lundi 28 juillet 2014

The Banner Saga,

The Banner Saga est un RPG tactique se déroulant dans un univers viking permettant de suivre l'exode de deux peuples, les Humains et les Varls, confrontés à une série d’événements étranges dont l'invasion des Dredges, des géants de pierre, qui détruisent tout sur leur passage.
Résumé (légèrement modifié) de JeuxVideo.com.
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Je crois bien tenir là une perle de 2014 ! Aperçu au hasard sur la page d’accueil de Steam, The Banner Saga m’a tout de suite attiré avec son graphisme proche des Disney de mon enfance, ses couleurs harmonieuses et son ambiance un peu viking.

Et mes premiers soupçons ont été confirmés dès le menu : graphiquement parlant, ce jeu est très, très beau. C’est même dommage que l’équipe était si petite, ne pouvant se permettre un doublage plus vaste et des animations plus poussées, l’immersion aurait été encore plus grandiose.
Mais The Banner Saga est plus lecture qu’oral, l’animation est très statique et l’absence de voix (seuls deux personnages ont une voix et on l’entend peu) fait que l’histoire prend les propriétés d’un grand livre d’images. Les décors sont fantastiques, les personnages ont le charme des vikings légendaires et la musique, surtout la musique, est d’une poésie effrayante. Parfois entrecoupée par des tambours violents, des rythmes de guerre, elle est surtout d’une langueur mélancolique, un vrai matin d’hiver où la neige tombe sur un monde abandonné. En partie grâce au talents des chanteurs d’ailleurs, et j’applaudis Malukah qui, simple chanteuse par passion à ses débuts, commence à se faire un nom dans l’univers des RPG (en même temps, quand on a une telle voix, la renommée est méritée).
La preuve avec ce morceau :
Et pour ceux qui auraient besoin de preuves supplémentaires, allez écouter Onward

Car oui, sous ses faux-airs de Belle au bois dormant, The Banner Saga relate en fait une histoire dramatique où les guerres sont provoquées par une apocalypse étrange et originale. Dans ce jeu, vous incarnez donc des survivants, des combattants qui veulent comprendre et recherchent un espoir au-delà des remparts de villes massacrées et des montagnes glacées.
Si l’histoire attire les plus masochistes d’entre nous, il est quand même dommage que le jeu soit d’un gameplay assez linéaire et monotone : avant tout un jeu de tactique, le joueur intervient pour prendre des décisions (qui sauveront des vivres ou des vies) et pour combattre les troupes agressives qui croisent la route de votre caravane. C’est vraiment dommage qu’un tel univers ne soit pas dans un jeu open-world, mais fuite oblige, les invasions ne permettent pas cette option.


Je me suis donc raccrochée à la qualité de l’histoire en elle-même. Si je n’ai pas besoin de vous présenter les êtres-humains, je suis obligée d’accorder quelques mots sur un peuple très original : les Varls. Créatures humanoïdes de 2 mètres 30 (easy), les Varls sont surtout épais comme des bœufs et possèdent des cornes qui rappellent celles des buffles ou des grands koudous, en plus d’être poilus comme des boucs. Ces êtres mi-hommes mi-bêtes sont aussi imprévisibles que des ours : tantôt violents et sauvages, tantôt doux et blagueurs, ils sont très discrets et accordent difficilement leur confiance aux hommes. Opposés, les deux peuples cohabitent d’ailleurs très rarement.
Mais là où l’existence des Varls est originale, c’est que les Varls femmes n’existent pas : supposés immortels, les Varls ont été créés par une divinité aux tendances de taxidermiste et ne leur a pas accordé de moyens de reproduction, se chargeant lui-même de leur création.


Sauf qu’aujourd’hui, dans The Banner Saga, les dieux sont morts, le soleil reste tout le temps accroché à son zénith et les Dredges, géants de pierre et ennemis de tous, envahissent les villes pour tuer homme, femme, enfants et Varls.
Le joueur incarne donc Rook, chasseur réputé dans sa ville natale Skogr, qui se retrouve malgré lui chef d’une troupe de survivants sous les yeux admiratifs de sa fille, Alette.
J’avoue que j’ai eu du mal à m’attacher à ce personnage au tout début, car la partie commence en fait du côté des Varls avec, entre autres, Ubin, Hakon, Vognir, Gunnulf et Mogr. En plus d’avoir ri en leur compagnie, les Varls sont d’une force remarquable et j’étais plus à l’aise en combat avec une armée de cornus déchaînés que des hommes rompus de fatigue.
J’ai toutefois fini par apprécier Rook et son équipe, d’autant plus que son histoire et sa conclusion m’ont énormément émue.

Quelques personnages que vous croiserez sur votre route :
En haut, de gauche à droite : Rook le chasseur, Alette sa fille et archère, Bersi, un Varl taciturne.
En bas, de gauche à droite : Oddleif, archère et épouse d’un Jarl, Gunnulf, Varl bourrin (et personnage favori au passage), Eyvind, mage un peu particulier.
(pour plus d’admiration, faîtes clic droit et "afficher l’image")

Une apocalypse ne saurait être plus belle et plus tragique que celle dans The Banner Sagaune histoire émouvante talonne un joueur qui doit se montrer responsable, sous peine de voir son cortège sombrer dans la famine, la dépression et/ou la boucherie. Le rendu de qualité captive cependant les braves aventuriers et les récompense d’un fabuleux récit aux relents de légende.
Dommage que le gameplay soit si morne, mais avec le succès de ce premier volet, espérons que des modifications soient apportées pour la suite avec un budget adéquat.


Je raccroche cette chronique au challenge Vikings, je pense que c’est une des plus belles découvertes que j’ai pu faire pour ce challenge d’ailleurs :
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2014/03/challenge-05-viree-viking.html

             Quelques anecdotes sur ce jeu,
• Il est prévu que The Banner Saga soit une trilogie : l’équipe s'accorde une pause amplement méritée et s’attaque au second volet.
• Le graphique est inspiré du travail d’Eyvind Earle, un animateur, illustrateur et artiste qui a participé à de nombreux projets, notamment La Belle au bois dormant de 1959 qui était « le plus représentatif de son talent » selon Dave Smith. Le prénom Eyvind a été utilisé pour un personnage particulièrement important dans The Banner Saga en hommage à l’artiste qui a inspiré Stoic.
• J’étais tellement impatiente de découvrir ce jeu que je l’ai commencé alors qu’il n’existait que la version anglaise. Mais pas de problème pour ceux qui ne se sentent pas à l’aise dans la langue de Shakespeare, une version française existe depuis Juin dernier !
• Tous les screens de cette chronique sont issus de ma propre partie.

Même si le jeu ne vous tente pas plus que ça, risquez-vous quand même à taper "The Banner Saga art" sur Google, ça vaut le coup d’œil !

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2 commentaires:

  1. Steam, je balance constamment entre émerveillement et consternation à son sujet, ce qui se traduit par une alternance entre des périodes où je l'évite comme la peste et d'autres où je peux y passer des heures, sans rien acheter, juste pour constater de l'immensité du catalogue proposé.
    Là, vu la perle que semble être "Banner Saga" - et au passage je te félicite pour cette superbe découverte! :) - tu m'as redonné envie d'y traîner des heures durant! Honte sur toi! Je vais encore perdre des après-midi à glaner sans rien faire!

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  2. Ah merci pour cette découverte! Ça donne vraiment envie aussi bien au niveau de l'univers que du visuel. Maintenant j'attends un peu de sous avant de me le prendre... ^^

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