et j’ai marqué plusieurs pauses par ennui.
Mais persévérer vaut le coup car, comme la majorité des autres enquêtes de la Reine du Crime, la conclusion est assez inattendue et personnellement, je n’avais rien vu venir malgré quelques doutes concernant la "simplicité" apparente qui s’affiche dès le début.
Les grands lecteurs christiens le savent déjà : la dame anglaise n’aime pas faire dans le commun ou le simple et s’arrange toujours habilement pour piéger ses fidèles.


Un tome que je conseille plutôt aux lecteurs avides de Christie pour mieux savourer comment A.B.C. contre Poirot se démarque de ses semblables : sans être extraordinaire, il apporte pas mal d’originalité.

Grâce à la couverture, je peux rattacher cette chronique à l’idée 141 du Challenge des 170 Idées :

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Pour les amateurs de jeux d’enquête, ABC contre Poirot a été récemment adapté en point’n’click : sorti en Février 2016, le jeu The ABC Murders a reçu des avis mitigés, mais on peut peut-être espérer que ce soit le premier opus d’une série digne de celle que Frogwares dédie à Sherlock Holmes.

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