vendredi 31 janvier 2014

Bilan Mensuel : Janvier 2014 [18],


Voilà une année qui commence bien, marquée par les découvertes d’Agatha Christie et Pierre Lemaitre, deux auteurs populaires dans leur genre et qui ne m’ont pas déçu. Ayant lu leurs débuts, je verrai si leurs livres les plus populaires feront partis de mes coups de cœur (histoire d’alimenter le Top Ten Tuesday de début 2015 à propos des 10 coups de cœur lus en 2014). En connaissances, j’ai retrouvé Stephen King, en plus enjoué et un Sherlock Holmes sous la plume de David Stuart Davies :
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2014/01/la-mysterieuse-affaire-de-styles.htmlhttp://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2014/01/travail-soigne-de-pierre-lemaitre.html
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2014/01/un-certain-dr-watson-de-david-stuart.html
(cliquez pour accéder aux chroniques déjà disponibles)

Quant à mes achats, Noël a duré encore un peu :

À propos de mes challenges, car c'est la première fois que j'en ai autant et un p'tit recap s'impose... La majorité sont en bon chemin. Normal, beaucoup sont sans limite de temps, je dépasse donc doucement mes 33% à propos de mon Challenge Holmésien (je suis en pleine relecture du tome 2 de l'édition Omnibus), je vais bientôt apporter ma première contribution au Challenge Moyen-Âge, j'en suis à 4 idées sur 170 avec le challenge des 170 Idées et je ferai mon post à propos du Challenge Vikings dans le mois.
Quant à mon Reading Challenge, il débute avec 6 livres lus sur un objectif de 40, pas de retard et donc je démarre très bien. (J’avais inclus Alan Wake dans le précédent bilan parce qu’il me restait à peine une dizaine de pages, mais concrètement, je l’ai fini en 2014)

C'est pas encore le printemps, mais bientôt. En attendant, restez couverts pour Février, histoire de pas venir vomir vos microbes ici.
Quelle amabilité, je sais, je sais.

mardi 28 janvier 2014

Top Ten Tuesday [15],

              

Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. Ce rendez-vous a  initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français sur ce blog.




Le thème du 11 Fèvrier 2014 sera...
10 livres prioritaires dans ma PAL pour 2014.
J’ai décidé que l’année 2014 serait pour moi l’année Agatha Christie et il est grand temps que je fréquente Hercule Poirot et Miss Marple. De plus, les couvertures dans l’édition Le Livre de Poche m’aideront à compléter mon Challenge des 170 idées.
En fait, je triche un peu car j'ai lu ce mois-ci La Mystérieuse Affaire de Styles, ça me fait un premier objectif atteint. Cela dit, j'ai encore bien d'autres nouvelles qui m'attendent.
Mes infidélités à Sherlock Holmes ne seront pas longues car s'il me reste quelques aventures du Canon, j'ai surtout une accumulation de pastiches à lire ! Il faut toujours la motivation (ou le courage) de se lancer et j'espère que cette année, j'arriverai à vaincre mes appréhensions et dégoter, j'espère, quelques coups de cœur.
Cela fait un moment que je ne me suis pas plongée dans un classique et comme je n'ai pas lu d'avis précis concernant Chez les heureux du monde, je me ferai ma propre opinion durant l'année.
Pour rester dans les enquêtes, j'ai décidé de retaper plus souvent dans les thrillers et je m'attaque à l'auteur français Pierre Lemaitre. J'ai commencé sa trilogie Verhœven mais il est possible que je fasse un petit détour du côté de Robe de Marié.
Un classique acheté en 2013 dont je ne sais absolument rien non plus mais je ferai au moins la connaissance d'Elizabeth von Arnim qui est une auteure qui, à cause de son histoire, m'émeut pas mal.
Encore un classique mais plus ancien cette fois, je tenais à trouver Faust en édition bilingue. Comme j'ai enfin réussi à le dégoter, il est temps que je lise cette œuvre indétrônable du Romantisme.
Je n'oublierai pas la Fantasy en 2014 et il me tarde de continuer Le Seigneur des Anneaux comme j'étais assez mitigée à la fin de ma lecture de La Communauté de l'Anneau. Avec un peu de chance et de bonne volonté, j'enchaînerai peut-être avec Le Retour du Roi avant Janvier 2015 ?
Parce que dans mon cas, ce n'est plus un train de retard, c'est des kilomètres de wagons de retard ! J'aimerai avoir lu Chien du Heaume avant l'hiver avec, bien évidemment, chronique disponible. En espérant que je ne passerai pas à côté de ce succès francophone.
Si je n'arrive pas à me décider entre policier et Fantasy, je me jetterai sur Druide. Oliver Peru commence à se faire un nom dans le Fantasy français et avant que sa bibliographie atteigne les quinze best-sellers, il faudrait que je pense à entamer enfin son premier succès Druide.
J'ai l'impression que tous les internautes ont au moins lu un livre de Tracy Chevalier. Qui n'a pas entendu parler de La Jeune Fille à la Perle, La Vierge en Bleu ou La Dame à la Licorne ? Mais avant d'explorer ses romans à tendance médiévale, j'ai préféré rester sur un siècle qui me parle plus et Prodigieuses Créatures se passe justement en 1810. Ce sera donc mon tout premier Tracy Chevalier et il sera lu pour 2014.

Sur dix livres, huit ont été écrits par des auteurs qui me sont inconnus. Cette année, c'est décidé, je sors des jupons de mes idôles littéraires pour tenter de parler à de nouvelles plumes, en espérant qu'ils pourront me séduire et que je ne manquerai pas de candidat pour le futur Top Ten Tuesday Coups de Cœur 2014 !

lundi 27 janvier 2014

Travail Soigné, de Pierre Lemaitre,

Dès le premier meurtre, épouvantable et déroutant, Camille Verhœven comprend que cette affaire ne ressemblera à aucune autre. Et il a raison. D’autres crimes se révèlent, horribles, gratuits… La presse, le juge, le préfet se déchaînent bientôt contre la « méthode Verhœven ». Policier atypique, le commandant Verhœven ne craint pas les affaires hors normes, mais celle-ci va le laisser totalement seul face à un assassin qui semble avoir tout prévu.
Jusque dans le moindre détail.
Jusqu’à la vie même de Camille qui n’échappera pas au spectacle terrible que le tueur a pris tant de soin à organiser, dans les règles de l’art…
Quatrième de couverture par Le Livre de Poche, collection Thriller.
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« — On jurerait le combat du Bien contre le Mal, disait sa mère. Vois David, ses yeux fous, et chez Goliath, le calme de la douleur. Où est le Bien, où est le Mal ? En voilà une grande question… »
P. 105

Il était temps que je me remette un peu au genre thriller et tant qu’à faire, autant découvrir l’un des auteurs français les plus connus du milieu : Pierre Lemaitre.
J’avais entendu parler du fameux succès d’Alex (comment passer à côté ?) et j’avais donc offert ce livre sans savoir qu’il s’agissait du second tome d’une trilogie. Qu’à cela ne tienne, l’heureuse lectrice a acheté tous les autres livres de Lemaitre et les a lu en l’espace de quelques mois, ce qui a été suffisant pour m’intriguer. Je me suis donc lancée dans Travail Soigné pour rencontrer celui qu’on surnomme, d’une certaine façon, LE Maitre.

Déjà, la première chose qui m’a frappée, c’est la qualité de la narration. Sans pour autant verser des larmes d’adoration, j’ai vraiment été séduite par la plume de Lemaitre, très différente de ce que l’on peut attendre dans un thriller. On sent un certain goût pour la littérature sous toutes ses formes, son amour pour l’art qui se confirmera tout le long du récit. Rien que pour sa maîtrise de la langue et sa passion pour l’Art en général, j’ai sympathisé avec Lemaitre.
Concernant l’Art du Crime, j’ai eu du mal à accrocher au début car c’est la nouvelle tendance autant dans les romans que dans le cinéma : faire du gore. Bains de sang, tortures décrites avec détails, Kâma-Sûtra du viol, psychopathe obligatoirement sanguinaire et sadique… Bref, si la couverture demande au lecteur d’avoir l’estomac vide et le cœur bien accroché, le thriller aura plus de chances d’être vendu en somme. Lemaitre me donnait l’impression de suivre le mouvement avec des scènes de crime qui cherchent clairement à impressionner les pauvres néophytes comme nous. Faire du sensationnel, c’est bien, quand ça renverse la logique, ça l’est moins.
Cela dit, j’ai continué ma lecture et j’ai bien fait car cette violence ambivalente est un « faux indice » j’ai envie de dire, [spoiler sur les motivations du tueur] je me demandais quel tueur pouvait changer son mode opératoire comme de chemise, alors qu’en fait, il s’agit de reproductions d’œuvres littéraires et non d’un mode opératoire fixe [/fin du spoil sur les motivations du tueur]. Ingénieux, Monsieur Lemaitre !

De plus, l’enquête réserve de nombreuses étapes. Même si vous découvrez l’identité du criminel, la fin pourrait quand même bien vous surprendre car le tout ne repose pas uniquement sur le nom du tueur. Il y a même un peu d’inachevé à la conclusion, des questions qui restent sans réponse et si je ne râle pas, c’est parce qu’il s’agit d’une trilogie ! Réponse(s) au(x) prochain(s) épisode(s) !
Autrement, oui, j’aurais tapé du pied par terre et mordu mes peluches.
« Lorsqu’ils arrivent sur les lieux d’un crime, inconsciemment, les plus jeunes cherchent des yeux l’endroit où se trouve la mort. Les plus chevronnés cherchent la vie. »
P.25

Quant aux personnages, je les trouve très réussis, notamment le Commandant Verhœven qui est clairement atypique. Par contre, j’ai vite fait de l’imaginer sous les traits de l’acteur Peter Dinklage car sa description renvoyait plutôt à l’Oncle Fétide… Imaginer l’Oncle Fétide enquêter sur des affaires macabres dans le Paris moderne, non. Ce n’était pas possible.
Je me suis beaucoup attachée à Louis aussi [spoiler] j’ai même eu beaucoup de doutes sur lui puisqu’il correspondait au profil du tueur sur de nombreux points et j’avais peur que ce soit lui le fameux Romancier [/spoiler], le psychiatre Dr. Crest, le libraire Lesage… Bref, une galerie classique mais variée et logique, chaque personnage est doté d’une histoire qui sera plus ou moins dévoilée durant le roman. Leurs relations aussi sont peaufinées en dehors de l’enquête, rajoutant une dose de réalisme à Travail Soigné : y a le boulot et y a la vie privée à côté.
Et bien sûr, dans tout ce beau monde, le Romancier qui réserve quelques surprises : son identité, ses motivations... Mais également ses méthodes, son caractère, bref, c'est un tout.

Donc, malgré un démarrage difficile (mais c’est le cas pour la plupart des thrillers), Travail Soigné est une excellente surprise. Ce n’est pas le roman du siècle, encore moins une énigme qui rendrait vert de jalousie Doyle et Christie mais un thriller quand même ingénieux.
Lemaitre nous sert avant tout un bel hommage à la littérature policière et pour les lecteurs assidus et passionnés, c’est un clin d’œil affectueux.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Vous pouvez lire le premier chapitre ici.
• Nuits Blanches est une référence à la revue littéraire Nuit Blanche québécoise.
[risque de spoil à propos des meurtres] Les quatre livres qui sont pris en référence par le tueur Le Romancier sont Le Dahlia Noir de James Ellroy, American Psycho de Bret Easton Ellis, Laidlaw de William McIlvanney et Le crime d'Orcival d'Émile Gaboriau. [/fin du risque de spoil à propos des meurtres]

jeudi 23 janvier 2014

Un Certain Dr Watson, de David Stuart Davies,

Médecin militaire en Afghanistan en 1880, John Walker fuit l’horreur des combats pour se réfugier dans l’alcool. Déshonoré, il est chassé de l’armée et renvoyé en Angleterre. Lors du voyage de retour, il tombe entre les mains d’un mystérieux réseau aux activités troubles. Il découvre bientôt que le chef en est le professeur Moriarty, qui le rebaptise Watson et lui confie la mission d’espionner un jeune détective dont la réputation ne cesse de croître à Londres, Sherlock Holmes.
Mais Watson et Holmes se lient bientôt d’amitié et le docteur s’efforce alors de se défaire de l’emprise de Moriarty. Une entreprise mortelle…
Quatrième de couverture par Fetjaine
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« — […] Avec des capacités intellectuelles telles que les miennes, j’ai constamment besoin de défis, de situations stimulantes qui me fassent envie. Que l’on me donne des dangers, que l’on me donne des risques, que l’on me donne une énigme, et me voilà dans mon élément. »
P. 73

De nombreux auteurs ont déjà pris au sérieux les propos de Watson dans Le Signe des Quatre lorsqu’il songe que Sherlock Holmes, si il était au service du crime, serait un délinquant redoutable, remaniant ces pensées afin de créer un pastiche où le fameux détective devient alors un Moriarty moins chauve.
Mais concernant Watson ? Ridiculisé, rabaissé, sous-estimé, le pauvre médecin a été recyclé le plus souvent en fanboy tout juste bon à admirer et retranscrire les aventures de son colocataire. J’applaudis donc l’audace de David Stuart Davies qui a attribué un rôle plus morbide au bon médecin militaire, un rôle très original qui donne tout de suite de l’attrait à son roman.

L’auteur accompagné de deux énergumènes. Deux énergumènes très aimés, cela dit.
[source]

Malgré cette particularité, les personnages du Canon sont quand même fidèlement repris, aussi surprenant que cela puisse paraître ! On a même un côté moins romanesque : le récit étant divisé entre le journal de Watson et la narration, Davies ne se gêne pas de retranscrire les nombreux coups que peut se recevoir Holmes, héhé. Plus sérieusement, Davies dote le détective de son côté humain qui fait le charme de quelques nouvelles du canon, partage des moments plus bateaux au 221B Baker Street comme le faisait si bien la série Granada. [spoiler sexué et Harry Potterien] N’étant pas lié par le langue censurée de 1880, Davies va même jusqu’à retranscrire une conversation entre Watson et Holmes concernant le sexe. Car on se demande tous si Severus Snape/Rogue est mort puceau, mais quand est-il de Holmes ? Réponse dans le pastiche. [/fin du spoiler sexué et Harry Potterien]
Mais le plus beau ici, c’est que Un certain Dr Watson est plutôt un pastiche Watsonien ! Walker, rebaptisé Watson, est plus ou moins le personnage central de ce roman et ça fait plaisir. Car même si j’apprécie (un peu trop) Sherlock Holmes, j’ai horreur quand on oublie Watson.
D’ailleurs, entre parenthèses, j’ai toujours trouvé discriminant que, pour la série BBC, on appelle Sherlock par son prénom mais John par son nom de famille… Sherlock et John, c’est pas compliqué, pourtant.
Pour en revenir à Un Certain Dr Watson, notre cher médecin possède donc une histoire complète, un caractère plus illustré. J’ai juste regretté que Davies ne mentionne pas une seule fois son frère défunt.
Quant aux autres personnages, l’ensemble est très correct même si j’ai trouvé Moriarty un peu trop "vilain", façon Docteur Mad dans Inspecteur Gadget : et ça ricane, et ça complote, et ça rage en montrant les dents… Bref, une once de caricature du méchant qui fait pas tellement sérieux. [spoiler sur un allié de Moriarty] Par contre, Mycroft, je me suis carrément arrachée les cheveux. À la solde de Moriarty ?! Où est l’intérêt ? Quelle est la conclusion de cette étrange alliance ? [/fin du spoiler sur un allié de Moriarty]


J’ai été moins charmée par la qualité de récit par contre : je m’attendais à un Watson plus lugubre, des situations plus sordides mais on reste en fait très proche du Canon. Un peu trop, même car Une Étude en Rouge est trop longuement repris sur une bonne trentaine de pages. Il y a bien sûr quelques entorses qui innovent mais entre L’Interprète Grec, Le Signe des Quatre, Une Étude en Rouge et Le Problème Final, il y a beaucoup trop de références qui occupent bien une cinquantaine de pages au total. Bref, un pastiche qui a trop ce côté lexique au lieu de se contenter de clins d’œil.
De plus, Un Certain Dr Watson est un pastiche qui n’a pas d’enquête propre comme pour A Discreet Investigation dans My Dearest Holmes par exemple, les nouvelles des Vacances de Sherlock Holmes ou La Suffragette Amoureuse, La Maison de Soie et j’en passe, j’en passe ! Je range donc plutôt ce livre dans un genre d’espionnage très léger plutôt qu’un policier ou un thriller.
Quant au style, il n’est pas spectaculaire mais pas déplaisant non plus. Ce qui m’a réellement dérangé, c’est la qualité d’impression de la maison d’édition Fetjaine : il y a des tirets qui manquent à l’appel (donc des dialogues perturbés), des erreurs de typographie, des passages de journal un coup en italique, un coup en simple, une traduction assez étrange à certains moments. Bref, lecture laborieuse à cause de ces nombreux défauts ce qui est assez dommage.

Il y a un je-ne-sais-quoi des couvertures que j'adore. Un côté un peu film d'horreur des années 1960.

Bien que séduite au début, je suis assez mitigée à cause de nombreux points. On reconnaît l’esprit holmésien, on partage l’amour de Davies mais son pastiche n’apporte pas grand-chose : je regrette l’absence d’une nouvelle énigme, le manque d’éléments vraiment originaux avec pourtant un point de départ vraiment intéressant. Cela dit, comme David Stuart Davies a écrit un autre roman, Le Livre des Morts, il est très probable que je pense me laisser tenter.
Un pastiche à lire mais certainement pas le meilleur comme dit par Classics Specialities (et on ne dit pas sherlockien mais holmésien.).

Comme il y a le plan de Londres en arrière-plan sur la couverture, je peux rattacher Un Certain Dr Watson à l’idée 96 du Challenge des 170 Idées :

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Il se trouve que David Stuart Davies était un ami de Jeremy Brett, un des interprètes les plus connus de Sherlock Holmes, et également son biographe.
• À la page 197, il y a une référence à Alphonse Bertillon et sa méthode de bertillonnage qui consiste à photographier et prendre note du physique des délinquants et ainsi traquer plus facilement les récidivistes quand les témoins fournissent des descriptions similaires aux données de la police.
• Fetjaine n’a pas (encore ?) édité toutes Les Nouvelles Enquêtes de Sherlock Holmes, série qui ne compte pas moins de 16 livres avec les participations de David Stuart Davies, Sam Siciliano, Barrie Roberts, Loren D. Estleman, William Seil et bien d'autres !

mardi 21 janvier 2014

Top Ten Tuesday [14],

              
Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. Ce rendez-vous a  initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français sur ce blog.
À noter cependant que mon thème cette semaine est un thème propre qui ne figure pas chez Lectures Iani, vous pouvez bien entendu le reprendre pour n'importe quelle date.


Mes 10 (ou plutôt 6) déceptions lues en 2013.
Je n'ai pas détesté La Rebelle mais la déception, sans être violente, s'est bien faite sentir. Au bout d'un moment, je trouvais le récit carrément inintéressant, les personnages fades, l'histoire morne... Un livre qui ne me laissera pas de grand souvenir, en somme.
J'avais hâte de commencer Le Don pour enfin découvrir l'auteur Fiona McIntosh qui s'est faite sa place dans les rayons Fantasy des librairies. Au final, Le Don est peut-être ma déception la plus frustrante de 2013 car je ne m'attendais pas à un récit si facile, si "niais". Une trilogie que je ne terminerai pas, d'autant plus que j'ai lu les dernières pages du dernier tome dans une boutique et je n'ai même pas envie de faire d'efforts pour parvenir à cette conclusion qui ne me satisfaisait pas. 
Comme pour Le Poignard et le Poison, La Galerie du Rossignol m'intéressait pour les mêmes raisons. Sauf que, à l'opposé du roman de Marc Paillet, j'ai trouvé La Galerie du Rossignol assez pauvre, bourré d'anachronismes et peu marquant. Heureusement que la plume de Paul Doherty est sympa, j'espère que le tome suivant, Le Donjon du Bourreau, ne figurera pas dans mes Déceptions de 2014. 
Ma plus grosse surprise-déception de l'année 2013 ! Moi qui adore les classiques, moi qui voulais découvrir Elizabeth Gaskell avec son œuvre relativement connue, j'ai été complétement déçue par toute cette romance mise au premier plan, délaissant la petite enquête qui pointait pourtant le bout de son nez. Bref, Nord et Sud est très, très loin du coup de cœur et c'est bien dommage. 
Séduite par la couverture, Le Diable danse à Bleeding Heart Square, avec un tel résumé, promettait d'être un thriller élégant, un policier palpitant. Au final, le roman d'Andrew Taylor est plutôt un puzzle assez maladroit qui traîne trop en longueur. Seule l'ambiance est plus ou moins maîtrisée... Et encore.
Si je suis une grande admiratrice de la série, si je suis une grande curieuse qui n'a pas résisté à tester la version littéraire de Doctor Who, je suis surtout une lectrice dubitative. Par chance, les tomes de l'adaptation sont écrits par différents auteurs donc je ne regrette pas entièrement d'avoir d'autres livres Doctor Who, mais une chose est sûre, Justin Richards ne fera pas parti de mes favoris.


À mardi prochain avec mes 10 priorités dans ma PAL de 2014.

jeudi 16 janvier 2014

Serial Killers Duos, de Paul Roland,


Comment reconnaît-on un bon livre qui traite d’affaires criminelles ? Quand l’auteur expose des faits complets avec des éléments psychologiques, des détails criminologiques, des notions juridiques. Tout pour que son ouvrage soit une étude recherchée qui peut être prise au sérieux.
C’est sur quoi j’espérais tomber en achetant Serial Killers Duos, un titre accrocheur et prometteur quand on pense à la complexité des cas où il n’y a pas un unique tueur mais deux. Je m’attendais donc à un livre complet avec des renseignements concrets, instructifs. Mais Serial Killers Duos est un mauvais livre criminel car, comme tous ses homologues littéraires et c’est ainsi qu’on reconnaît un mauvais livre sur le crime, il retranscrit uniquement les crimes pour faire sensation.

Si Gordon Northcott est un nom qui vous intrigue, zieutez L'Échange de Clint Eastwood pour avoir un début. Cela dit, sa relation avec sa mère, Sarah Louise Northcott, n'est pas du tout exploitée dans le film.

Il existe de nombreuses alliances criminelles. La plus connue étant sûrement celle de Bonnie Elizabeth Parker et Clyde Chestnut Barrow, ou pour faire plus rapide Bonnie and Clyde. Mais il y a aussi Paul Bernardo et sa femme Karla Homolka, surnommés Ken et Barbie. Voire un groupe entier quand on repense à l’affaire Likens où la petite Sylvia Likens a été séquestrée par Gertrude Baniszewski et torturée par le voisinage entier. Mais au-delà de l’aspect choquant, il y a surtout matière à analyser : les relations de dominant-dominé (l’un des meilleurs exemples reste la question de la culpabilité de Michelle Martin dans l'affaire Dutroux), les lois concernant la complicité et tant d’autres aspects.
Mais au lieu de fournir un travail complet, Paul Roland se contente, dans Serial Killers Duos, de retranscrire les faits divers comme dans un simple journal. Beaucoup d’unions sont pourtant ressorties du placard, remontant même jusqu’aux deux fossoyeurs irlandais William Burke et William Hare qui revendaient des cadavres étrangement frais (je vous laisse deviner comment~) entre 1827 et 1828 et c’est bien dommage que l’auteur n'ait pas cherché une seule fois à aller en profondeur.
Le livre, divisés en six chapitres, fait donc davantage penser à un recueil de coupures de journaux avec des titres qui font mouche (comme Les tueurs de la lune de miel pour Martha Beck et Raymond Fernandez pour reprendre le titre du film biographique par exemple) mais le contenu est relativement pauvre. C’est vrai que j’aurais dû me méfier puisqu’il suffit de lire l’en-tête de la quatrième de couverture qui annonce la couleur : « Des histoires vraies, des enquêtes inédites, des reportages chocs ! », le tout en rouge et lettres grasses. On se croirait dans un numéro d'Entrevue avec les stars de la téléréalité dénudées en moins, en fait.
J'ai seulement apprécié les nombreuses illustrations et portraits mais c'est la seule qualité que j'arrive à reconnaître pour le coup...

William Burke (ci-dessus) et son acolyte William Hare, qui a disparu après avoir été acquitté, se sont rendus compte que pilleurs de tombe ne rapportait pas assez auprès des enseignements de médecine.

En clair, sans m’étendre plus longtemps, Serial Killers Duos est une bien grosse déception et sert surtout d’encyclopédie à compléter soi-même au crayon. Autrement, inutile de débourser 18€, on retrouve des articles plus complets sur Wikipédia.

L'édition anglaise.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
 • Paul Roland touche un peu à tous les sujets, loin d'être un Stéphane Bourgoin ou un Alexandre Lacassagne, il a à son actif beaucoup d'ouvrages sur l'ésotérisme ou la musique et ses ouvrages sur le crime ne sont pas vraiment reconnus.
• NOTE : Toutes les chroniques de livres en rapport avec la Psychologie ou la Criminologie se trouve dans l'onglet "Bouts de Papier".

mercredi 15 janvier 2014

La Mystérieuse Affaire de Styles, d'Agatha Christie,

Qui avait intérêt à assassiner la richissime Mrs Ingelthorp, maîtresse de la propriété de Styles ? Pratiquement tous ceux qui l’entouraient. Mais pourquoi Poirot protège-t-il le second mari de la victime, qui fait un coupable idéal ?
Le premier roman d’Agatha Christie.
Quatrième de couverture par Le Livre de Poche
---
« D’un coup de poing sur la table, Poirot avait fait s’écrouler le fragile édifice.
- Il se passe, mon bon ami, que je peux construire des châteaux de cartes de sept étages, mais que je suis toujours incapable (nouveau coup sur la table) de… (bang !) de trouver ce… (bang !) ce chaînon manquant dont je vous ai parlé ! »
P. 194

Je me suis sentie plus anglaise qu’une pure Londonienne en étant installée dans mon vieux canapé, enroulée dans ma robe de chambre aux motifs écossais, une tasse de Earl Grey adouci par un nuage de lait dans une main et La Mystérieuse Affaire de Styles dans l’autre. Vous me direz qu’Hercule Poirot est belge et qu’il n’a pas une goutte de sang anglais dans les veines, ce qui n’est pas faux, mais il y a une telle ambiance british dans ce livre et Poirot est tellement dandy raffiné qu’il ne manquerait plus que les phrases du livre soient alignées de façon à dresser l’Union Jack.


Mais plus franchement : pour une première rencontre avec Agatha Christie, je ne suis ni déçue, ni totalement conquise. Plusieurs points m’ont réjoui, tandis que d’autres ont un peu coupé mon enthousiasme. L’auteure s’est cependant attirée ma sympathie dans cette première enquête car, à l’aide de subtiles références, Agatha Christie montre qu’elle est une franche Holmésienne. C’est un peu comme donner des coups de coude à sa pote quand on entend le générique de Doctor Who : vive les confidences ! La description de l’inspecteur James Japp avec son visage de fouine m’a évidemment tout de fait penser au visage de rat de Lestrade.

Cela dit, Agatha Christie se contente de clins d’œil et ne se perd pas dans un vulgaire copié/collé de l’œuvre de Conan Doyle. Déjà, une qualité que je lui reconnais par rapport à Conan Doyle : sa plume. Les descriptions sont très agréables, les dialogues rythmées… Agatha Christie est bien moins chirurgicale que son homologue et met plus de passion dans son récit.

Différents visages d'Hercule Poirot, de gauche à droite, Albert Finney, Sir Peter Ustinov et David Suchet, le plus célèbre.

Quant au duo Hercule Poirot & Arthur Hastings, on s’écarte beaucoup de Sherlock Holmes et John Watson. Et c’est là que ma première contrariété a frappé. Car si j’ai adoré Hercule Poirot dans son caractère égocentrique et original, son fameux accent français beaucoup trop prononcé et son apparence de dandy à l’intelligence insoupçonnée, j’ai d’un autre côté détesté Arthur Hastings dans cette aventure. Ce n’est pas tant ses sautes d’humeur ou son tempérament grognon mais sa façon de discréditer Poirot alors que nous savons tous ô combien il tombera aussi en pâmoison devant le petit Belge à la fin du livre. Que le criminel se moque de Poirot en le sous-estimant, je veux bien (le criminel est bête et méchant, souvenez-vous) mais quand il s’agit du narrateur qui nous bassine en jugeant Poirot trop vieux, trop sûr de lui ou trop fantasque pour cette affaire alors que le lecteur n’est pas dupe, c’est en fait assez agaçant…
Hercule Poirot est donc présenté sous un bien mauvais jour et j’ai presque eu du mal à m’attacher à lui en tout premier lieu (bravo et merci Hastings !). Par chance, la conclusion rattrape le tout quand ses véritables capacités sont enfin dévoilées.
Pour les personnages secondaires, on sent un certain charisme, chez Mary Cavendish par exemple (ou alors c’est parce qu’à cause de ses « yeux fauve » P. 12, j’imaginais Michelle Dockery ?) ou encore Evy Howard, le Dr. Bauerstein… Une galerie bien sympathique et je ne regretterai pas de recroiser certains personnages dans d’autres nouvelles.

Deux éditions françaises et une édition anglaise.
Je suis une grande fan des couvertures du Livre de Poche en tout cas !

Concernant l’enquête, il y a le bel avantage que le crime n’est pas "mis sur pause". La Mystérieuse Affaire de Styles diffère des autres enquêtes où le détective, le policier ou le moine arrive sur les lieux du crime où il peut récupérer tous les indices et se charge de pister discrètement l’auteur du méfait. Hercule Poirot a plus de couil— courage puisqu’il enquête dans l’action, côtoyant de près les suspects, repérant les indices avant qu’ils ne disparaissent, sauvant ceux qui apparaissent…
En clair, Agatha Christie sert une enquête bien menée, bien corsée. Peut-être un peu trop car j’avoue que je me sentais assez perdue à tel point que je ne cherchais même plus à démêler l’affaire moi-même, me repliant plutôt sur la réflexion secrète de Poirot. Des révélations finales sont sympas mais certains points restent encore assez confus à mes yeux. En gros : lire les enquêtes d'Hercule Poirot avant de dormir, c'est fini, ce sera uniquement quand j'aurai la tête bien claire.
Heureusement que je m’étais confectionnée un mini-arbre généalogique qui sera peut-être utile à d'autres lecteurs :


Ce n’est pas un coup de cœur mais ce n’est pas une déception non plus, pour une première approche avec Agatha Christie. Je reste en tout cas suffisamment intriguée pour continuer mes lectures. De plus, il s’agit de son premier roman publié, écrit à 30 ans, ce qui atténue mon jugement final. Je tenais à lire La Mystérieuse Affaire de Styles car c’était justement le livre qui marque le commencement, mais je n’abandonnerai pas ma découverte avant d’avoir lu Le Crime de l’Orient Express ou une autre enquête aussi populaire !
Bref, une chose est sûre, je remettrai rapidement le couvert avec la Reine du Crime et son détective belge~

Ceux qui ont lu La Mystérieuse Affaire de Styles peuvent supposer que les flacons contiennent des solutions chimiques, voire pharmaceutiques. La strychnine n’est plus autorisée mais elle était un composant de certains médicaments à l’époque (il y a de beaux exemples dans le roman d’Agatha Christie) donc je rattache cette chronique à l’idée numéro 46 :
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2013/11/challenge-04-le-challenge-de-170-idees.html

              Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Agatha Christie n'avait pas prévu que le personnage de Poirot connaisse un tel succès, autrement, elle n'aurait pas insisté sur son âge déjà avancé dans La Mystérieuse Affaire de Styles, car elle racontera quelques tomes plus tard son regret de l'avoir rendu si vieux dès le début...
• C'est d'ailleurs pour une de ces raisons que la chronologie des aventures d'Hercule Poirot est quasiment impossible à établir.
• Bien que publié en 1920, La Mystérieuse Affaire de Styles a été écrit en 1916, Agatha Christie avait en fait 26 ans.
• Un peu comme l'a fait Granada pour Sherlock Holmes, la chaîne ITV a adapté la plupart des enquêtes d'Hercule Poirot pour la télévision. Et comme Granada, les adaptations ne respectent pas l'ordre de publication des romans, La Mystérieuse Affaire de Styles est donc le premier épisode de la saison 3 et non de la saison 1. Quelques replay de TMC sont disponibles ici.