mercredi 26 juin 2013

Les Chroniques des Elfes [Intégrale], de Jean-Louis Fetjaine,

Bien avant les événements de La Trilogie des Elfes, les hommes ont investi la forêt des elfes pour y construire leurs églises et y installer leurs villages. En ce temps-là, les nains, les elfes, les humains et autres créatures ne se croisaient jamais. Mais lorsque l’armée des Terres Noires a envoyé ses monstres assoiffés de sang sur le domaine des elfes, la guerre fut inévitable.
À l’époque, Lliane était encore une jeune princesse, fille de la reine des elfes. Sa rencontre avec un humain blessé et recueilli par son peuple va bouleverser l’équilibre de leur monde fragile.
Quatrième de couverture par Pocket.
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« Bientôt, leurs rires allégèrent un peu du chagrin de la reine. Quelqu’un voulut les faire taire, par respect pour les morts, mais elle ne le permit pas. Le plus grand respect qu’on doit aux morts, c’est d’aimer la vie, et ces rires la faisaient renaître dans leurs cœurs. »
P. 159

Avant de commencer cette (longue) chronique, je tiens à préciser deux choses : Les Chroniques des Elfes est, chronologiquement parlant, antérieur à La Trilogie des Elfes mais a été écrit après. Je n’ai pas lu La Trilogie des Elfes pour un détail tout simple : je n’ai trouvé que les Chroniques en librairie. Ensuite, il s’agit d’une trilogie relativement lourde que je ne veux pas lire d’une traite pour éviter une overdose quasiment certaine. À ce jour, les trois tomes sont enfin chroniqués.
Ces informations dîtes, je peux passer à ma chronique.

Quand j’ai lu le premier tome du Pas de Merlin, j’avais apprécié la partie Historique qui avait même empiété sur le côté Fantasy. Là, Lliane est un roman principalement imaginaire où on ne rencontre majoritairement des elfes, les autres peuples étant approchés en l’espace de quelques pages ou seulement mentionnés. Les présentations sont longues, les mœurs étudiées, les légendes racontées… C’est le point principal que j’ai retenu de ce début : Lliane est un tome très introductif et très long, très monotone. Le décor change très peu et le schéma est très simple : plusieurs phases de combats un peu futiles entrecoupées de moments tranquilles pour placer des débuts de révélations. Bref, un tome pas spécialement palpitant et très, voire trop calme en aventure. J’espère que les tomes suivants seront moins paisibles et apporteront leur lot d’action (oui, demander de l’action quand le tome 1 compte quelques confrontations déjà, ça semble étrange mais c’est le cas).

Illustration par Jessica Jung, connue sous le nom de MiladyMorigane sur DeviantArt.
Si j'aimais beaucoup le rendu au début, je trouve finalement l'illustration très peu fidèle aux elfes du livre et je me demande si l'auteure a lu le livre ?

Quant aux personnages, la galerie n’est pas spécialement variée non plus : les elfes forment un peuple très relaxé qui suivent des chemins différentes mais, niveau caractère, ne s’opposent pas ou peu. Je ne me suis pas (encore ?) attachée à Lliane par exemple, ni à Llandon, ni à Gwydion. Par contre, j’ai beaucoup aimé Morvryn, le père de Lliane et époux d’Arianwen, sûrement parce que c’est un des elfes les plus réactifs et que son couple est relativement touchant. J’ai aussi énormément aimé le fait que Fetjaine s’inspire des elfes de base, les Bonnes Gens comme les appelaient les anciens peuples celtes. Presque hippies, les êtres des Chroniques des Elfes s’adonnent au libertinage sans pudeur, vivent dans la misère (pas de château resplendissant, pas de bijoux scintillants) et vivent dans une harmonie très naturelle. Il y a un côté très bestial d’ailleurs où les elfes tiennent surtout des animaux de la forêt plutôt que des esprits malins se cachant dans les bois. Mais si j’ai aimé cette vision, elle n’a pas réussi à me faire rêver pour autant, ce qui est assez dommage.

Publicités pour le grand format. Même si j'accroche difficilement au côté Na'vi d'Avatar à cause de la peau un peu trop bleutée, on se rapproche déjà plus de la vision donnée par Fetjaine.

Quant au style, là encore j’ai décelé une certaine monotonie. La plume de Fetjaine est tout juste poétique mais il y a un je-ne-sais-quoi limité. Peut-être parce que le décor ne change pas spécialement, il n’y a que les elfes pour l’instant (je le répète, on croise des hommes mais trop peu pour se faire une idée concrète) donc les visions communiquées par l’auteur sont très semblables.

La troisième version d'Ophelia de John Waterhouse, peinte en 1910. Un de mes tableaux préférés de mon peintre préféré qui a servi pour le format poche, forcément, c'est ma couverture favorite alors que c'est celle qui a le moins de rapport (mais bon, je fais du favoritisme sans honte)

Comme il s’agit vraiment d’un tome introductif, je me lancerai quand même dans le second tome avec l’espoir d’avoir plus d’action, plus de rencontres avec les autres peuples, plus de voyages, etc. Heureusement que ce tome un est relativement court car un peu plus et il aurait fallu que je m’accroche.

« Mais Kevin était né avec le don particulier de ne faire qu’un avec sa flèche. On disait qu’il pouvait la guider de son regard, toucher le cœur d’une marguerite, fendre en deux une feuille balancée par le vent, couper une ceinture sur la hanche d’une belle, tirer trois flèches avant que la première ait touché sa cible… »
P. 349

Avec une certaine appréhension, j’ai enfin continué ma lecture des Chroniques des Elfes. Si je n’avais pas détesté le premier tome, je ne l’avais pas adoré non plus et je manquais vraiment de motivation pour me lancer dans la suite des aventures de Lliane (il s’est écoulé quand même sept mois avant que je me décide). Pour L’Elfe des Terres Noires, j’étais même prête à sauter des paragraphes pour enfin saisir la trame qui était encore très incertaine… Et après quelques chapitres où j'ai pris sur moi, quelle surprise !

Sans parler d’un coup de cœur, j’ai finalement lu avec plaisir chaque ligne de ce second tome. Le début était tout de même laborieux : le récit n’est pas totalement posé, on ne sait franchement pas où Fetjaine nous conduit mais je me suis armée de patience avant de découvrir les premières esquisses. Il y a de nombreuses références aux légendes arthuriennes, des soupçons de guerres de religion et des relations qui se posent, se tissent.  Bref, tout ce que j’aime et j'ai pardonné les longueurs du début de l'histoire.

Les personnages aussi connaissent une évolution, même s’il reste encore des choses à découvrir. Je suis toujours aussi conquise par Morvryn qui est quelque peu livré à lui-même, devenant un personnage plus présent que dans Lliane. Son importance risque de se maintenir et j’ai hâte de voir ce qu’il adviendra de lui dans Le Sang des Elfes. Maheolas, qui m’avait laissé indifférente dans Lliane, offre un tout nouveau visage et il s'avère que c’est typiquement le genre de personnage que j’aime dans le genre Fantasy, [spoiler] ce genre de gamin un peu perdu qui tente vainement de lutter contre le Mal sans pour autant se raccrocher vraiment au Bien. [/spoiler] Concernant Lliane, si ce n’est pas ma déesse, mon héroïne favorite, je l’ai davantage apprécié et je suis curieuse de découvrir ce qui pourra bien lui arriver dans Le Sang des Elfes.
J’ai par contre eu du mal avec les humains qui ont une trame assez coupée pour l'instant, entre Pellehun, Burcan, Dragan… Car même avec le plan, j’arrive à en confondre certains. Les noms finiront peut-être par rentrer dans ma tête et je serai plus à l’aise pour le dernier tome.
« Les hommes avaient tout d’abord retenu leurs montures, mais ils s’étaient vite aperçus que Morvryn était capable de soutenir le train d’une galopade, des heures durant, et ce qu’ils avaient ressenti au début comme un jeu avait fini par leur sembler effrayant. »
P. 388

Certains seconds tomes ont le défaut d’être des "tomes transitoires", le chemin qui mène d'un point A à un point B. L’Elfe des Terres Noires peut se targuer d’être différent de ses semblables : les paysages sont plus divers, on quitte les forêts pour les villes malfamées, les quartiers gobelins, les caves d’Orcs ou encore les montagnes des Nains. On découvre les vrais éléments de l'intrigue et les clans dans les personnages se forment. En fait, une bonne partie de L'Elfe des Terres Noires aurait dû figurer dans Lliane, car j'avais déjà reproché à ce premier tome son caractère introductif. Mais enfin, j'ai passé le cap, j'espère que le rythme sera maintenu pour Le Sang des Elfes.

Si la plume de Fetjaine est toujours un peu particulière, elle reste néanmoins très belle et le récit bien mieux rythmé que dans le premier tome.
Comme dans Lliane, les Elfes forment un peuple très animal, loin du niant-niant que présente la couverture de l'intégrale. Mais au-delà du peuple, les sujets abordés aussi sont sombres et d'une grande maturité, quelque chose auquel je ne m'attendais pas. Du Dark Fantasy très agréable.

Miranda, The Tempest (1916) par John William Waterhouse.
Un tableau qui n'a, encore une fois, que très peu de rapport. Mais Pocket ne résiste toujours pas à Waterhouse, ce qui est normal !

Si L’Elfe des Terres Noires n’est pas un coup de cœur immense, c’est un excellent tome qui m’a agréablement surprise. À tel point que ma lecture du Sang des Elfes ne se fera pas sept mois plus tard.
En plus, on rencontre enfin des Nains.


Et voilà, j’achève ma chronique de l'intégrale Les Chroniques des Elfes avec mon avis sur le troisième et dernier tome Le Sang des Elfes.
Dire qu’il y a à peu près un an, Lliane m’avait laissé perplexe et je n’étais même pas certaine de finir la saga, mais il s’avère qu’en plus de l’avoir lu, je l’ai énormément apprécié. Je parlerai plutôt de bonne surprise que de coup de cœur car, Les Chroniques des Elfes étant antérieures à la Trilogie des Elfes, le Sang des Elfes est très explicite quant à la suite que l’auteur avait déjà écrite quelques années auparavant. Si je ne savais pas que l'histoire continuait, mon avis aurait été certainement moins enthousiaste concernant ce dernier tome.
Mais je m'explique...

Déjà, si on restait dans l'esprit forestier dans le premier tome, le troisième et dernier tome des Chroniques des Elfes est entièrement axé sur la guerre. Les pages sont bourrées de batailles, tactiques, confrontations, marchandages et invasions qui combleront de plaisir les plus chevronnés en matière militaire tout en restant ancré dans l’esprit médiéval, par chance. Ceux qui désirent de la romance, de la magie ou de l’elfique seront peut-être déçus mais auront tout de même leur part du gâteau : les personnages font de nouvelles rencontres, leurs relations et leur comportement subissent quelques changements...
[ci-contre, The Little Foot Page (1905), par Eleanor Fortescue Brickdale qui a servi d'illustration pour la couverture du poche.]
J’ai beaucoup aimé l’affection presque pudique entre Lliane et Llandon lors de l’approche d’une bataille, les doutes de Morvryn avec ses nouveaux choix et sa position vis-à-vis de sa fille, les projets de Gael concernant les elfes gris et sa nostalgie concernant sa Guilde à Ha-Bag, les décisions que Troïn, roi des Nains, doit prendre tout en espérant être aimé de son peuple... J’ai cependant regretté que Maheolas n’apparaisse que durant l’espace de quelques pages (et encore). Heureusement que Parthenia m’a prévenu qu’on le reverrait pour La Trilogie des Elfes !
Et bien sûr, je n’oublie pas le nain Vali, très sympathique mais je n’en dévoilerai pas davantage sur son compte.

L’histoire de ces acteurs est donc interrompue : il s’agit de la première bataille et non de la guerre et Les Chroniques des Elfes servent plus ou moins à mettre en haleine pour La Trilogie. Pour ceux qui connaissent déjà la suite des aventures, Les Chroniques font office d’un immense et chouette prologue qui permet de découvrir l’arrière du décor du monde de Fetjaine, les racines de certains peuples et le calme avant la tempête.

Au final, bien que ce long récit de guerre me pesait à certains passages, ça n’empêchait pas de très beaux moments, des passages mémorables et des personnages davantage touchants qu’au début de la trilogie. De plus, Fetjaine a tenu son pari : me donner envie de lire La Trilogie des Elfes et découvrir, peut-être, le fin mot de cette confrontation des peuples.

Je m’arrête sur une petite note finale puisque je viens de me souvenir que quelqu’un m’a dit un jour qu’il n’appréciait pas Fetjaine qui, à son goût, copiait trop Tolkien. Je peux affirmer après avoir lu les deux auteurs que je ne partage pas cet avis : le monde de Tolkien s’axe sur la mythologie, l’Heroic-Fantasy. L’imaginaire de Fetjaine se rapproche davantage de notre réalité et s’appuie plus sur le monde Arthurien. Ceux qui sont attirés par l’univers celte trouveront certainement leur compte, comme j’ai trouvé le mien.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Comme précisé plus haut, Les Chroniques des Elfes est une saga antérieure à la Trilogie des elfes mais qui a été écrite bien plus tard. Personnellement, j’ai commencé par les Chroniques et je n’ai pas été gênée.
• À la fin de Lliane, Jean-Louis Fetjaine partage une bibliographie sur laquelle il s’est appuyé concernant les runes, la culture druidique et la langue elfique. L’elfique qu’on lit est du sindarin et le dictionnaire le plus complet et gratuit que l’on puisse trouver est sur Hiswelokë, Dragon de Brume. Un site à garder sous le coude durant la lecture ! Dictionnaires ici.
• Il y a un rapprochement important de Le Sang des Elfes avec la mini-saga du Pas de Merlin. Les lecteurs qui auront lu l’un, l’autre ou les deux ne resteront pas insensibles aux révélations qui connectent les deux ouvrages. 

vendredi 21 juin 2013

Silent Hill 4: The Room,

Il y a deux ans, Henry Townshend emménageait au 302 South Ashfield Heights, immeuble collectif de Ashfield. Henry était heureux, sa nouvelle vie lui convenait. Mais depuis 5 jours, il vit quelque chose d'étrange; chaque nuit il fait le même rêve… Il est inexplicablement coincé dans son appartement. Il découvre alors un mystérieux portail qui l'amène dans un effrayant monde parallèle et lui révèle l'incroyable vérité d'un horrible mystère.
Résumé venant de l’article de Wikipédia.
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Mettre 1/5 à un Silent Hill chez moi, cela semble aussi illogique que de voir un happy ending dans la saga du Trône du Fer. Mais comme quoi, tout est possible (j’espère que George R. R. Martin m’entend) et autant y aller franco : oui, Silent Hill 4: The Room a été une grosse déception. Sans vouloir lyncher le jeu, que j’explique quand même les raisons…

C'est d'autant plus dommage quand l'introduction promet du lourd...

Le scénario est pourtant très bon dans cet opus : une série de sacrifices dont on ne connaît pas la source, un tueur en série avec le syndrome de Peter Pan version morbide, un huis-clos angoissant car avec des fantômes… Malheureusement, si The Room ferait un très bon jeu d’angoisse dans les genres de thrillers surnaturels, il s’écarte avec ses nouvelles métaphores de la mentalité de Silent Hill-même. Disons que, sans faire un cours de philosophie à deux ronds, les premiers opus s’axaient surtout sur des révélations sur l’identité du personnage lui-même, les démons intérieurs et tout le délire. Ici, grâce à un protagoniste insipide, on court (très lentement, très tranquillement) à la poursuite de celui qui veut nous assassiner pour compléter sa folle quête, et... C'est tout, en fait.
Déjà, le héros principal me pose gros problème. On passe de Heather, tête brûlée et fière jeune femme dans Silent Hill 3 à un mec, Henry Townshend, qui a des répliques courtes et sans saveur, une personnalité fantomatique et un manque de réaction affligeant. On ne s’y attache pas (sauf les fangirls parce qu’il a une bonne bouille. C’est vrai mais une bonne personnalité n’aurait pas fait de mal non plus), on ne ressent même pas la sympathie ou la peine habituelle. De plus, contrairement aux autres protagonistes des autres opus, il n’y a rien à découvrir chez Henry, ni Eileen, sa voisine qui nous accompagne durant une moitié d’aventure et, malgré l’intérêt grandissant, l’antagoniste ne relève pas la barre malgré les quelques surprises qu'il réserve.
Quant aux autres personnages, ils sont ironiquement plus intéressants avec de meilleures scènes, de meilleures intrigues mais ne durent pas assez longtemps, je pense surtout à Cynthia et sa métamorphose ou encore Richard.
Concernant le gameplay, on ne change pas vraiment des autres opus donc par de temps d’habituation pour les connaisseurs. La difficulté est très raisonnable par rapport à ce que j'avais imaginé (un détail tout bête : les fantômes peuvent vous causer du mal sans vous toucher, leur aura suffit à vous affaiblir en fait, j'avais aimé l'idée franchement). Mais le cheminement me pose, lui, de gros problèmes. Passer d’un monde hanté à un l’appartement, à un monde hanté à l’appartement n’est pas un mauvais principe. Mais il y a une coupure au milieu du jeu où les cinq premiers endroits visités sont à reparcourir à la seconde moitié avec plus de monstres. Silent Hill aime jouer avec des mondes parallèles mais ce concept est si mal géré dans The Room qu’il rend le jeu répétitif et lassant. Pour faire simple : c’est comme lire deux fois le même roman avec écrit par un auteur de thriller puis par un auteur d’horreur. Redondance, redondance…

Le bon souvenir que je garde de ce parcours reste l’horreur qui, par chance, reste présente. Rien de grandiloquent, on touche surtout à des métaphores malsaines et dérangeantes, bien qu’on se rapproche plus du sens artiste de Se7en que de l’Échelle de Jacob, si on veut comparer avec des films. Concernant les monstres, certains bruitages sont réussis et, outre les fantômes qui apportent une touche d’originalité et de bonne frayeur, le design est sympa mais pas extraordinaire non plus. J’ai surtout retenu l'espèce de bébé siamois géant qui est le seul vraiment impressionnant avec sa brusquerie de taureau.
[à droite, la belle bête]

L’horreur est aussi soutenue par un bande son signée Akira Yamaoka. Dieu vivant, comme l’appellent les plus passionnés mais à croire que son heure de gloire est passée avec les musiques de Silent Hill 2 car j’ai été assez déçue là aussi. Disons que, si je peux réécouter les CDs des autres opus plusieurs fois par jour, celui de The Room, je me contente d'une fois tous les sept mois, quoi. On accueille quand même avec plaisir Mary Elizabeth McGlynn qui partage sa superbe voix et semble au mieux de sa forme, surtout dans Room of Angels ou Waiting for You :

En somme, dans la liste de tous les Silent Hill, The Room est définitivement le dernier, à cause de ses personnages amorphes, de son gameplay monotone et le très bref souvenir qu’il m’aura laissé. Pour dire, je ne l’ai fini qu’une fois et sans curiosité, ne laissant même pas les crédits défiler et éteignant la console avec lassitude. Konami, qu’as-tu fait ?!


             Quelques anecdotes sur ce jeu,
Silent Hill 4: The Room n’est pas inclus dans le remake HD pour la PS3, je suspecte les développeurs de vouloir enterrer cet opus.
• Si il y a quelques références aux opus précédents, le plus gros à retenir est qu’on rencontre dans The Room le père de James Sunderland, le protagoniste de Silent Hill 2 : Frank Sunderland. De même que Rachel, une infirmière de l’appartement, s’occupait de Mary, la femme de James. À noter que la tombe de Walter Sullivan, antagoniste de The Room, est visible dans Silent Hill 2.
• Pour ceux qui sont intéressés, deux Silent Hill qui font honneur à la saga et que je conseille vivement personnellement : Silent Hill 2 et Silent Hill 3.

mercredi 19 juin 2013

Apollo 23, Justin Richards,

Au moment où un astronaute en combinaison spatiale apparaît au milieu d’un centre commercial bondé, une jeune femme est retrouvée morte au bord d’un cratère, sur la face cachée de la Lune.
Le Docteur et Amy font le lien entre ces deux événements : quelque chose de terrible se trame sur notre satellite.
Mais, à la suite d’un malheureux concours de circonstances, le Docteur est bloqué sur Terre tandis qu’Amy et le Tardis sont perdus sur la Lune.
Le seul espoir du Docteur : un des plus grands secrets de l’humanité… Apollo 23.
Quatrième de couverture par Milady.
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Étant une adepte du TARDIS, j’ai déjà vu pas mal d’épisodes de Doctor Who et, par curiosité, j’ai donc essayé les petits romans. Bon, autant être clair tout de suite : Doctor Who, version papier, c’est pas fameux. Je m’y attendais un peu, je le reconnais car comme beaucoup d’autres, j’étais un peu dubitative mais la curiosité l’a emporté.
Mais que je creuse un peu plus…

Plus besoin de les présenter, je suppose.

Le premier vrai défaut vient, on s’en doute déjà, du style. La narration est linéaire et plate et les métaphores sont très limites et peu recherchées. Forcément, la plume est loin d’être agréable et ne donne pas vraiment du rêve, on patauge même dans des descriptions brumeuses. Bref, c’est clair qu’on est loin des décors colorés et travaillées de Doctor Who et il faudra puiser dans les souvenirs et l’imagination. Par chance, on reconnaît quand même l’influence de la série dans le scénario : des mystères aux relents de science-fiction légère et de grands délires.

Malheureusement, je n’ai absolument pas reconnu le caractère du Onzième Doctor. J’ai plus eu l’impression de lire une version des trois derniers Doctor mélangés et pour être franche, j’avais même l’impression de lire une aventure du Dixième. Évidemment, ce point m’a pas mal dérangé (non parce que je préfère le Onzième, mais si je veux lire un tome avec le Dixième, je piocherai dans la saison désignée et pas autrement…). Quant à Amy, elle souffre moins : les grandes lignes de son caractère sont respectées et on reconnaît le personnage sans difficulté. On n'a pas l’impression de retrouver Donna ou Rose, c’est bien Amy, on ne se trompe pas.
Quant aux autres, qui sont donc inédits au livre, j’ai bien aimé Carlisle qui rappelle beaucoup de personnages phares dans la même trempe qu’Adelaide Brooke de Water of Mars (je l’imaginais en tout cas avec les traits de Lindsay Duncan). En ce qui concerne les autres, les méchants et les gentils sont fidèles à la mentalité de la série donc rien de dérangeant à ce niveau-là.

L'auteur et quelques unes de ses contributions à l'univers Whovien.

La conclusion est correcte et achève une aventure dans la limite du sympathique. Le livre n'est pas à jeter à la poubelle mais n'est pour autant pas suffisamment bon pour donner un épisode digne de ce nom. Après, j’ai remarqué que mes goûts concernant la série Doctor Who sont très simples : j’adore énormément les épisodes qui touchent à l’Histoire (la rencontre avec Vincent van Gogh, l’aventure avec Madame de Pompadour, celle avec la Reine Victoria…) et en contrepartie, j’ai tendance à ne voir qu’une fois les épisodes purement science-fiction tant ils ne m’emballent pas vraiment (comme The Devil’s Pit, 27, la fille du Dixième…) donc je mets mon manque d’engouement sur le compte de ces préférences habituelles.
Si en revanche vous adorez les épisodes qui sentent bon le futur et les étoiles lointaines, vous risquez d’apprécier un peu mieux la lecture.

Il y a un autre reproche qui peut sembler anodin mais auquel je ne peux pas m'empêcher de penser : les livres ne sont que pour ceux qui ont vu la série tant les détails manquent. On va me dire que Doctor Who, ça se regarde, ça ne se lit pas et c'est vrai, mais mettons que l'on découvre l'univers à travers les bouquins ? Justin Richards ne permets pas ce chemin et je trouve cela bien dommage.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Profitant du succès de la série, les éditions Milady ont sorti trois tomes en même temps avant de prendre le rythme d'à peu près un par mois, la promo' compte donc Apollo 23, L'Armée Oubliée et La Nuit des Humains.
• Le livre se place entre l'épisode 3, Victory of the Daleks/La Victoire des Daleks et l'épisode 4, The Time of Angels/Le Labyrinthe des Anges (1/2) de la saison 5.
• Il y a une référence au Neuvième et Dixième Doctor à la page 168, quand le Onzième dit :
« -Voilà qui est… Fantastique, affirma-t-il. Brillant ! »
Bien sûr, les plus fins connaisseurs de l’univers whovien n’auront pas besoin d’explications~
• En réalité, Apollo 23 n’a jamais été mentionné, les Apollo de 18 à 20 ayant été annulés sans donner de suite. Le dernier est donc Apollo 17 qui a clos les missions lunaires (missions qui ont commencé avec le fameux Apollo 11, lorsque Neil Armstrong et Buzz Aldrin ont accédé à la Lune, les Apollo précédents n’étant que des tests pour se propulser dans l’espace). La cause qui revient sans cesse est budgétaire mais les Apollo 18 à 20 (et au-delà) ont été les cibles de nombreuses spéculations. Le 23 pour Doctor Who par exemple, mais aussi le 18 qui a fait, de son côté, l’objet d’un film d’horreur… Assez barbant pour être honnête, mais si vous voulez essayer, libre à vous :

mardi 18 juin 2013

Alan Wake,

Alan Wake est un auteur à succès de thriller policier. Mais depuis deux ans, il souffre du syndrome de la page blanche. Sa femme Alice décide alors de l'emmener en vacances dans la paisible ville de Bright Falls afin, espère-t-elle, qu'il puisse retrouver l'inspiration et écrire un nouveau livre. Mais lorsque sa femme disparaît, le dernier roman d'Alan, un livre d'horreur qu'il ne se souvient pas avoir écrit, prend vie et une force obscure (l'Ombre) prend possession de la population et de tout autre objet. Alan tente de retrouver sa femme et comprendre ce qui lui arrive.
Mais si la journée, la région est magnifique et la population locale très accueillante, la nuit apporte immanquablement son lot de souffrances, de ténèbres et de cauchemars.
À vous de guider Alan dans sa quête de lumière.
Résumé sur Wikipédia.
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Les balades en forêt sont toujours superbes : le soleil illumine les feuillages, la pluie les fait chanter, les divers chemins donnent cette vision d’infini et courir entre les troncs donnent un pur sentiment de liberté. Mais la nuit, sans la moindre lumière ? Tout d’un coup, cela devient un vrai background de film d’horreur. Et c’est dans ces parcours du combattant macabres que le joueur accompagne (malheureusement) l’écrivain torturé Alan Wake.
Alan Wake, c’est un jouissif thriller en jeu-vidéo qui s’inspire des meilleurs classiques de l’horreur : on pourrait même parler d’hommage à Stephen King tant les clins d’œil sont nombreux (Le jeu commence d’ailleurs sur une citation de Stephen King qui est : « Les cauchemars ne relèvent pas de la logique, et les expliquer n’aurait aucun intérêt ; ce serait contraire à la poésie de la peur. ») Vous vous en doutez, grande admiratrice du King que je suis, c’est un des points qui m’a attiré chez ce jeu. Mais pas seulement ! Alfred Hitchcock a droit aussi à ses références, tout comme Lovecraft et même Tolkien, où l’Œil de Sauron serait ironiquement une aide précieuse aux habitants de Bright Falls dans ces ténèbres. Bref, le jeu a tout pour plaire de ce côté-là.


Déjà, le jeu tient ses premières promesses par le biais de cette ambiance (pas trop) champêtre : la peur assaille à chaque tombée du jour. J’étais particulièrement angoissée en explorant les bois aussi vastes et les ombres aussi denses avec cette ridicule lampe de poche, je serrais les fesses à chaque tournant tant je craignais qu’un bûcheron possédé ne me saute dessus, pire, qu’un tracteur n’essaye de m’écraser. Je ne suis pas particulièrement sensible au noir, je n’en fais pas du tout une phobie mais le rendu est si réussi dans Alan Wake qu’on finit par comprendre le calvaire des nyctophobes minuit passé. On rajoute à la recette des musiques efficaces et un système sympa quoique basique. Malheureusement, à force d’utiliser les mêmes ingrédients, les courses poursuite finissent pas être lassantes et je n’ai retenu que le côté frustrant (le genre de moment où on est à deux pas d’un lampadaire mais un hache nous achève avant d’atteindre le refuge). Je reste cinq minutes sur le gameplay qui m'a un peu dérangé : le plan de caméra y est pour quelque chose car il est toujours de côté et le temps d'habituation a été assez rude pour moi, tout comme les effets écho quand on change de direction. Je ne préfère même pas parler des scènes avec les voitures, juste qu'avec moi, elles illustrent très bien les problèmes d'alcool d'Alan Wake.


Pourtant à côté de ça, le scénario est très bon. Je ne dirais pas extraordinaire mais très bon quand même. Les mystères sont bien gardés et les rebondissements efficaces, je regrette juste cette fin qui a des relents d’inachevé malgré les deux chapitres bonus (Le signal et l’Écrivain). D’autant plus qu’un Alan Wake 2 est déjà prévu mais qu’il n’arrivera pas avant… Un certain moment (« prévu en temps voulu » selon les développeurs, j’ai peur de ce qu’ils peuvent sous-entendre là-dedans). Il y a tout de même des passages assez intenses que j’ai adorés au point de vouloir les recommencer, je pense surtout au chapitre 4, qui est très rock’n’roll ([spoiler du chapitre 4] il faut quand même imaginer : se battre contre des possédés sur une scène à l’abandon avec des symboles vikings construite par de vieux bikers metalleux et passionnés. Honnêtement, c’était pour moi le meilleur moment[/spoiler]).


Mais un scénario est surtout porté par ses personnages et, même l'éventail est correct, il est dommage que certains manquent un peu de fond. J’ai beaucoup aimé Alan Wake en lui-même déjà, écrivain torturé et cynique, fatigué par son métier et au tempérament violent. Les développeurs vont jusqu’à le décrire clairement par un bref "he’s kind of a dick" (= Alan est un peu (beaucoup) un connard, dans ma traduction perso') mais rajoutent que c’est une bonne chose et je ne peux qu’être d’accord : cela fait de lui un protagoniste que l’on est pas obligés d’aimer. Ses défauts (logiques, au passage vu sa popularité) le rendent donc plus humain, plus réaliste et même si il reste kind of a dick, je me suis attachée au personnage. J’ai beaucoup aimé son meilleur ami aussi, Barry Wheeler qui ajoute un côté comique à l’histoire sans être lourd (et sans mauvais jeu de mots de ma part), tout comme Sarah Breaker, les deux frères Anderson et même certains antagonistes qui sont assez réfléchis.

Sérieux, à quand un opus sur Barry Wheeler ?

Quant à la femme d’Alan, Alice Wake, j’ai surtout regretté son manque de présence, faisant surtout figure de « belle demoiselle en détresse » car dans le fond, elle est bien sympa. En fait, si j’ai adoré Alan et Alice chacun de leur côté, j’ai eu du mal à accrocher à leur relation car on entend différents sons de cloche à ce propos : un coup c’est un couple malheureux qui traverse beaucoup de difficultés et ne s'accordent pas, ensuite c’est le couple le plus heureux et en osmose totale… Bref, j’ai trouvé ces descriptions peu claires et mal maîtrisées, mal représentées. Surtout comparé à un autre couple [spoiler concernant le dernier chapitre]qui est celui de Thomas Zane, le poète et sa muse, Barbara Jagger. Ici on sentait un véritable amour et le fait que Barbara Jagger revienne possédée par l'Ombre Noire et que Tom Zane remarque cette transformation et tente d’y remédier, j'ai trouvé ça très beau. Bref, leur relation est bien plus belle que celle des Wake à mes yeux[/spoiler du dernier chapitre], peut-être aussi à cause de la musique de The Poet and the Muse qui les accompagne.
Allez, laissez-vous charmer.

Et justement, à propos de la bande son, il s’agit bien de la grande qualité de ce jeu selon moi. Alan Wake sert donc une Original Soundtrack qui mélange des morceaux d’instrumental ou des titres de groupes. Les premières, celles servant à l’ambiance sont très agréables même si discrètes, mais les réentendre dans le MP3 est un pur régal. Quant à celles qui concluent les chapitres, qu’on entend dans les radios… c’est carrément orgasmique. Eargamisque. Des morceaux très bien choisis, des découvertes très sympa avec entre autres Among the Oak & Ash (titre du morceau dans le jeu, Shady Grove), Anomie Belle (titre du morceau dans le jeu, How Can I Be Sure) et cerise sur le gâteau, beaucoup de contributions du groupe finnois Poets of the Fall. Les trois musiques War, the Poet and the Muse et Children of the Elder God sont de vrais coups de cœur. Sans mentir, je regrette de ne pas pouvoir écouter les trois en boucle en même temps. Et détail que j’ai aimé, le groupe s’est prêté au jeu en jouant eux aussi un rôle ! Deux de leurs chansons sont donc, dans Alan Wake, supposément chantées par le groupe fictif des deux bikers, Old Gods of Asgard. Bref, j’ai adoré et c’était très sympa de leur part.


Pour rester dans l’esprit sonore, un petit mot sur le doublage qui est, là aussi, réussi. Sans compter que les pages de manuscrit sont lus par le doubleur d’Alan Wake, donnant au jeu un petit côté audiobook agréable. Forcément, la qualité du doublage a énormément d’importance. Je n’ai pas essayé cependant d’écouter la version française, mais Benoît Allemane faisant parti de l’équipe (celui qui a doublé Sherlock Holmes dans les jeux précédents dans la série), cela me rend suffisamment curieuse.


Alan Wake est donc un excellent jeu qui tient ses promesses et rend hommage au genre horrifique. Unique dans son genre de jeu-livre thriller fantastique mais trop répétitif dans son gameplay. Il s’agit quand même d’une expérience mémorable et je croise les doigts pour que les développeurs ne se fassent pas prier trop longtemps pour nous offrir une suite digne de ce nom, car les questions restent nombreuses et il ne reste aux fans que des spéculations et des théories qui peuvent être travaillées.
Sur ce, il ne me reste plus qu'à vaincre la difficulté "Cauchemardesque".

Alan Wake ou comment être aussi populaire que son idole, ce n'est en fait pas drôle du tout.

             Quelques anecdotes sur ce jeu,
• J’ai noté pour la date de sortie 2012 dans le petit cadre au début de l’article. C’est à moitié vrai : Alan Wake est en réalité sorti en 2010 mais uniquement sur Xbox et a été réédité en 2012 pour nous autres, gamers PC.
• Les fins connaisseurs me diront qu'une suite est sortie sous le titre d'Alan Wake's American Nightmare. Ils ne sont pas si connaisseurs puisqu'il s'agit plus d'un spin-off que d'une véritable séquelle. L'ambiance m'intéresse moins (plus un décor red-neck et aux couleurs psychédéliques loufoques) mais je m'y pencherai quand même un de ces quatre.
• Comme dit plusieurs fois dans cette chronique, Alan Wake est un jeu qui s’inspire en grande partie des œuvres de Stephen King. Loin d’être du bête copié-collé, les développeurs rendent surtout hommage grâce aux nombreuses références. Ainsi, les nombreuses traversés en forêt peuvent rappeler La Petite Fille qui Aimait Tom Gordon. Bien que le scénario de déroule dans l’état de Washington (selon certaines interviews), l’ambiance très canadienne côtoie la tranquillité des villes que l’on peut retrouver au début des livres de Stephen King. Alan Wake, à force d’être assailli par des bûcherons armés de haches, se sent comme une Wendy effarouchée de Shining (enfin, ça tient plus du film que du livre pour le coup…). N’oublions pas non plus que dans les œuvres du King, il y a régulièrement un écrivain qui souffre du syndrome de la page blanche, tout comme Alan Wake. Cela va même plus loin puisque les pages du manuscrit récupéré prennent le même ton que celui de la plume du King. Sans compter qu’Alan Wake délire plusieurs fois, certain qu’écrire sauvera la vie de beaucoup, tout comme la résurrection de Misery pourrait sauver la vie de Paul Sheldon dans Misery. De plus, les questionnements sur sa propre œuvre maléfique et les doutes rappellent les étranges événements de La Part des Ténèbres avec la double identité de Thad Beaumont et George Stark. Bref, la liste n’est pas finie mais vous comprenez les nombreux clins d’œil qui font référence à l’univers du Papa de Ça.
• Si les connaisseurs en cinéma finnois (vous êtes nombreux ?!) voient un petit air de déjà vu chez Alan Wake, c'est normal : l’acteur Ilkka Villi s’est gentiment prêté au jeu en incarnant l’écrivain torturé pour le jeu et même pour le clip War de Poets of the Fall.
(je dois pourtant vous avouer que Alan Wake me fait plutôt penser à Al Pacino...)


• Sans mentir, allez dans la forêt la nuit (ne serait-ce qu’en voiture) et éteignez la lumière, vous ferez moins les malins.

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(Quitte à l'acheter "en vrai", prenez une édition collector ou quelque chose dans le ton, car pour les simples curieux, Steam est un meilleur outil : ce logiciel faisant des promos régulières, j'ai payé mon Alan Wake 2€ 50. Gamers, surveillez la prochaine solde !)