mardi 17 novembre 2015

Le Huitième Sortilège, de Terry Pratchett,

Octogénaire, borgne, chauve et édenté, Cohen le Barbare, le plus grand héros de tous les temps, réussira-t-il à tirer Deuxfleurs et Rincevent des griffes de leurs poursuivants ?
Question capitale, car le tissu même du temps et de l’espace est sur le point de passer dans l’essoreuse. Une étoile rouge menace de percuter le Disque-Monde et la survie de celui-ci est entre les mains du sorcier calamiteux : dans son esprit (très) brumeux se tapit en effet le… huitième sortilège !
La suite de l’épopée la plus démente de la fantasy, avec, dans les seconds rôles, une distribution prestigieuse : le Bagage, l’In-Octavo, Herrena la harpie, Kwartz le troll, Trymon l’enchanteur maléfique et, naturellement, La Mort…
Quatrième de couverture par Pocket.
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« La Mort ne répondit pas. Il regardait Spold à la façon d’un chien qui lorgne un os, sauf que dans le cas présent c’étaient plutôt les os qui lorgnaient le chien. »
P. 34

Avec ce second tome des Annales du Disque-Monde, je me rapproche à pas de géant vers le qualificatif « grande admiratrice de Terry Pratchett », et pourtant, j’ai trouvé ce tome assez moyen par rapport à La Huitième Couleur qui avait été un vrai coup de cœur.
Paradoxalement, il confirme de plus en plus mon intérêt pour cet auteur anglais.
Paradoxalement… Ouais, effectivement : Pratchett s’y connaît en paradoxes.

Une carte qui sera bien utile !

Là où j’ai été moins emballée par cette seconde partie des aventures de Deuxfleurs et Rincevent, c’est qu’on explore moins l’univers du Disque-Monde. Ou plutôt : on explore l’univers à travers des prophéties magiques et qui annoncent la fin du monde… Comme la plupart des prophéties, en fait. Mais quant aux mœurs, à la géographie, à la gastronomie ou à la culture, Le Huitième Sortilège est moins touristique que La Huitième Couleur et les prouesses de l’imagination de Pratchett sont moins visibles. Par contre, la plume reste toujours aussi délicieuse et j’applaudis une fois de plus la qualité de la traduction : Patrick Couton fait un travail remarquable.
On a quand même quelques surprises, bien qu’elles restent classiques en Fantasy et se résument globalement à des parodies : une guerrière en armure de cuir qui ne la dévoile pas trop (logique et vrai pied-de-nez), un barbare des steppes qui est perclus de rhumatismes et à qui il manque des dents, une prophétie peu claire et qui soulève des psychoses… Une bonne dose d’humour qui utilise à outrance les références et fait plaisir aux lecteurs de Fantasy les plus passionnés.

Quant aux personnages, Rincevent et Deuxfleurs sans oublier le Bagage sont au mieux de leur forme et sont rejoints par Cohen le Barbare, un personnage hilarant et qui anime bien les pages aux côtés de Bethan qui ne manque pas de piment non plus.
Et sans oublier les fameux trolls aussi qui apportent une touche de tourisme comme je les ai aimées dans La Huitième Couleur, avec les explications autour de leur survie et le trafic à propos de leurs dents en diamant. Des créatures que je serais ravie de revoir…

Avec Le Huitième Sortilège, Pratchett obéit aux règles classiques de la Fantasy : après avoir présenté le décor dans le premier tome, place à l’action et à un fil conducteur moins farfelu qu’une visite menée par un mage trouillard. Et l’auteur joue la carte à fond : une prophétie funeste où la magie joue un grand rôle, tout ce qu’il y a de plus simple dans le genre et pourtant, je ne sentais pas le filon pleinement exploité, l’humour est présent mais pas assez…
Une intrigue au final dont j’aurais pu me passer.

Un tome un peu en dessous du précédent mais qui me rapproche de ce talentueux rêveur et ayant La Huitième Fille dans ma bibliothèque, je continuerai bien évidemment les aventures qui se déroulent sur le Disque-Monde.

Grâce au touriste Deuxfleurs et son appareil à images qu’il a à son cou, je peux valider l’idée n°28 du Challenge des 170 Idées !

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
Le Huitième Sortilège est le seul tome de la saga Les Annales du Disque-Monde à être une suite directe du tome précédent, sinon, tous les autres tomes peuvent se lire indépendamment et chacun obéit parfois à des trames qui se croisent aléatoirement.
Un plan assez utile pour ceux qui, comme moi, voudront reste fidèle à l’avancement des aventures :


1 commentaire:

  1. A chaque tome lu, je me dis que Patrick Couton a fait un travail titanesque... J'aime beaucoup les annales du disque-monde : l'imagination se ressent dès le premier tome ; mais j'ai hâte que tu lises La huitième fille. Du coup, tu vas te focaliser sur un ou plusieurs sous-cycles ?

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