samedi 31 mai 2014

Bilan Mensuel : Mai 2014 [22],


Après deux mois où j'ai pas pu lire autant que je le voulais, le mois de Mai m'a permis de boucler quelques lectures. Si je n'ai pas été très productive niveau chronique, j'ai quand même terminé une saga, rattrapé mon retard dans Le Trône de Fer, fait une excellente découverte...
Bref, un très bon mois qui marque le début d'une période prolifique j'espère.
(cliquez pour accéder aux chroniques disponibles)

Ça me fait donc 19 lectures depuis le début de l'année et c'est réjouissant pour mon challenge sur GoodReads puisque je dois boucler au moins 40 lectures avant le 31 Décembre. Il ne me reste qu'à finir mon livre en ce moment, Les Deux Tours, et je serai à la moitié du challenge avant la moitié de l'année.
Tout ça pour dire que j'aime quand je ne suis pas pressée et que c'est plutôt bien parti pour que je puisse prendre mon temps.
Surtout que niveau challenge, je n'ai pas avancé beaucoup, à part pour le Challenge des 170 Idées, ce qui n'empêche pas qu'il va me durer pendant encore bien longtemps !
Quoique, ça ne m'a pas empêché de m'inscrire à deux nouveaux challenges : le Challenge Écosse et le Challenge Irlande.

Concernant mes achats, vu la flopée de bouquins que je vais recevoir pour Juin, je me suis montrée raisonnable :

De bonnes lectures à tous~

mercredi 21 mai 2014

Héros ou Couple inoubliables [02],

              

Organisé par Cassie56, le rendez-vous hebdomadaire Héros ou Couple Inoubliables permet de laisser une trace, un article à propos d'un personnage héroïque ou d'une romance qui vous a marqué, ému ou ravi en répondant à trois questions.
Aucun jour n'est fixé, mais j'ai opté pour mon blog les mercredis.



Pour ce premier post romantique, j'ai opté pour un couple à la Belle et la Bête version médiévale,

    → Pourquoi ce couple ?
Est-ce qu’on peut vraiment parler de couple
Certains jugent le SanSan (nom donné au couple sur Internet) comme un bête fantasme, un ship, un délire de fans. C’est en tout cas ce que pensent une majorité de ceux qui ne regardent que la série. Et puis il y a les lecteurs qui saisissent les nuances et les sous-entendus. Les lecteurs connaissent le fameux unkiss, tous les passages où Sansa compare chaque homme à Sandor, les confessions du Limier à son petit oiseau (eh oui : son enfance, ce n’est pas Littlefinger qui le raconte à Sansa, mais le Limier lui-même)
Bref, de quoi alimenter facilement l’imagination.
    → Est-ce le couple principal ?
Il n’y a même pas de personnage principal dans la saga du Trône de Fer, mais c’est sûr que c'est "mon" couple principal de la saga.
    → Quel aspect particulier de la relation vous a tant plu ?
Tout d’abord le contraste que forment Sansa et Sandor, ils sont un peu La Belle et la Bête version dark-médiévalo-Fantasy  : la première est une véritable beauté assez délicate, la cervelle bourrée de ballades romantiques et de chevaliers servants, tandis que le second est une brute alcoolique aux répliques pleines d’amertume qui ne se berce plus d’illusions. Et pourtant, dans cette opposition tranchée, il y a une réciprocité qui n’échappe pas.
L’acteur Rory McCann disait que Sandor voyait en Sansa « l’innocence qu’il a perdu trop tôt » et j’approuve cette vision. On aura beau dire que le Limier la raille trop souvent concernant son ignorance du monde réel, on se demande quand même bien pourquoi il tient tant à la protéger et pourquoi il est si chevaleresque avec elle alors qu’il exècre les chevaliers !
Quant à Sansa, les gens ont beau acclamer Arya comme une survivante badass, Sansa est une survivante à sa manière car si on y pense : Sansa ne survivrait pas dans la situation d’Arya, mais Arya ne survivrait pas dans la situation de Sansa. Leurs épreuves sont ironiquement adéquates à leur caractère et Sandor est la dernière "source" de réconfort de Sansa dans cette situation délicate, je pense. Après tout, sans le Limier, Sansa aurait certainement vécu la même tragédie que Lollys Castelfoyer durant l’émeute à Port-Réal.

Je ne sais pas si on peut clairement parler d’amour, mais leur relation est assurément un mélange d’admiration, d’envie, d’espoir, de défiance et d’une certaine affection.

Si les producteurs avaient gardé cette scène, les fans de la série prendraient plus au sérieux le Sansan, m'est d'avis.

Je termine sur une chanson de Cécile Corbel qui me fait penser à ce duo particulier et j’aime à penser qu’il aurait pu s’agir d’une ballade née de la fuite de Sansa avec Sandor lors de la Bataille de la Néra. Chose qui n’est jamais arrivée, malheureusement.

Les crédits pour les artistes :

lundi 19 mai 2014

Trahisons et Faux-semblants, de Ludovic Rosmorduc,

« Je me nomme Aurèle d’Angarande, je suis magicien. Autrefois, ce seul titre suffisait à entrouvrir bien des portes, à faire se courber bien des puissants. Mais ce temps est révolu. Aujourd’hui, plus personne ne peut s’enorgueillir d’être magicien. Moi excepté.
Je suis le dernier d’entre eux. »

Dans un monde où religieux et chevaliers se livrent une lutte sans merci pour le pouvoir, Aurèle d’Angarande s’est exilé d'Anoth au moment où la guilde en a été bannie. Ce qui ne l’empêche pas d’ouvrir l’œil sur la cité et sur ses habitants. Quand, un matin, c’est un cadavre crispé et bleui par le froid qui s’offre à sa vue, il décide de rompre le serment qu’il s’était fait et de franchir une nouvelle fois les murs de la cité fortifiée.
Quitte à mettre les pieds en enfer.
Quatrième de couverture par Baam!
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« Depuis de longues années, je me contente de classer, de répertorier les travaux de mes illustres prédécesseurs. Voilà pourquoi je suis dans l’incapacité de réussir ce sortilège. Le constat est brutal. J’ai l'impression de m’être transformé en un bibliothécaire sans pouvoir... »
P. 38

Si la Fantasy regorge de chevaliers plus ou moins preux, de créatures timides et mystérieuses, de rois égoïstes ou humbles, il faut reconnaître que les auteurs qui osent toucher pleinement aux mages sont plus minoritaires : quel écrivain peut se vanter d’avoir dépoussiéré les arts funèbres de la nécromancie, les mathématiques de l’astrologie ou l’étude de la pyromancie ?

Harry Potter a bercé mon enfance avec ses potions farfelues, ses enchantements et ses métamorphoses, mais j’étais vraiment à la recherche d’une histoire bien plus sombre, quelque chose de plus maléfique j’ai même envie de dire. Et puis je suis tombée sur la fiche de Trahisons et Faux-Semblants sur le net mais sans parvenir à le trouver en librairie. Et puis, par un heureux hasard, je l’ai déniché à la bibliothèque. Heureux hasard ? Pas tellement, j’ai quelque peu grimacé en le voyant rangé dans la section Jeunesse car j'ai immédiatement eu quelques préjugés. Je ne voulais pas d’animaux doués de parole, pas de sorcellerie kitsch à la Hocus Pocus ou de mages adolescents en quête de gloire. Je voulais une histoire sombre.
Et histoire sombre j'ai eu grâce à ce premier coup de cœur de 2014.
[ci-contre, "Atlantes the Sorcerer", par Annie Stegg, pourrait illustrer le côté magie-soft du livre et la dimension inquiétante de la sorcellerie pour ceux qui ne pratiquent plus cet art.]

J'étais pourtant toujours mitigée au début de ma lecture car la plume devait s’adapter au genre Jeunesse et n’offrait pas assez de descriptions à mon goût. Et pourtant, j’ai vite remarqué que l’ambiance habilement menée n’avait pas besoin de mots pour s’installer, voire même s’imposer et happer le lecteur dans cette histoire glaciale. En vérité, seule la plume assez simpliste correspond au genre Jeunesse car l’intrigue, les personnages et notamment la conclusion se démarquent complètement de ses semblables et sont même d’une complexité presque mature.
C’est un peu comme dire que Doctor Who est une série pour enfants, m’voyez ?
J'aborde un point qui me tient à cœur déjà : les personnages. J’accorde toujours beaucoup d’importance aux personnages et ceux de Trahisons et Faux-Semblants ne m’ont pas déçu pour une raison toute simple : il n’y a ni méchant complètement noir, ni gentil totalement blanc, chaque acteur a son propre équilibre de "gris" et peut révéler des facettes de personnalité tout au long de l’aventure.
Le "héros" en est un bel exemple d’ailleurs : Aurèle d’Angarande, dernier mage de sa guilde, ressemble aux premières pages à n’importe quel vieux sage qui préfère se consacrer à l’héritage magique qu’il laissera plutôt qu’à l'avenir d’Anoth. Le premier crime révèle cependant un côté altruiste, un courage presque fou et une ingéniosité entêtée. Un personnage donc classique dans la Fantasy. Et pourtant, plus l’histoire passe, plus le caractère d’Aurèle se dévoile de façon assez inattendue : [spoiler] ses intentions sont moins nobles qu’on le pensait car Aurèle est au fond lui aussi avide de renom. Pour déterrer la guilde des mages, il va jusqu’à produire des preuves falsifiées et s’acharne contre ses rivaux qu’il suspecte pas vraiment à juste titre, plus par intérêt personnel. Bref, un portrait soudain moins noble qu’au début. [/spoiler] J’ai beaucoup aimé le frère Méliel également car il possède lui aussi cette complexité, tout comme sœur Blanche, Gui de Longroi, le cardinal Thored et j’en passe…
Ludovic Rosmorduc n’a pas eu peur d’entacher ses personnages de quelques défauts et je l’en remercie car cela les rend bien plus intéressants. D’autant plus que c’est un pari que les auteurs n’osent pas assez souvent…

Bien sûr, des personnages de qualité, c’est une chose, mais qu’en est-il de l’histoire ? Si j’ai trouvé l’enquête un peu facile, elle reste captivante. D'autant plus qu’il fait parti de ces romans où cela ne m’a pas dérangé de trouver le coupable rapidement car [spoiler concernant l’identité du coupable] j’avais hâte de constater les répercutions. Sans cesse je me demandais comment allait réagir Aurèle en apprenant que c’était son unique ami depuis tant d’années, Alboin, qui était responsable ? La fin ne m’a pas déçu et j’ai même été émue par la triste conclusion de leur relation. [/spoiler concernant l’identité du coupable]
L’enquête est tout de même bien ficelée et, comme Sire Cédric pour L’Enfant des Cimetières, Rosmorduc n’utilise pas le surnaturel comme une excuse pour piéger le lecteur. Les énigmes suivent une logique plausible, permettant donc au lecteur de participer à l'enquête menée par Aurèle. D’autant plus que la lecture est mouvementée par de nombreuses émotions assez vives et que le récit est ponctué par certains passages efficaces qui laissent un sentiment d’effroi, des scènes qui n’auraient pas manquées de me traumatiser si je l’avais lu plus jeune !
Toujours comme Doctor Who, m'voyez encore ?

Bien que je n’ai pas accroché à la guilde des mages de Skyrim, je ne pouvais pas m’empêcher d’imaginer Anoth avec une construction similaire à la ville de Winterhold du jeu. Après tout, les mages de la ville sont contraints également de s’exiler et il n’y fait pas plus chaud. 
Ça peut donner une idée du décor aux curieux !

En clair, Trahisons et Faux-Semblants fut une excellente lecture et me donne envie de découvrir d’autres livres de Ludovic Rosmorduc (surtout que j’ai aperçu Les Mains de Dieu en librairie dernièrement, je n’ai aucune excuse), d’autant plus que beaucoup s’accordent à dire que Trahisons et Faux-Semblants n’est pas son meilleur livre, de quoi me rendre curieuse.
Maintenant, mon gros regret, c’est d’aller le rendre à la bibliothèque…

J’adore les vieilles Églises et les armes, mais au lieu d’opter pour l’idée n°81 du Challenge des 170 Idées, je rattache plutôt cette chronique à l’idée n°140 :
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2013/11/challenge-04-le-challenge-de-170-idees.html

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Rien à ce jour ! J’éditerai si je dégotte quelque chose.

dimanche 18 mai 2014

Rutland Place, d'Anne Perry,

Appelée à la rescousse par sa mère pour résoudre un vol de collier, Charlotte Pitt s’immisce dans les affaires de Rutland Place... sans se douter que de menus larcins peuvent cacher des secrets pour le moins compromettants, et finir dans le sang ! Entre chantage, empoisonnement et petits crimes entre amis, la ténacité de Charlotte pourrait s’avérer dangereuse.
Quatrième de couverture par 10/18.
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« [Thomas] connaissait l’âme humaine en général, mais Charlotte connaissait encore mieux l’âme féminine. »
P. 71-72

Habituellement j’enchaîne les Anne Perry de façon automatique, un peu comme une sale habitude de fumeur ou de buveur de thé : il vient un jour où j’aperçois ma petite collection sur l’étagère et je me dis pourquoi pas sortir le tome suivant ? Si je suis toujours contente de retrouver la plume de l’auteure et son ambiance presque cliché de la haute société victorienne, la fin d’un Anne Perry ne me donne pourtant jamais envie de rembrayer sur le prochain tome : la digestion est quelques fois un peu lourde et mes avis trop souvent mitigés pour me motiver.
Pourtant, ce ne fût pas le cas pour Rutland Place qui est sûrement le premier tome qui m’a captivé jusqu’aux dernières lignes ! Une excellente surprise !

Elizabeth Barrett Browning (1909) par Albert Chevallier Tayler

Bien évidemment, les personnages restent toujours fidèles à eux-mêmes. Charlotte reste la suffragette enthousiaste, Emily la Lady avide d’enquêtes pour pimenter son quotidien et Thomas le policier bourru mais avec un bon fond. Et encore, j’avoue que je ne porte pas tout le temps Thomas dans mon cœur et que je l’ai trouvé particulièrement agaçant dans ce tome-ci. Le point fort est qu’on retrouve la famille Ellison comme lors de L'Étrangleur de Cater Street, la mère de Charlotte et Emily et feu Sarah n'est plus la petite bonne femme en deuil et apparaît sous un nouveau jour. On retrouve également le français Alaric apparut dans Le Crime de Paragon Walk et lui aussi a un tout nouveau rôle.
Bien évidemment, de nouveaux personnages sont au rendez-vous et j’en retiens un en particulier : le médecin Mulgrew que j'ai particulièrement adoré. [spoiler] J'espère vraiment le recroiser dans les prochains tomes, avec si possible des nouvelles de sa relation avec Ottilie Charrington. [/fin du spoiler]
Sans oublier Eloise et Tormod Lagarde que j’ai également trouvé excellents.


Pourtant, il a fallu que je m’accroche car c’est certainement le début le plus lent depuis le début de la saga. Les tomes d’Anne Perry ont l'habitude de commencer dans le vif du sujet immédiatement, je pense notamment à Ressurection Row où un cadavre déterré arrive dès l’introduction, avant même que le lecteur retrouve le couple Pitt. Mais pour Rutland Place, le lecteur devra se montrer plus patient.
Anne Perry entraîne son public d’un vol qui semble tout à fait anodin à une histoire nettement plus sordide et se divise en plusieurs trames. Et honnêtement, c’est une grande première pour cette sérié, tous les fils conducteurs m'ont plu : [spoilers concernant ces fameux fils conducteurs] rien que la romance idyllique de Mrs Ellison pour Alaric, qui fait d'elle une femme délaissée plus "vraie" et apporte un côté touchant. Le côté kleptomane d'Ambrosine Charrington pourrait paraître commun mais j’ai bien aimé le personnage et la kleptomanie est un trouble sympathique dans un personnage fictif car il apporte une certaine complexité. Dommage qu’Anne Perry n’en explique pas les raisons chez Mrs. Charrington. Et enfin, bien sûr, la relation incestueuse des Lagarde. J’avais d'ailleurs imaginé Eloise Lagarde sous les traits de Holliday Grainger qui joue Lucrezia Borgia dans la série The Borgias, Cesare Borgia a rapidement suivi pour Tormod. Je ne pouvais pas imaginer mieux en fait. J’ai aimé le côté épurée d’Eloise, cette martyre qui devient criminelle et est même accusée de crimes qu’elle n’a pas commis. Ce personnage est un vrai coup de cœur et sa trame m'a beaucoup ému. [/spoilers concernant ces fameux fils conducteurs] L’ambiance m’a donc complètement charmé et l’enquête m’a marqué. Par rapport aux auteurs d'époque qui devaient toujours user de la censure lorsqu’ils touchaient à des thèmes immoraux, Anne Perry a cet avantage où elle peut s’exprimer sans détour et elle l’utilise ici à son avantage.

En somme, une très, très bonne surprise. Rutland Place est à mes yeux le meilleur tome de la saga pour l’instant grâce à ses personnages que j'ai trouvé moins clichés et sa trame plus touchante et complète (enfin une vraie conclusion et pas un truc qui part en queue de poisson). Bien sûr, je ne m’attends pas à avoir un tel engouement à chaque tome et j’éviterai donc de placer la barre trop haute pour le prochain tome intitulé Le Cadavre de Bluegate Fields. Mais tout de même, Rutland Place m’a redonné un peu confiance envers Anne Perry et je risque de lire la suite plus tôt que prévu.

Je rattache cette chronique à l’idée n° 162 du Challenge des 170 Idées grâce au tableau Elizabeth Barrett Browning qui figure sur la couverture :
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2013/11/challenge-04-le-challenge-de-170-idees.html

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Si certains se sentent de mélanger les tomes de la série Charlotte et Thomas Pitt, je conseille quand même vivement de lire Rutland Place en suivant l'ordre chronologique : il y a des allusions aux quatre autres premiers tomes et le néophyte risque de ne pas apprécier ces clins d’œil.
• Les amateurs de polars so british seront ravis d’apprendre que Rutland Place se trouve aujourd'hui à deux pas de l'appartement Florin Court ! Pas d’effusion de joie ? Et si je vous dis que le fameux Florin Court est l'immeuble qui a servi de domicile à Hercule Poirot dans la série de Agatha Christie's Poirot de 1989 avec David Suchet, vous voyez où je veux en venir ?
• Les chroniques des tomes précédents,
             • Tome 1, L'Étrangleur de Cater Street

mercredi 14 mai 2014

Héros ou Couple inoubliables [01],

              

Organisé par Cassie56, le rendez-vous hebdomadaire Héros ou Couple Inoubliables permet de laisser une trace, un article à propos d'un personnage héroïque ou d'une romance qui vous a marqué, ému ou ravi en répondant à trois questions.
Aucun jour n'est fixé, mais j'ai opté pour mon blog les mercredis.



Pour mon premier post, j'opte pour un héros trapu et barbu,


    → Pourquoi ce personnage ?
Car Tungdil correspond bien à l'idée du héros en général : une destinée qui lui tombe sur le coin de la tronche, des aptitudes impressionnantes dévoilées, un courage de fer... Et puis, c'est un Nain, le peuple qui regorge de héros atypiques, quand même !
    → Est-ce le personnage principal ?
Oui.
    → Quel aspect particulier du personnage vous a tant plu ?
En tant qu'adoratrice de livres, j'ai forcément un faible pour les autres rats de bibliothèque et Tungdil se fait suffisamment surnommé L'Érudit pour que le lecteur comprenne que ce Nain passe autant de temps dans une bibliothèque que dans une forge. Le côté "Je suis un Nain mais pas trop bourrin" en somme qui fait de lui un petit gars ingénieux, avisé et curieux. De plus, ignorant tout de la culture naine car c'est un orphelin recueilli par des Humains, Tungdil ne découvre son héritage qu'en rencontrant ses semblables, apprenant leurs us et coutumes en même que le lecteur donc. L'occasion d'avoir une proximité avec le héros de Markus Heitz et ses proches car, ce qui fait la richesse de Tungdil, c'est aussi ses relations variées et intéressantes !
En somme, un très chouette héros que j'ai hâte de revoir dans La Guerre des Nains, second tome de la saga des Nains.

dimanche 11 mai 2014

Le Facebook Aigri,

Il fut un temps où j'avais un compte Facebook. Un bien triste compte dépouillé de photos, de lamentations et d'histoires de couple. Un compte oublié que je partageais peu et qui ne me servait qu'à récupérer les cours que mes collègues avaient la bonté de poster dans les groupes privées.
Mais devinez quoi ?
Le Vampire Aigri utilise enfin ce populaire réseau social pour le pourrir avec sa mauvaise humeur, ses commentaires à deux deniers (comment ça, c'est plus l'époque ?!) et ses chroniques irrégulières. Rien n'est prévu, à part des notifications concernant les posts sur le blog, des états d'âme concernant les livres que je n'ai pas envie de poster ici (pondre un article pour râler contre des couvertures moches, c'est too much) et autres choses qui passeront par le clavier.

Remis entièrement en forme, détails personnels maintenant dissimulés et amis muselés, je peux laisser ce coin du net à découvert et à votre entière disposition :
Pour les curieux, j'ai utilisé un tableau que j'aime beaucoup intitulé Le Portrait de la Princess Albert de Broglie (1853) et par Jean Auguste Dominique Ingres.

https://www.facebook.com/le.vampire.aigri

Je crois qu'on peut s'abonner. Mais comme je ne sais pas me servir de ces trucs et applications, je ne peux rien garantir.

Mais je peux toujours voler les cours que je loupe. Si c'est pas merveilleux !

Histoires Grotesques et Sérieuses, d'Edgar Allan Poe,

« Edgar Poe, qui fut, dans ce siècle littéraire troublé, l’éclair même de la confusion et de l’orage poétique, et de qui l’analyse s’achève parfois, comme celle de Léonard, en sourires mystérieux, a établi clairement sur la psychologie, sur la probabilité des effets, l’attaque de son lecteur. »
Paul Valéry
Quatrième de couverture par GF Flammarion.
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« Les hommes m’ont appelé fou ; mais la science ne nous a pas encore appris si la folie est ou n’est pas le sublime de l’intelligence. »
P. 118

Ce n'est pas difficile de ne pas connaître Edgar Allan Poe, c'est impossible. Bien que mort en 1849, il occupe encore une grande place aujourd'hui : on peut croiser son ombre dans le cinéma de Roger Corman ou de Tim Burton, reconnaître ses portraits dans la plume de H. P. Lovecraft ou Dostoïevski, entendre ses œuvres chantées par Nightwish ou reconnaître son profil dans les dessins de Abigail Larson.
Bref, Edgar Allan Poe et un auteur dont la présentation n'est plus à faire.
[ci-contre, EAP, signée par l'illustrateur brésilien Cristiano Siqueira]
Grande passionnée d'auteurs un peu chtarbés, j'ai lu Double Meurtre dans la Rue Morgue, Histoires Extraordinaires et Nouvelles Extraordinaires il y a un bon moment, durant ma seconde Littéraire histoire de prouver au prof' de français que je pouvais lire autre chose que du Harry Potter (à la base, je voulais juste lui faire comprendre combien le professeur Lupin était génial et qu'il devait en prendre de la graine...).
Malgré le temps, j'en garde encore un très bon souvenir bien que ce n'est pas suffisant pour les chroniquer, d'où mes prochaines relectures.

Mais Poe, ce n'est pas seulement des nuits d'orages, des deuils douloureux ou des démons sous forme animale et Baudelaire le prouve en réunissant plusieurs nouvelles et essais dans ce recueil qu'il a renommé Histoires Grotesques et Sérieuses.

Je note les nouvelles au cas par cas avec mes impressions, à savoir que la note finale n’est pas une moyenne de toutes les notes ci-dessous, c’est une impression générale.

              Le Mystère de Marie Roget (titre original, The Mystery of Marie Rogêt, publié en 1842) 2/5
Si Sherlock Holmes et Hercule Poirot, un ancien et nouveau chouchou, ont été inspiré par le chevalier Charles Auguste Dupin, cet ancêtre n’a pas réussi à me charmer comme ses deux successeurs. Sûrement parce que dans les trois histoires où il apparaît, seul son esprit habile persiste et que son histoire reste un mystère tout comme ses motivations et sa personnalité humaine, le rendant moins attachant que le détective anglais et l’ancien policier belge.
J’ai lu Double Assassinats dans la rue Morgue il y a quelques années et j’avais quand même adoré (bien que la popularité de la nouvelle fait qu’éviter le spoil est désormais impossible…), car l’enquête est un minimum structurée, on a le fil des déductions de Dupin et une conclusion satisfaisante. Dans Le Mystère de Marie Roget, il ne faut pas s’attendre à un récit comme dans la première enquête, plus à un compte-rendu de déductions de Dupin à partir des médias.
Une énigme sans conclusion, assez molle qui est uniquement sauvée par la plume de Poe mêlée à celle de Baudelaire… Et encore, il n’y a pas beaucoup de place pour la poésie ici.

             Quelques anecdotes sur cette nouvelle,
Le Mystère de Marie Roget est considéré comme étant le premier roman qui s’inspire librement d’un fait réel : Marie Roget est en fait la version littéraire et française d’une victime du nom de Mary Cecilia Rogers, retrouvée morte le 28 Juillet 1841 dans les mêmes conditions décrites dans la nouvelle.
• Pour écrire Noir Corbeau, Joel Rose s’est appuyé sur cette nouvelle. Toutefois, ce n’est pas Dupin mais Poe lui-même le "détective" dans ce roman.

Les éditions Le Livre de Poche se sont servis du tableau La Jeune Martyre (1855) de Paul Delaroche, 
et c'est vrai qu'on ne pouvait pas trouver meilleure illustration pour Le Mystère de Marie Roget.

              Le Joueur d’échecs de Maelzel (titre original, Maelzel's Chess Player, publié en Avril 1836) 3/5
Poe n’était pas seulement un écrivain ou un poète, c’était aussi un critique littéraire et un éditeur qui a partagé certains essais. Le Joueur d’échecs de Maelzel est bien loin du conte macabre, bien loin du Chat Noir ou du Puits et le Pendule : il s’agit d’une étude sur l’improbabilité de l’automate joueur d’échecs, dit aussi Turc Mécanique. Lorsque l’on est prévenu concernant ce détail, la lecture du Joueur d’échecs de Maelzel devient plus agréable. Cela dit, je n’ai pas non plus été totalement emballée : cette analyse devait être plus passionnante dans les années 1830 lorsque le succès du Turc Mécanique était familier pour quiconque lisait de temps en temps les journaux. Forcément, pour les lecteurs de 2014, le Turc Mécanique est définitivement une pièce de musée et, personnellement, c’est plutôt les supposés canulars sur les OVNI qui m’intéressent.
Cela dit, Le Joueur d’échecs de Maelzel n’est pas complètement sans intérêt : quand on se passionne pour la vie d’Edgar Poe, sa personnalité mais surtout son époque, son essai est très intéressant. On peut observer la réaction d’un homme du XIXème siècle face aux progrès de la mécanique, de la technologie qui était d’ailleurs à ses vrais débuts. Je m’étais même prise à imaginer un essai d’Edgar Poe sur les iPhones en fait ! Le Joueur d’échecs de Maelzel n’est donc pas très palpitant mais il fait voyager le lecteur dans une époque bien antérieure en donnant un aperçu d’une vision moins farfelue que la notre.

              Éléonora (titre original, Eleonora, publié durant l’Automne 1841) 5/5
Quel plaisir de retrouver Edgar Poe et toute sa poésie ! Après une devinette racontée et un essai de mécanique, Éléonora est de ces nouvelles qui ont participé à la réputation de Poe comme poète talentueux mais torturé par son destin bien sombre.
[ci-contre, une illustration datant de 1909 par le peintre anglais Byam Shaw]
Comme cité plus haut, j'ai lu les Histoires Extraordinaires et les Nouvelles Histoires Extraordinaires il y a un bon bout de temps mais je me souviens assez bien du Chat Noir, du Cœur Révélateur et autres contes macabres. Car il faut le reconnaître, si on lit du Poe, c'est pour son goût du morbide, son imagination violente et sa grande sensibilité. Éléonora possède toutes ces qualités qu'on attend durant la lecture et, même en version française, le choix des mots de l'auteur est judicieux.

             Quelques anecdotes sur cette nouvelle,
• Il y a quelque chose de prophétique dans Éléonora : Edgar Poe épouse officiellement sa cousine Virginia Clemm en 1835, lorsqu’elle est âgée de 13 ans, mais leur mariage ne dura que 12 misérables années puisque la pneumonie emporta Virginia en 1847. Éléonora a été écrit en 1841, année où les premiers symptômes sont apparus, dénonce déjà le sentiment de culpabilité de Poe, car même si Virginia ne décède que six années plus tard, Poe, qui n’avait apparemment jamais touché à sa cousine, était déjà infidèle. Il suffit de voir le scandale avec les poétesses Frances Sargent Osgood et Elizabeth F. Ellet.

              Un événement à Jérusalem (titre original, A Tale of Jerusalem, publié en le 9 Juin 1832) 3/5
Brève nouvelle qui porte dans le domaine religieux, Un événement à Jérusalem est un récit qui ne m’a pas franchement marqué. On reconnaît bien sûr le style de Poe qui arrive à communiquer l'effroi qui frappe les Juifs, mais ce sentiment n'arrive qu'à la brusque conclusion alors que le début de la nouvelle nous traîne sur des remparts sans savoir à quoi nous attendre.
En fait, Un événement à Jérusalem est comme le réveil qui interrompt un mauvais rêve : on se laisse happer dans un scénario très bref avec une conclusion saisissante, puis on passe à la nouvelle suivante sans garder le moindre souvenir concret.

Différentes couvertures pour Histoires Grotesques et Sérieuses

              L’Ange du Bizarre (titre original, The Angel of the Odd, publié en Octobre 1844) 5/5
Le titre donné par Baudelaire, Histoires grotesques et sérieuses, prend tout son sens avec cette nouvelle burlesque et j'avoue que je ne m'attendais pas à cette histoire vraiment grotesque ! Si le mot a un côté un peu péjoratif, mon avis concernant L'Ange du Bizarre est en fait très enthousiaste car, aussi surprenant que cela puisse paraître, la plume de Poe a réussi à me faire rire à de nombreuses reprises.
Il y a un côté un peu acerbe dans cette nouvelle et Poe s'enrôle dans le ridicule pour nous entraîner dans une série d’événements complètement incongrus et imprévisibles.
Une aventure vraiment sympathique et qui sort de l’ordinaire, prouvant que Poe n’usait pas son talent uniquement pour se lamenter.

              Le Système du Docteur Goudron et du Professeur Plume (titre original, The System of Doctor Tarr and Professor Fether, publié en 1845) 5/5
Edgar Poe qui écrit à propos d’un asile ? Oui, cette nouvelle existe ! Et pour mon plus grand bonheur car j’avoue que j’ai été assez impressionnée par le Système du Docteur Goudron et du Professeur Plume. Il y a une ambiance assez malsaine et dérangeante tout le long de la nouvelle et même si je sentais venir la chute, j’ai quand même été sur le cul.
Je n’ai pas envie d’en dire plus pour ne pas gâcher le plaisir des nouveaux lecteurs, mais j’ai vraiment été emballée par cette espèce de mascarade de fous, me faisant même penser à la Maison des 1000 morts de Rob Zombie en moins gore.

             Quelques anecdotes sur cette nouvelle,
• Au début de la nouvelle, Edgar Poe fait référence à Philippe Pinel qui est un aliéniste français qui a exercé à l'Hôpital de la Salpêtrière et est connu pour avoir été un des premiers à préconiser un traitement fait d'écoutes plutôt que de chaînes pour les patients.

              Le Domaine d’Arnheim (titre original, The Landscape Garden, publié en Octobre 1842) 4/5
Si je crois difficilement qu'un jardin peut-être parfait pendant de longues années durant, ça ne m'a pas empêché d'apprécier les descriptions du Domaine d'Arnheim : Poe dépeint un lieu merveilleusement entretenu par son ami Ellison où la Nature-même se plie aux exigences de la beauté. Bien sûr, le lecteur n'est pas dupe : déjà la situation de l'héritage est trop belle pour être véritable (quoique...) et on se doute que la Nature reprendra un jour ses droits sur ce domaine.
Et pourtant, j’ai beaucoup aimé cette nouvelle : il y a une certaine fraîcheur, un enchantement tranquille et c’est agréable à lire durant une après-midi de printemps.

http://sataikasia.deviantart.com/art/tiny-garden-flowers-335829146http://anti-pati-ya.deviantart.com/art/Rose-Garden-117813184
Cliquez sur les photos pour accéder aux galeries des photographes.

             Quelques anecdotes sur cette nouvelle,
• Tout d’abord intitulé The Landscape Garden, ce n’est que plus tard qu’il a été nommé The Domain of Arnheim.

              Le Cottage Landor (titre original, Landor's Cottage, publié le 9 Juin 1849) 2/5
Placer Le Cottage Landor juste après Le Domaine d’Arnheim est une grosse erreur à mes yeux. Autant enchaîner une entrée composée de tomates fraîches et un plat de tomates farcies : on a envie de demander ironiquement au cuisinier si il n’est pas un peu en pénurie de tomates.
Bien que l’histoire (j’ai même plutôt envie de dire « mini-scénario ») est différente, les descriptions de décors naturels foisonnent tout comme dans la nouvelle précédente et cause alors un effet de redondance. Ce n'est pas une nouvelle désagréable mais voilà, trop similaire au Domaine d'Arnheim et placée plus loin ou dans un autre recueil, je pense que je l'aurais davantage apprécié.

             Quelques anecdotes sur cette nouvelle,
• Il se trouve que le Liriodendron tulipifera, dit (pour moins se la péter) l'Arbre à Tulipes, revient souvent dans les œuvres de Poe. C'est en partie parce qu'il s'agit de son arbre favori.

http://tomazklemensak.deviantart.com/art/Liriodendron-tulipifera-337735920
 La fleur que produit de liriodendron tulipifera, cliquez pour accéder au portfolio du photographe.

              La Philosophie de l’Ameublement (titre original, The Philosophy of Furniture, publié en Mai 1840) 4/5
Comme pour Le Joueur d’échecs de Maelzel, La Philosophie de l’Ameublement n’est pas une nouvelle mais un essai. Un essai qui illustre le côté dandy de Poe au passage. Si le texte n’est pas franchement renversant, je l’ai quand même apprécié car il a le même attrait que Le Joueur d’échecs de Maelzel : découvrir un côté non-romancé du XIXème siècle. D’autant plus qu’il y a bien plus qu’un voyage temporel car Poe explore la mode de l’ameublement en Angleterre également, en France, en Russie, la Chine et j’en passe.
J’ai même fini par donner raison aux témoignages qui jugeaient Poe assez caustique en plus d’être têtu et violent, quelqu’un qui ne mâche pas ses mots. Et Poe ne se censure pas dans La Philosophie de l’Ameublement.

              La Genèse d’un Poème (titre original, The Philosophy of Composition, publié en Avril 1846) 4/5
La Genèse d’un Poème se divise en deux parties : le poème du Corbeau et les explications de Poe quant  la création de son poème.
[ci-contre, illustration de Gustave Doré datant de 1884]
Si j’ai aimé connaître les inspirations et techniques de l’auteur, il va de soi que j’ai largement préféré la partie poésie car, si je ne suis pas une férue de poésie, Le Corbeau est certainement un de mes poèmes préférés. J’aime comment le lecteur passe d’une situation quelconque à une rencontre improbable, comment Poe puise d’une veillée quelconque une ambiance malsaine et mystérieuse avec cet homme persécuté et hanté par un corbeau. Il se dégage une multitude de théories (est-ce que le corbeau était réellement un ange noir ou n’était-il qu’un bête animal ne comprenant pas lui-même ce qu’il annonce et que l’homme, superstitieux, prend à la lettre son « Jamais plus ! » ?) et laisse alors le lecteur songeur.
Un poème que je ne me lasse pas de relire durant mes insomnies.

En conclusion, j’ai été ravie de retrouver Edgar Poe dans ce dernier recueil que je n’avais pas encore lu. Cependant, ce ne sont pas ses meilleures productions mais ça me redonne envie de redécouvrir les deux autres livres très populaires.

Nevermore, par Abigail Larson, une artiste qui a illustré un bon nombre de nouvelles de Poe.
Je vous conseille de voir son DeviantArt, il regorge de merveilles !

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Concrètement, Edgar Poe n’a "jamais" publié de recueils. Les trois recueils les plus connus, Histoires Grotesques et Sérieuses (1865), Histoires Extraordinaires (1856) et Nouvelles Histoires Extraordinaires (1857) existent grâce à son traducteur français Charles Baudelaire.

Grâce au corbeau qui figure sur la couverture, je peux rattacher Histoires Grotesques et Sérieuses à l'idée n° 126 du Challenge des 170 Idées :
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2013/11/challenge-04-le-challenge-de-170-idees.html

vendredi 9 mai 2014

Les Enquêtes d'Hercule Poirot, d'Agathe Christie,

Disparition de bijoux, suicide suspect, espion retors, meurtre crapuleux, escroquerie de haut vol ou sombre affaire d’héritage : rien ne résiste à l’illustre Hercule Poirot…

Ce recueil compte les nouvelles suivantes :
- L’énigme de « l’Etoile de l’Occident »
- Tragédie à Marsdon Manor
- Un appartement trop bon marché
- Le mystère de Hunter’s Lodge
- Un million de dollars en bons volatilisés
- La malédiction du tombeau égyptien
- Vol de bijoux à l’Hôtel Métropole
- L’enlèvement du Premier ministre
- Une étrange disparition
- Un dîner peu ordinaire
- L’affaire du testament disparu
- La boîte de chocolats
- La mine perdue
- La femme voilée
Quatrième de couverture par Le Livre de Poche.
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« Il essaya même de me persuader de... de... — je n'ose le dire — raser ma moustache ! Mais oui, rien que ça ! [...] On ne détruit pas les belles choses sans motif valable. » 
P. 207

J'étais partie pour faire une chronique en reprenant les nouvelles une à une, mais elles sont si brèves, si nombreuses et j'ai si peu de motivation que je vais me contenter d'une impression générale.

Je suis assez ouverte concernant les nouvelles : il y a de nombreux recueils que j'ai apprécié et je suis rarement perplexe avant d'en lire. Mais il faut reconnaître que Hercule Poirot en nouvelles, ça passe nettement moins bien qu'en romans, surtout qu'ils sont généralement courts ! Alors en nouvelles ?! Pas une fait plus de vingt pages et les intrigues doivent donc s'accorder à ce format. Sauf que les enquêtes ne s'accordent pas toujours à ce format...
Certains mystères cachent peu de secrets en vérité et sont donc rapidement traités, je pense notamment à L’Énigme de « L’Étoile de l’Occident » ou Un dîner peu ordinaire. Certaines enquêtes se résument surtout à des tours de passe-passe, des déguisements, des mensonges... Des leurres aisés à déceler quand on se nomme Poirot. D'autres sont toutefois plus complexes et sont plus vastes, comme La malédiction du tombeau Égyptien qui nous emmène tout de même jusqu'en Égypte ! Cette nouvelle complète même ce qu'il manquait dans Mort sur le Nil : des descriptions de paysages et un Hercule Poirot qui se morfond à cause des croisières et du sable omniprésent ! La malédiction du tombeau Égyptien aborde même un sujet de paranormal, dans le même genre que Le Vampire du Sussex dans Sherlock Holmes. Ou encore Tragédie à Marsdon Manor, qui est passage ma nouvelle préférée, qui aborde même un sujet psychologique et dont la conclusion ferait autant frémir qu'un thriller.
Une hétérogénie donc commune à tous les recueils de nouvelles.

Les Enquêtes d'Hercule Poirot apportent quand même quelques points originaux : La Boîte de Chocolat et La Mine Perdue sont quand même narrées par Papa Poirot lui-même, et ce sont deux nouvelles que j'ai énormément apprécié. La première est particulièrement frappante avec une conclusion touchante, en partie parce que Poirot en est le conteur. Quant à La Mine Perdue, elle est plus burlesque et plus humoristique et j'ai adoré le duo que formaient Poirot et Pearson ! [spoiler] C'est juste dommage que, comme Pearson était le coupable, on ne reverra jamais cette association... [/spoiler]
C'est toutefois dommage que ces deux nouvelles excellentes ne soient pas des romans car il y avait matière à faire quelques pages de plus pour en apprendre davantage.

On peut reconnaître également qu'Agatha Christie sort le grand jeu en variant ses enquêtes : on passe de l'espionnage à des meurtres, à des disparitions et des vols. Hercule Poirot ne recule devant aucun méfait et semble exceller dans tous les domaines criminels. Quoique certaines situations donnent clairement l'impression d'être tirées par les cheveux, impression que j'ai ressenti par exemple durant Un Appartement trop bon marché.

Par contre, je tenais à mentionner Une étrange disparition, ce n'est pas du tout mon enquête préférée et l'énigme ne m'a pas captivé plus que ça, mais les références à Sherlock Holmes sont très nombreuses et cela m'a fait sourire : ici, le détective belge contredit le détective anglais qui est persuadé qu'on ne peut résoudre un mystère en restant assis dans un fauteuil. Sauf si on s'appelle Hercule Poirot ! Un vrai pied-de-nez qui fera rire les holmésiens car Christie place de nombreuses autres références.

En somme, Les Enquêtes d'Hercule Poirot changent de ce que Agatha Christie peut offrir en se tournant plutôt vers les romans. Cela dit, bien que ce n'est pas un recueil que je relirai intégralement, certaines nouvelles méritent la lecture et je garde quelques bons souvenirs... Parmi d'autres beaucoup moins marquants.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Dans les premières éditions anglaises n'étaient pas inclus La Boîte de Chocolat, La Mine Perdue et La Femme Voilée. Ce sont les éditions américaines qui ont ajouté ces trois nouvelles et les éditions suivantes ont suivi le mouvement.
• Il y a une allusion à La Mystérieuse Affaire de Styles par Poirot à la page 194 pour la nouvelle La Boîte de Chocolats.

jeudi 1 mai 2014

Bilan Mensuel : Avril 2014 [21],


J'ai bouclé un examen hier et le prochain ne sera pas avant le mois prochain, je peux donc vous assurer que le mois de Mai va être un mois très lectures ! Malgré les révisions, j'ai quand même lu et chroniqué à temps deux livres :
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2014/04/la-bienfaitrice-delizabeth-von-arnim.htmlhttp://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2014/04/broceliande-de-jean-louis-fetjaine.html

Pour les achats, je me suis fais plaisir à acheter des livres qui ont disparu des grandes librairies, furetant du côté des sites d'occasion, et ça a payé !

Non, je n'ai pas oublié mon coup de cœur concernant Erwin le Saxon de Marc Paillet et je compte bien tous les lire si ils sont aussi bons que le tome 1, Le Poignard et le Poison.

À propos des challenges, je suis à 14 livres sur 40 pour mon 2014 Reading Challenge, même bientôt 15. Comme j'ai ajouté deux chroniques à mon Challenge des 170 Idées, j'en suis à 11 sur 140.
Je laisse encore un petit rappel pour le Challenge Vikings, vous êtes les bienvenus, même les p'tits joueurs qui ne veulent pas viser haut !

http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2014/03/challenge-05-viree-viking.html

Un excellent mois de Mai à tous, je repose un peu mes gambettes et je réponds à tous vos commentaires !