lundi 31 mars 2014

Bilan Mensuel : Mars 2014 [20],


Bien que je rentre en période d'intense boulot, je me suis légèrement montrée plus productive en cette fin d’Hiver que je ne l'espérais. Mon blog fêtera donc bien ses deux ans dans 21 jours dans la joie, l’activité et l'ivresse tenace de la St Patrick ! (Promis, j'ai décuvé depuis)
Comme d’habitude, les lectures du mois en premier :
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2014/03/chien-du-heaume-de-justine-niogret.html
(cliquez pour accéder aux chroniques disponibles)

Et les achats,

J’ai été assez triste de voir que la très chouette boutique où j’ai acheté Contes fantastiques de Bretagne et Contes Fantastiques des pays Celtes a fermé ses portes il y a cinq jours... Il faudra soit que je passe par internet, soit que je trouve une autre roche aux fées, ce qui n'est pas gagné...

Concernant les challenges, je n’avance pas trop mal. J’ai lu 12 livres sur 40 pour mon 2014 Reading Challenge, je me sens dans les temps. J’ai rajouté quelques chroniques à mon Challenge des 170 Idées ce qui fait que je suis à 9 sur 140 et j'ai enfin publié mes deux premières participations au Challenge Moyen-Âge.
Je laisse aussi un petit rappel pour le Challenge Vikings, tous les billets sont prêts donc si il y a davantage d’intéressés, vous avez juste à vous inscrire~

Bon début de printemps à tous~

Frères Jurés, de Gunnar Gunnarsson,

Nous sommes en Norvège à la fin du IXe siècle, au début de l'épopée viking. Leif et Ingolf sont les fils respectifs de deux seigneurs : Rodmar et Orn. Ingolf, le sensible, le raisonnable, est de deux ans l'aîné de Leif, l'intrépide. Devant la force de leurs sentiments respectifs, les deux amis décident de se lier à la vie à la mort. Paroles d'enfants ? Non, et c'est ainsi qu'au cours d'une cérémonie officielle ils deviennent frères jurés. Désormais, ils sont responsables l'un de l'autre, se promettent fidélité et assistance. Quelques années plus tard, à cause d'une tragique histoire d'amour, les frères de cœur sont bannis des terres de Norvège par un haut dignitaire du royaume. Ils s'établissent alors sur une île lointaine qu'aucune peuplade ne semble revendiquer : l'Islande.
Quatrième de couverture par Fayard
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« C’étaient les montants du haut-siège qui l’absorbaient particulièrement. Ils prenaient une vie si étrange à la lumière rutilante du feu vespéral.
Pendant la journée, ils étaient curieusement morts. On eût dit alors que l’esprit des dieux était rentré dans le bois dur et desséché. […] Mais le soir, ils prenaient vie. Les dieux revenaient ou du moins, l’esprit sortait de l’intérieur du bois et se laissait pressentir à la surface. »
P 10 - 11

Il était temps que j’écrive cette chronique, mais j’ai fini Frères Jurés malade, en période d’exams et de fêtes de fin d’année et je n’avais aucun courage à écrire mes impressions. Pourtant, j’ai passé un agréable moment et je me dépêche de vous expliquer pourquoi avant d’oublier les détails que je juge importants sur ce livre signé Gunnar Gunnarsson.

Déjà, un petit mot sur le fameux Régis Boyer, car si on oublie la plupart du temps le traducteur, Régis Boyer est tout un peu particulier car c'est sûrement le norsophile français le plus important : il a été professeur à Paris de langues, littératures et cultures scandinaves pendant près de 30 ans, cause le norvégien, l'islandais, le suédois et le danois et a dépoussiéré pour le peuple français l'Edda, les Sagas Islandaises et autres œuvres qui étaient pour les norrois ce que l'Odyssée était pour les grecs. Bref, un bonhomme dont la bibliographie intéressera tous les norsophiles grâce à sa diversité et son accessibilité.
[ci-contre, un calendrier norvégien antique (~XVème siècle) avec les jours prolongés par des annotations d'agriculture, mariages, rituels religieux...]

L'identité du traducteur annonce déjà un peu la couleur : Frères Jurés est une ode de l'auteur pour son pays d'origine, l'Islande. Quoique pas vraiment un hommage tout à fait personnel puisque Gunnarsson reprend en fait une légende de la conquête de cette Île de Glace menée par deux frères, Leif et Ingolf, récit tiré du Landnámabók, ou en français, le Livre de la Colonisation.
Enfin, frères, plutôt deux amis d'enfance très proches qui ont passé un pacte de fraternité pour veiller sur l'un et l'autre. Gunnarsson commence donc son récit par une amitié sympathique et complexe : Ingold et Leif sont peut-être amis, leurs avis divergent sur beaucoup de sujets et malgré la tendresse qu'ils se portent, les bagarres et disputes ne sont pas rares. Une amitié d'enfants qui est donc réaliste et promet de grandes étapes. Ma préférence n'a pas su trancher entre ces deux norvégiens car c'est surtout leur relation qui faisait le charme des personnages.
Quant aux autres, bien qu'assez classiques, sont tous sympathiques. Je me suis même attachée aux trois frères Atle, à Hallveig la taciturne, Vifel... Même Helga, qui m'a beaucoup émue à la fin. Tous ont l'air de puiser un peu dans le cliché, mais le cliché des légendes, des figures exemplaires et cela ne m'a pas dérangé (je peux pardonner n'importe quoi aux ancêtres, décidément...). 

D'autant plus que le caractère de chacun colle au récit typiquement viking : le livre ne nous raconte pas seulement deux amis qui partent à la conquête de l'Islande, il partage des informations sur les coutumes maritimes (par exemple que les Vikings nommaient leur knörr/drakkar selon la figure de la proue, au lieu de dire « mon bateau », il disaient plutôt « mon dragon », « mon taureau ») les traditions et rituels, religion, mentalité... À partir d'un certain moment, Frères Jurés prend même une tournure carrément documentaire tout en restant dans le romanesque, équilibrant les doses sans que ce soit lourd.

C’est la plume, par contre, qui peut paraître lourde. Je ne sais pas si c’est le style de Gunnarsson ou la traduction de Boyer, mais la lecture était assez laborieuse car lente et alourdie par beaucoup de répétitions. Par chance, ça n’altère pas l’ambiance portée par les personnages, les décors, les dialogues et les détails cités plus haut. En fait, le style demande surtout un temps d’habituation qui arrive après quelques chapitres.
Le Serment, passage du chapitre XII du Livre Premier (p. 110)

En somme, Frères Jurés est un très bon livre qui a répondu à toutes mes attentes, en plus d’être un livre que j’aimerais trouver plus souvent dans nos librairies françaises avec un thème aussi bien traité. À la place, on a droit à des textes plus kitchs et des modestes perles comme Frères Jurés ne sont plus imprimés.
Dommage, mais la bibliographie de Régis Boyer permet de se reporter sur d’autres ouvrages !

Et triple-combo-de-challenges pour Frères Jurés puisque je raccroche cette chronique à l’idée 62 du Challenge des 170 Idées grâce à Hugin et Munin, les deux corbeaux d’Odin sur la couverture.
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2013/11/challenge-04-le-challenge-de-170-idees.html

Ensuite, comme le récit se déroule durant le IXème siècle, Frères Jurés a sa place pour le Challenge Moyen-âge organisé par Hérisson. Et bien sûr, comme il s’agit d’un récit vikings, c’est ma première participation au Challenge Vikings !
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2013/11/challenge-03-challenge-moyen-age.htmlhttp://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2014/03/challenge-05-viree-viking.html

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
 • Je n’ai pas réussi à me décider entre Littérature Islandaise ou Littérature Danoise, car bien que né à Fljótsdalur, Gunnar Gunnarsson a écrit une grande majorité de ses livres en danois en plus d’avoir vécu une partie de sa vie au Danemark, pourtant, Frères Jurés est surtout un hommage à son pays natal.
• Le véritable nom d’Ingolf est en réalité Ingólfr Arnarson, quant à Leif, son nom est dans la légende Hjörleifur Hródmarsson mais les raisons sont expliquées dans Frères Jurés.
Vous pouvez lire les chapitres X et XI gratuitement ici.

C’est un livre qui n’est plus édité et j’ai réussi à chopper un dernier exemplaire (il y a le prix en franc encore sur le livre…). Je refuse de partager les liens amazon ou fnac où il est vendu à un prix exorbitant entre 33 et 50€, alors que pour ma part, je l’ai acheté à 19€ 45 chez l’éditeur chez qui il n’est plus disponible. Pour ceux qui veulent lire Frères Jurés, une solution : Gibert Joseph et autres mines de raretés littéraires du net ! En espérant que vous tomberez sur des prix honnêtes.

dimanche 30 mars 2014

Chien du Heaume, de Justine Niogret,

Chien du heaume, un surnom gagné au prix du sang et de la sueur par celle qui ne possède plus rien que sa hache, dont elle destine la lame à ceux qui lui ont pris son nom. Mais en attendant de pouvoir leur sortir les viscères, elle loue son bras et sa rage au plus offrant, guerrière parmi les guerriers, tueuse parmi les loups. De bien curieuses rencontres l'attendent au castel de Broe où l'hiver l'a cloîtrée : Regehir, le forgeron à la gueule cassée, Iynge à la voix plus douce que les mœurs, le chevalier Sanglier et sa cruelle épouse de dix printemps.
Au terme de sa quête, Chien trouvera-t-elle la vengeance, la rédemption ou... autre chose ?
Quatrième de couverture par J'ai Lu
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Événement français, ceux qui n'ont pas encore entendu parler de Chien du Heaume n'ont pas bien fouiné du côté Fantasy des librairies depuis quatre ans. Décoré de pas moins de trois prix en 2010, Justine Niogret est donc un nom qui pioche bien dans les mines de la renommée littéraire. Forcément, j'ai été à mon tour tentée de me mesurer à cette héroïne originale !

Illustration de la couverture format broché, signée Johann Bodin

Mais il faut bien que je sois franche, à la fin de cette lecture, j'ai clairement eu l'impression d'être passée complètement à côté de ce succès. Disons que si le roman est franc, la publicité autour a été bien mensongère et ce, sur plusieurs points.
Déjà, Chien du Heaume n'est pas Fantasy : il n'y a pas une once de magie, pas de licorne, ni dragon, ni griffon et encore moins des elfes. L'auteure explique d'ailleurs dans une interview où la catégorie Fantasy serait plutôt un choix de l'éditeur et non le sien. Si certains ont encore l'esprit embrumé par le Seigneur des Anneaux ou la Trilogie des Elfes, inutile de vous plonger dans Chien du Heaume, ce récit ne répondra pas à vos attentes de féerie.
Ensuite, le résumé : dès les premiers chapitres, on s'aperçoit plus ou moins qu'il n'y a personne à éviscérer en vérité. Aucune vengeance, aucun payement de sang, juste la quête et les seuls ennemis sont ceux qui barrent la route de Chien. Moi qui m'attendais à lire un peu du Kill Bill médiéval, je me suis rendue compte que ce n'était pas du tout le cas.

En fait, je ne suis d'accord que sur un unique point avec les impressions des médias : la plume de Niogret est effectivement belle. Travaillée et douée pour installer l'ambiance propre des bourgs du Haut Moyen Âge notamment durant les dialogues. J'ai par contre regretté que les monologues empiètent pour la plupart sur des descriptions, des ressentis et des actions, façon roman du XIXème siècle.
Malheureusement, ça n'a pas suffit pour me conquérir complètement : déjà, même dans une période mouvementée, quand je mets près de deux semaines pour lire un roman de 200 pages, c'est que je pédale. 
Le début commence pourtant très bien : je dirai même que le prologue de Chien du Heaume est un des meilleurs que j'ai lu ! Et puis, le récit se calme, se tasse au point de m'avoir donné l'impression de tourner un peu en rond à certains passages. Alors que la conclusion a réussit à me transporter à nouveau comme l'avait fait le prologue grâce à des rebondissements touchants, choquants et marquants. Le passage avec la coccinelle a bien failli me tirer quelques larmes et c'est à ce moment-là que je me suis vraiment attachée à Chien.

Chien du Heaume, cette fameuse guerrière, est un excellent personnage féminin comme j'aimerais en voir davantage. Enfin une femme forgeron et guerrière qui n'est pas jolie comme un cœur ! Merci Niogret d'avoir été plus réaliste que McIntosh dans Le Don qui faisait d'une princesse guerrière une jeune fille aussi délicate qu'une chanteuse ou couturière (mais lulz quoi...) !
En fait, l'éventail des personnages est loin d'être pauvre mais j'ai trouvé dommage que certains aient cette impression un peu bâclée. Je ne parle pas de Iynge qui est franchement amicale, ni du Chevalier Sanglier qui promet d'être un homme complexe et riche, ni de Regehir qui est presque une légende... Non, je parle plutôt de Noalle qui est, à mes yeux, la méchante pour être méchante, l'opposée de Chien, celle qu'on doit détester et qui possède plus de défauts que de cheveux. Quant aux autres personnages dont l'identité ne peut être révélée sans spoiler, je dirai juste que je ne peux pas juger sans les revoir dans le prochain tome.

L'illustration pour l'édition poche est cette fois de Johan Camou.

Bref, pour moi, Chien du Heaume est un roman assez inégal : trop court peut-être, trop lent malgré des passages maîtrisées et intéressants. J'hésite un peu à me lancer dans la suite pour l'instant et j'attendrai sûrement que plus de tomes sortent avant de retenter l'expérience Chien du Heaume. Fan de Légendes Arthuriennes, je pense me lancer plutôt dans son dernier roman en date, Mordred, car mine de rien, Justine Niogret a du talent et que c'est une auteure à surveiller. En plus, la nénétte a beaucoup d'humour !

On parle de forges, d'armes maniées, brisées, remodelées... Chien du Heaume s'accorde donc plutôt bien à l'idée 19 du Challenge des 170 Idées grâce à la hache qu'on aperçoit sur la couverture.
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2013/11/challenge-04-le-challenge-de-170-idees.html

De plus, comme dit dans la chronique, Chien du Heaume étant Historique (j'ai pas lu un pet de Fantasy ici), Chien du Heaume est ma première participation au Challenge Moyen-âge organisée par Hérisson (il était temps !).
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2013/11/challenge-03-challenge-moyen-age.html

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Armes, métaux, technique... Beaucoup de détails concernant la forge sont abordées dans Chien du Heaume. Recherches ? Documentaires ? Niogret n'en a pas eu besoin puisqu'elle est forgeronne elle-même.
• Les éditions Mnémos ont réuni Chien du Heaume et le tome suivant, Mordre le Bouclier. Une bonne initiative et j'aurai pris cette édition si je l'avais trouvé plus tôt... Bref, curieux, n'hésitez pas à prendre cette édition, l'aventure durera plus longtemps et vous resterez peut-être moins sur votre faim.

vendredi 14 mars 2014

Arthur, Lancelot, le Graal : Le Grand Roman, de Christine Ferlampin-Acher et Denis Hüe,

L'histoire du monde arthurien est un univers où les trajectoires des héros se croisent sans fin, où les versions des histoires se reprennent et se modifient sans cesse, depuis les premiers chroniqueurs jusqu’aux versions modernes. Au milieu de ces récits, un cycle de textes constitue le cœur de la légende ; il n’est pas le plus ancien, mais il sait rassembler à la fois Arthur et le Graal, Lancelot et Guenièvre, Perceval et la Table Ronde, et les inscrire dans une histoire qui va de la passion du Christ à la mort d’Arthur, et traverse cinq ouvrages essentiels : L’Histoire du Graal, Merlin, Lancelot, La Quête du Graal, La Mort du Roi Arthur.
Ce vaste ensemble n’est pas encore complètement traduit, et même ses résumés sont peu accessibles au grand public ; on en trouvera ici quelques-unes des pages les plus marquantes, fidèlement restituées.
Quatrième de couverture par Éditions OUEST-France
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Vision du Saint Graal, par William Morris (1890)

Cela fait déjà un sacré moment que j’ai envie de me plonger dans les légendes arthuriennes sans passer par les réécritures modernes et c’est dans la fameuse libraire Le Bleuet que je suis tombée sur ce recueil qui élabore et résume les récits de Chrétien de Troyes. Je n’ai encore rien lu de Troyes pour le moment, mais Arthur, Lancelot, le Graal : le Grand Roman ne semble pas altérer les aventures des chevaliers de la Table Ronde. Je ne sais donc pas si les retranscriptions sont véridiques et si tous les éléments ont été conservés, mais quoiqu’il en soit, j’ai passé un très, très bon moment.

Je ne voulais absolument pas d’une réécriture moderne, pas de Cycle d’Avalon, pas de Prince du Graal, que de l’officiel, que du véridique et je n’ai pas été déçue : les résumés de Christine Ferlampin-Archer et Denis Hüe, deux professeurs de littérature médiévale spécialisés dans les légendes arthuriennes, ont même conservé le penchant absurde et les réactions excessives qu’on ne rencontre que dans les vieux mythes. Je ne compte plus le nombre de fois où Lancelot du Lac se rue dans la forêt par désespoir et espère la mort en errant pendant des jours, voire des semaines.
Le livre est également structuré, on a tout d’abord L’Histoire du Graal qui possède, évidemment, un côté religieux beaucoup plus prononcé que les autres récits. Il faut le prendre vraiment comme un préambule dans des temps encore plus reculés que ceux du roi Arthur et ses chevaliers. Si je n’ai pas détesté cette partie, je ne l’ai pas aimé non plus mais par chance, le récit qui tourne autour du vase sacré est très bref.
Vient ensuite Merlin, un récit que j’ai vraiment adoré notamment à cause du fameux enchanteur. Il faut reconnaître que, pour son époque, Merlin est un personnage particulièrement unique car possédant des pouvoirs démoniaques, il ne sert pas moins Dieu et tout ce qui doit représenter le Bien, ce qui lui confère un certain charisme et beaucoup d’originalité. Bref, un personnage que j’adore déjà.

S’ensuit ensuite un livre qui plonge cette fois définitivement dans la légende de la Table Ronde : Lancelot. On rencontre alors un des plus célèbres chevaliers, celui qui illustre si bien le guerrier valeureux et vertueux (enfin, sauf quand Guenièvre est dans les parages où il devient un membre du cercle des gros émotifs anonymes). Ravie de lire les aventures de cet illustre défenseur du peuple, j’avoue que je me suis attachée à ce personnage plein de contradictions et très riche. J’ai également été touchée par la fameuse Dame du Lac et de sa relation avec son protégé.

De gauche à droite : Lancelot passant le pont de l'Épée (enluminure, vers 1475), Lancelot prenant la Douloureuse Garde (enluminure, date ?) et Lancelot et l'Humiliation de la Charrette (enluminure, vers 1475) qui a donné le fameux titre Le Chevalier à la Charrette.

Et on entre enfin dans le vif du sujet avec le roman de La Quête du Graal. J’ai été un peu déstabilisée (mais complètement captivée) car je ne m’attendais pas à tant de drames : si les chevaliers sont preux et presque surhumains avec leurs duels qui durent des heures et des heures, leur armure rutilante ne reste pas éclatante bien longtemps. Je n’imaginais pas que certains s’entretuaient en fait dans l’aventure ! Mais j’aime les tragédies et La Quête du Graal connaît en fait une bien triste conclusion.
Bien sûr, la quête n’est pas seulement menée par Lancelot, le lecteur rencontre un autre chevalier dont je connaissais peu de choses (notamment la naissance accidentelle) de Galaad, le fils de Lancelot, bien plus pur, bien plus valeureux. Malheureusement, trop de perfection fait que ce protagoniste m’a laissée un peu indifférente…
Quant aux autres, je déplore surtout l’absence du roi Arthur, car le titre Lancelot, le Graal, Arthur : Le Grand Roman aurait été plus juste. Le lecteur croise aussi Perceval, Bohort que j’ai beaucoup apprécié et Gauvain dont le caractère violent et acharné, bien différent de celui de ses collègues, m’a beaucoup étonnée.
Les femmes ont également leur place, il y a bien sûr Guenièvre dont le rôle est assez ambivalent : je l’appréciais à de nombreux passages, mais à d’autres, elle paraissait assez transparente. J’ai davantage apprécié Morgain (dite aussi Morgane) en fait et la Dame du Lac.

Premier baiser de Lancelot et Guenièvre (entre 1404 et 1460)

L’ouvrage se conclut enfin avec La Mort du roi Arthur (plus souvent orthographié en Le Morte d’Arthur) où cette fois, on profite pleinement de la présence du roi de Bretagne. Peut-être un peu long, le récit est quand même rythmé par de nombreuses batailles et affrontements. Si La Quête du Graal était déjà assez sombre, ce n'est rien comparé à La Mort du roi Arthur où on sent que la fin approche et en l’espace de 300 pages, j’ai eu le temps de m’attacher à chaque personnage et la conclusion de chacun tire les larmes des yeux.

La confrontation de la Joyeuse Garde.

En somme, c’est un livre entaché par quelques défauts qui sont pardonnables à cause de l’époque et de la difficulté de réunir fidèlement les exploits des chevaliers de la Table Ronde, cela ne m’a pas empêché de passer un excellent moment avec des passages marquants, entre la tapisserie de Lancelot, son voyage en charrette, les prophéties de Merlin, le procès de Guenièvre, les erreurs de Gauvain, le cimetière près de la Douloureuse Garde et j’en passe…
Bref, le coup de cœur était proche, si seulement Lancelot avait un peu laissé la scène à Arthur et aux autres chevaliers.

Comme l’enluminure Arthur retirant l’Épée puis est couronné Roi de Bretagne a servi à la couverture, je pense que je ne me trompe pas si je lie cette chronique à l'Idée 130 du Challenge des 170 Idées et je rajoute évidemment le Challenge des Légendes Arthuriennes :

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
 • Christine Ferlampin-Acher et Denis Hüe proposent, dans l’introduction, une lien pour lire des traductions des récits arthuriens (cela dit, ils sont en ce moment indisponibles mais reviendront peut-être). Il y a un second lien mais n’étant plus valide, je ne juge pas essentiel de le laisser...

mardi 11 mars 2014

Top Ten Tuesday [16],

              

Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. Ce rendez-vous a  initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français sur ce blog.




Le thème du 19 Novembre 2013 était...
Le début des 10 derniers livres lus.
Je n'ai pas mis les titres, je trouvais ça plus chic de garder secret les romans et de ne laisser qu'un lien vers une chronique. Certains titres sont, cela dit, pas tellement discrets comme pour La Communauté de l'Anneau par exemple, mais bon.
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2014/03/freres-jures-de-gunnar-gunnarsson.html

Et il ne me reste plus qu'à vous souhaiter d'excellentes lectures et à un prochain mardi.

dimanche 9 mars 2014

Challenge [05], Virée Viking, le récap',

Sur cet article, vous avez la liste de tous les participants du Challenge Viking (inscription et règles sur ce post) selon la catégorie qu'ils ont choisi. Nous comptons à ce jour 6 participants et 30 chroniques.

Artalok O. Schmuck
          → Odin, partie 1 (bande-dessinée)
          → Sorceleur (tome 4), La Tour de l'Hirondelle (roman)
          → La légende de Sigurd et Gudrún (roman)
          → Saga de Gísli Súrsson (roman)

↘ Boo, Le Dragon qui lit
          → La Rune du Loup (roman)
          → Walhalla (bande-dessinée)
          → Thorgal (tome 1), La Magicienne Trahie (bande-dessinée)
          → Thorgal (tome 2), L'île des mers gelées (bande-dessinée)
          → Le Viking qui voulait épouser la fille de soie (roman)
          → Le Roi des Fauves (roman)
          → Vikings (série)
↘ Le Vampire Aigri
          → Frères Jurés (roman)
          → The Banner Saga (jeu-vidéo)
          → Le Sorceleur (tome 3), Le Sang des Elfes (roman)
          → Le Sorceleur (tome 6), La Tour de l'Hirondelle (roman)
          → L'Edda (recueil)
Parthenia Galen
          → Les Larmes de Freyja (tome 1) (roman)
          → Vigdis la farouche (roman)
          → Les Vikings de Novgorod (roman)
Misspendergast 
           → Thorgal (tome 1), La Magicienne Trahie (bande-dessinée)
           → Thorgal (tome 2), L'île des mers gelées (bande-dessinée)
↘ Systia
          → Thor et les Légendes du Valhalla (film d'animaton)
          → Le 13ème guerrier (roman)
          → La mythologie des Celtes et des Vikings (encyclopédie)
          → Le garçon qui voulait devenir un Être Humain (roman)
          → Vikings (série-télé)
          → Valhalla rising (film)
          → Odd et les géants de glace (roman)
          → La Rune du Loup (roman)
          → Les plus belles légendes des Vikings (roman)

(si j'oublie des mises-à-jour, tapez-moi avec un bâton et je corrigerai tout ça)

Challenge [05] : Virée Viking,

C’est une idée qui me trottait dans la tête depuis un petit moment et je n’osais pas lancer ce challenge. Mais grâce à des résultats positifs et encourageants d’un sondage, je remercie d’ailleurs tous les participants, je lance officiellement le challenge Viking !
Pour éviter les pavés qui abiment les yeux, voici les règles en résumé :

→ Le Challenge Viking débute depuis le 1er Janvier 2014 et durera qu’au 15 Septembre 2015. Les chroniques antérieures ou supérieures à ces dates compteront comme nulles, mais elles peuvent être antérieures à votre inscription. Les dates pour les inscriptions sont les mêmes, du 1er Janvier 2014 au 15 Septembre 2015.
→ Il est obligatoire de s’inscrire sur ce post de Départ mais il n’est cependant pas nécessaire d’avoir un blog : un commentaire détaillé dans le post Recap’ comptera comme une chronique. Les noms des participants seront enregistrés sur le post Recap’ avec leur parcours, je prévois donc des mises-à-jour régulières. Je précise, au cas où, que les inscriptions et commentaires sur d'autres blogs et posts qui ne concernent pas ce challenge compteront comme nuls. Tout se passe ici~
Détails des chroniques pour qu'elles soient valides :
La chronique concerne un livre, une bande-dessinée, un manga, un jeu-vidéo, un film, une série-télévisée, un documentaire ou un compte-rendu de musée/exposition.
Au début ou à la fin de la chronique figure une des vignettes proposées (voir plus bas) ou une vignette personnalisée. Sont dispensés les commentaires postés dans le post de Recap’
La chronique concerne une œuvre qui aborde l'Histoire, la culture et/ou la mythologie Norroise. Il n'est pas nécessaire que l’œuvre se déroule exclusivement dans les pays scandinaves. Par exemple : Frères Jurés qui est dans un thème historique ou l’Edda Poétique qui est dans un thème mythologique.
Si l’œuvre est considérée comme Fantasy mais qu’il y a une importante influence norroise : autant dans les noms que dans l’architecture, les mœurs, la culture… Par exemple : Le Seigneur des Anneaux et Bilbo, le Hobbit (grâce aux nains qui viennent du folklore nordique et dont les noms sont tirés de l’Edda, les elfes sont plus proches des alfes lumineux que des bonnes gens anglais). Skyrim (on trouve l’influence viking autant dans la mentalité que dans le décor, la culture, etc.),  Bref, vous avez saisi l’idée.
Il est possible de partager une chronique entre ce challenge et un autre (par exemple : Challenge Médiéval et Challenge Viking). La chronique comptera.
La chronique concerne un voyage dans les pays scandinaves où seule la modernité est mise en avant, un blog ou un site. (Des références dans les chroniques valables sont bien sûr acceptées)
Si la Fantasy est trop pauvrement influencée. Par exemple Harry Potter (bien que le nom du loup-garou Fenrir est tiré directement de la culture norroise, ce n’est pas suffisant), Kaamelott (il y a bien un chef viking et ils parlent régulièrement d'invasion du Nord mais c'est d'époque, peu suffisant pour faire une chronique viking en somme), etc.
Trois catégories sont possibles, pensez à préciser la catégorie qui vous intéresse. À savoir que vous pouvez changer en cours de route.



Qui dit raid dit butin, j'aimerais promettre des récompenses mais ma situation géographique sera assez incertaine en Septembre 2015. Je réserve un livre de la PAL du gagnant pour la catégorie d'Asgard mais je ne veux rien promettre. Quand j'aurai plus de certitudes, j'éditerai ce post et les récompenses pour chaque catégorie.
→ Vous pouvez créer vos propres vignettes à placer sur vos chroniques, mais voici celles proposées :
(à noter au cas où : vous pouvez changer en cours de route, peu importe la tête de la vignette, c'est la présence qui compte)

Vous savez tout, si toutefois vous avez la moindre question, n'hésitez pas : je lis toujours les commentaires (et je me magne pour y répondre) et ma boîte mail n'est jamais fermée.

Sur ce, direction les knerrir (parce que dire "drakkar", ça pue, c'est moderne)
Pour les inscrits, rendez-vous sur ce post.

crédits des images :