dimanche 30 septembre 2012

Bilan Mensuel : Septembre 2012 [05],


Malgré un programme chargé pour cette année (vous y croyez, vous ? Je suis des cours dans les trois universités existantes de ma ville…), j’ai conclus pas mal de lectures ce mois-ci et je n’en suis pas peu fière : j’ai réussi à gérer lectures divertissantes et livres pour les cours, quand même !
D’ailleurs, suite au sondage, même si il n’est pas encore fini, je remercie les participants de m’avoir donné leur avis et je proposerai donc des chroniques sur des livres touchants à la Psychologie et la Criminalité (et parfois, les deux en même temps), j’espère que cela aidera des compères en Psychologie et que cela satisfera les curieux.

Mais passons au vrai Bilan de Septembre : j’ai respecté à peu près mon Top Ten Tuesday sur les lectures d’Automne et j’ai donc fini Fargo Rock City, confessions d'un fan de Heavy Metal en zone rurale de Chuck Klosterman (la chronique a déjà été postée ici). Ensuite, j’ai lu Journal d'un Ange, de Pierre Corbucci qui est un autre livre de ma PAL prévue et dont la chronique ne devrait plus trop tarder… Mais j’ai également terminé le tome 2 du Trône de Fer et la chronique ne s’est pas faîte attendre (le succès de la saga opère sur moi, que voulez-vous ?). Pour respecter encore et toujours mon Top Ten Tuesday, j’ai terminé aussi La Louve et La Croix et la chronique apparaîtra dans les prochains jours je pense… Et enfin Le Tour d’Écrou d’Henry James, terminé hier soir donc la chronique n'est pas encore prête.
Petite entorse tout de même à la règle du TTT, je suis en train de lire The Picture of Dorian Gray, mais vous savez, quand c'est Oscar Wilde, je ne résiste pas.


Niveau achat, je ne me suis contentée que du strict minimum pour ce mois de Septembre. C’est-à-dire : un bouquin conseillé par mon professeur d’anglais, un bouquin conseillé par un anglais dans mon café-librairie favori et bien évidemment… Le dernier J.K. Rowling. (en gros, que de l'anglais)


Qu’est-ce que je compte faire de mon mois d’Octobre alors ? Je pense attaquer une PAL qui sent la citrouille et la toile d’araignée pour préparer Halloween~

dimanche 23 septembre 2012

Une Femme sans Peur, de Lee Jackson,


En 1852, à Londres, fraîchement installé dans le quartier populaire de Leather Lane, Sarah Tanner est l’heureuse propriétaire d’une minuscule échoppe dont elle a su faire en quelques mois un prospère café-restaurant. Discrète et travailleuse, c’est à première vue une jeune femme sans histoire. Certains diraient même secrète… Et pourtant… Lorsqu’un soir, elle est témoin du meurtre par un policier d’un dénommé Georgie, petit escroc notoire qu’elle connaît fort bien, son passé lui saute à la figure. Fermement décidée à lui rendre justice, la respectable Mrs. Tanner n’a pas oublié qu’il fut autrefois son ami et décide de prendre l’enquête en main. Elle replonge alors sans hésitation dans les bas-fonds malfamés de la capitale où elle a si longtemps vécu.
Quatrième de couverture par 10x18, collection Grands Détectives.
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Bien que le roman Les Bienfaits de la Mort ne m’ont pas laissé un souvenir incroyable, Une Femme sans Peur s’est révélé plus efficace. Certes, l’enquête n’est pas renversante, les personnes pas spécialement incroyables… Mais un peu à la façon d’Anne Perry, les romans de Lee Jackson permettent de découvrir l’univers Victorien (autant vous dire qu’il est nettement plus renseigné qu’Anne Perry d’ailleurs) et de passer un bon moment avec un petit bouquin.

L'auteur est également photographe.
Et semble être amoureux des lampadaires... Comme je le comprends...
victorianlondon © 
Déjà, un élément que j’ai apprécié dans ce roman : on dit au revoir aux ombrelles en dentelle, aux salons dorés et majordomes propres. Au revoir aux robes travaillées et aux costumes élégants. Lee Jackson nous entraîne dans un endroit moins populaire mais qui existait bien à l’époque : les bas-fonds. Là où la maladie et la crasse règnent. Où la violence et la méfiance sont du quotidien. Il faut avouer que, j’ai beau adorer l’Époque Victorienne, il n’y avait pas que les plus hautes classes sociales qui existaient à l’époque et beaucoup vivaient dans une misère alarmante. On découvre donc ce monde à l’envers en compagnie de Sarah Tanner.

Que penser de ce personnage d’ailleurs ? Sarah Tanner est un personnage assez classique dans son genre : la femme forte qui a enduré assez de merdes dans sa vie pour avoir le courage d’en affronter d’autres. Classique, mais pas désagréable. La paire qu’elle forme avec Ralph Grundy est très basique aussi, un peu comme une Sherlock Holmes au féminin et son acolyte Watson (qui, ici, reste un homme). La plupart des personnages, je pense par exemple à Miss Mills, respectent le décor dans lequel ils agissent et leur caractère s’y adaptent : cachotiers, douteux, mesquins… On croise aussi quelques personnes bien logés et plus présentables comme Charles Merryweather, etc. Mais toute cette galerie contribue à une enquête qui, bien qu’elle ne laisse pas énormément de marques, se montre intéressante. Réfléchie et bien menée, elle pourra satisfaire les détectives en herbe.

Mais pour les historiens curieux ? Comme dit plus haut, Lee Jackson est nettement mieux renseigné au sujet du XIXème siècle qu’Anne Perry. Un peu à la manière de Gyles Brandreth (l’auteur de la série des enquêtes menées par Oscar Wilde), on sent que les recherches ont été menées et l’univers est donc prenant. Et ça, c’est le gros point positif à mes yeux.

En clair, pour ceux qui veulent découvrir l’auteur sans prétention qu’est Lee Jackson, je conseillerai Une Femme sans Peur au lieu des Bienfaits de la Mort, juste histoire de voir son style et pour ne pas commencer sur un mauvais départ.




J’en profite pour signaler que cette chronique est la neuvième dans le cadre du challenge Victorien organisé par Arieste (mille mercis à elle d'ailleurs), ce qui est également le minimum requis pour le niveau Charles Dickens, mais il me reste encore quelques livres à chroniquer~ Si vous voulez nous rejoindre, tout est expliqué sur cet article !





             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Sarah Tanner fait sa première apparition dans Une Femme sans Peur, mais trouve son rôle dans L’Ange à Leather Lane, qui est une suite indirecte.
• Je vous rappelle, pour ceux qui n’ont pas vu la chronique sur Les Bienfaits de la Mort, que Lee Jackson tient un site en anglais très complet sur les années Victoriennes.

Challenge [02], le Challenge Holmésien,

Certains diront que ce n'est pas très raisonnable, mais je n'ai pas résisté à ce challenge non plus : je me suis donc jointe au Challenge de Sherlock Holmes créé par Filipa, donc mille mercis à elle d'avoir lancé ce défi.


Le concept est simple : des lectures entièrement portées sur le canon écrit par Sir Arthur Conan Doyle (donc pas de pastiches, de films ou quoi), les illustrations ci-dessous sont inspirées par la série BBC par Moffat et Gatiss. Le challenge se divise en trois niveaux selon ce que vous vous sentez capable de lire ou non (mais lire, c'est bien... Après, faut chroniquer.)

Le premier niveau est le niveau Mycroft :
Demande la lecture des 4 romans :
• Une Étude en Rouge
• Le Signe des Quatre
• Le Chien de Baskerville
• La Vallée de la Peur
Ensuite, il s'agit du niveau John Watson :
Demande la lecture des 4 romans et des nouvelles essentielles à la série :
• Une Étude en Rouge
• Le Signe des Quatre
• Le Chien de Baskerville
• La Vallée de la Peur
• Un scandale en bohème (avec Irène Adler)
• L'interprète grec (avec Mycroft Holmes)
• Le dernier problème (confrontation entre Sherlock Holmes et le professeur Moriarty)

Et enfin, le niveau Sherlock, pour lequel je suis inscrite :
Demande la lecture des 4 romans et des 56 nouvelles (ou un peu moins)

Les inscriptions sont encore ouvertes et la date limite n'est pas fixée et peut-être qu'elle ne le sera jamais ! Mais tous les détails sont ici (et si vous voulez vous inscrire, c'est chez Filipa que ça se passe bien entendu). Allez, montrez que vous êtes de vrais fans de Sherlock Holmes au lieu de vous contenter de la série et rejoignez-nous ;)

Le récapitulatif de mon parcours (étant donné que je lis les Aventures de Sherlock Holmes sous l'édition Omnibus qui sont sous forme de trilogie, je chronique les romans et nouvelles un par un dans un article qui correspond à un tome) :




vendredi 21 septembre 2012

Le Trône de Fer [Intégrale 2], de George R. R. Martin,

Le Royaume des Sept Couronnes est sur le point de connaître son plus terrible hiver : par-delà le Mur qui garde sa frontière nord, une armée de ténèbres de lève, menaçant de tout détruire sur son passage. Mais il en faut plus pour refroidir les ardeurs des rois, des reines, des chevaliers et des renégats qui se disputent le trône de fer. Tous les coups sont permis et seuls les plus forts ou les plus retors, s’en sortiront indemnes…
Quatrième de couverture par J’ai Lu
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«  - Vous plaît pas, l’oie farcie ? » Bronn sourit méchamment
« Que dirais-tu de manger l’oie et d’épouser la vierge ? Ou, mieux encore, d’envoyer Shagga ?
- Shagga serait plutôt du genre à bouffer la vierge et déflorer l’oie, objecta Bronn. »
P. 261

Le problème avec les saga, c’est qu’un résumé peut être un vrai nid de spoils. Donc pour tous les tomes, je ne mettrai que ce résumé venant du premier tome (c'est le même pour tous de toute manière). Cela dit, même si c’est une évidence, même si je mets les éléments les plus importants sous spoilers et que je tente de ne rien révéler, évitez de lire cette chronique si vous n’avez pas lu le tome 2 du Trône de Fer.

Mais déjà, pour éclaircir le tout, pour ceux qui regardent la série : si la saison 1 est limite un copié-collé du tome 1 avec moins d’informations, c’est une autre histoire pour le tome 2. Je déconseillais déjà de ne pas sauter le tome 1 pour les malins, mais là, essayez d’être infidèle à George R. R. Martin et vous risquez d'être perdu.
De mon côté, j’ai commis l’erreur de voir les saisons à la suite avant de lire les livres, forcément, des moments de surprise ont été gâchés, je pense par exemple à [spoiler]Quand Cersei dit tenir « la pute » de Tyrion et ce n’est que quelques chapitres après qu’on s’aperçoit qu’il ne s’agit pas de Shae mais de Alayaya. Ou encore, quand on pense que Theon a bel et bien décapité Bran et Rickon alors que non.[/spoilers] Mais vous pouvez ranger votre fouet : je ne commettrai pas deux fois la même erreur ! Le tome 3 sera une découverte totale pour moi !

Ce que l'on ressent en lisant George R. R. Martin

Alors, mes impressions pour ce second tome. Peut-être moins enjouées par rapport au premier. Surtout à cause de la première partie en fait : la Guerre se met en place lentement, on suit le clan Lannister, Stark et des deux frères Baratheon, Renly et Stannis. Aucune confrontation, ils la jouent façon subtile, échafaudent des plans efficaces, tentent des tactiques pour se faire des alliés compétents… Des passages sont intéressants, sinon, jamais je n’aurais accordé un 4/5. Mais je procède surtout par comparaison : la seconde partie est vraiment dans la lignée du premier tome. Surprenant, angoissant, intéressant… Bref, tout ce que j’ai aimé du tome 1. Le tome 2 demandera donc patience et attention, car si il y a eu des morts (et il y en a encore et toujours), deux fois plus de personnages arrivent pour cette suite. J’ai eu un certain coup de cœur pour les Reed, Jojen et Meera. Mais également Ygrid, Asha Greyjoy, Yoren… Et bien sûr, ceux que j’aime toujours autant (j’ai vraiment besoin de tous les citer ?). Mention spéciale aux chapitres de Tyrion qui ont les citations les plus mémorables.

«  Tyrion se sentait gris et vanné. « Dis-moi, Bronn. Si je t’ordonnais de tuer un bébé…, une petite fille, en fait, encore au sein…, le ferais-tu ? Sans poser de question ?
- Sans poser de question ? Non. » Il se frotta l’index contre le pouce. « Je demanderais combien. » »
P. 134


Il y a un détail que j’ai beaucoup aimé d’ailleurs que j’ai remarqué au fur et à mesure de ma lecture : la narration s’adapte au personnage. Dans les chapitres de Daenerys, vous rencontrerez immanquablement des références au sexe, de façon vraiment libertine (le hasard faisait que je lisais toujours ces chapitres dans le tram quand il y avait plein de monde… Mais quel bouquin de cul fait 900 pages ?, ont dû se demander les gens alentours). Dans les chapitres de Catelyn, la narration est plus sombre, plus douloureuse, portée principalement sur le deuil. Pour Jon, les passages sont surtout empreints de découvertes, d’exploration avec de la fatigue, mais beaucoup d’émerveillement… Par exemple, le chapitre de Bran compare un feu naissant à une petite danseuse faisant des pointes. Tandis que Qhorin Mimain, dans le chapitre de Jon, compare un début de feu à une vierge durant sa nuit de noces.
C’est une évidence, vous me direz. Certes. Mais ça montre les différents tons et installe le décors instantanément même si on enchaîne les chapitres. Jamais on n’imaginera le décor cuisant des déserts en lisant un chapitre avec Davos par exemple, car le vocabulaire, le ton et les métaphores employés renvoient directement à une atmosphère propre au personnage qui raconte sa partie.
En clair : la narration du Trône de Fer est loin d’être monotone et linéaire. Ce qui est un assez bon point pour un livre aussi gros.
En exclusivité, une page du tome 2
La traduction arrive donc à tenir le rythme, mais s’est-elle améliorée pour autant ? Non. Toujours autant de fautes et d’erreurs de syntaxe où les virgules atterrissent un peu n’importe où. J’ai remarqué des noms écorchés aussi, des personnages confondus mais je pense que j’ai fini par m’y habituer puisque j’ai cessé de m’arracher les cheveux.

Le Trône de Fer est donc une saga que je continue avec grand plaisir, car si des conclusions sont apportées dans ce tome, des questions restent ouvertes et surtout… Des chemins continuent et les parcours promettent d’être longs.
Par ailleurs, avant de terminer totalement l’article. De nombreux personnages débarquent, avec de nouvelles familles, donc comme promis, un plan pour vous aider à vous retrouver en ce début de tome (si toutefois j’ai fais une erreur, oublié un personnage important de la première partie, n’hésitez pas à me prévenir !)

«  Aegon le Conquérant eût-il en personne fait irruption dans la pièce à dos de dragon et jonglant avec des tartes au citron que Tyrion Lannister n’aurait pas été davantage abasourdi. »
P. 313

Sûrement l'un des personnages les plus détestés. Après Joffrey Baratheon.
Vous le reconnaissez ?
             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• George R. R. Martin a beau être un génie, il reste humain et a été inspiré par divers auteurs, œuvres, événements… Si cela pouvait passer plus ou moins inaperçu dans le tome 1, le tome 2 démontre bien que la Guerre des Deux-Roses (1455 - 1487) l’a fortement influencé (lui-même le dit dans des interviews). Il n’y a qu’à voir les deux clans opposés : la rose blanche pour York (le blanc est une couleur prédominante chez les Stark, même si York et Stark ne font que rimer maladroitement). L’évidence est un peu plus flagrante du côté de la Rose Rouge qui revient aux Lancastre (Lancaster en anglais, plus de similitudes avec Lannister), qui sont adeptes du rouge et qui ont pour symbole trois lions. Je pense que ça vous rappelle quelque chose.
• Le tome 2 rassemble le tome 3, La Bataille des Rois, le tome 4, L’Ombre Maléfique et le tome 5, L’invincible Forteresse. Ces romans sont juste des découpes selon l’édition J’ai Lu. Les intégraux respectent la version originale.
• Et pour ceux qui veulent les lire, chroniques des tomes précédents :
             Le Trône de Fer I


jeudi 20 septembre 2012

Sherlock Holmes et la Nuit des Sacrifiés,


Incarnez le grand détective de Baker Street dans Sherlock Holmes : La Nuit des Sacrifiés sur PC. Dans cette aventure à mi-chemin avec le surnaturel, enquêtez avec le docteur Watson sur de mystérieuses disparitions allouées à une secte... Avec un mode de déplacement en point'n click, le titre propose d'interagir avec pas moins de soixante personnages et de combiner une cinquantaine d'objets pour trouver la solution.
Résumé par JeuxVideo.com
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Voici donc une nouvelle aventure de Sherlock Holmes sur PC. Celle contre Jack L’Éventreur remonte depuis Août et il était temps que j’aborde les autres enquêtes, certes moins attirantes (quel étrange titre que celui-ci, « la Nuit des Sacrifiés ») mais qui ont tout de même le droit d’avoir leur propre chronique.

Déjà, éclairons un peu ce titre. Si je devais vous traduire La Nuit des Sacrifiés, cela donnerait quelque chose comme… Sherlock Holmes contre Cthulhu. Inutile de présenter ce monstre à tous les fan d’horreur et de H.P. Lovecraft, mais pour les ignorants, il d’agit d’un géant des mers à tête de poulpe en plus d’être ailé, ce qui donne pour résultat non pas Davy Jones, mais plutôt ça :
Call of Cthulhu, par Jarreau Wimberly
Et même les Lovecraftiens s’inquièteront : car il s’agit d’une créature irréelle (du moins, je l’espère pour nous, amis mortels), née d’une imagination morbide, un cauchemar fantastique. Comment Sherlock Holmes viendrait-il à bout de cette créature ? Avec quelques crochets du droit ? Parce que Cthulhu se recycle auprès de Moriarty et entreprend d’assassiner en cachette au lieu de se la jouer bourrine ?
Pas tout à fait. Autant mettre Sherlock Holmes dans le Seigneur des Anneaux ou Dracula (… Hé, mais ce que j’aime ces idées !). Cthulhu étant une sorte de divinité, il ne représente ici qu’un prétexte, une raison pour introduire une secte dangereuse. Le premier bon point revient donc au scénario : les références à Lovecraft sont riches et donnent un aspect intéressant qui fait valser l’enquête entre réel et imaginaire, la rendant troublante, voire assez gore.
Le seul regret vient d’une conclusion un peu expéditive, on sent que les scénaristes ne savent pas trop sur quel pied danser et tentent de nous livrer des messages hautement philosophiques… Sauf que ce n’est qu’à la retraite qu’Holmes se passionnera pour ce sujet (D’accord, je sors).
Quant aux énigmes, rien de bien compliqué. Frogwares mise plus sur la peur et des petits problèmes sociaux que des énigmes propres. Il y a juste un texte codé qui vaut vraiment le coup, mais c’est tout…

Par contre, si j’acceptais de passer outre le graphisme relativement pauvre de Sherlock Holmes contre Jack L’Éventreur, dans Sherlock Holmes et la Nuit des Sacrifiés, certains plans la mettent vraiment mal. Disons qu’on passe un peu du coq à l’âne dans les enchaînements de décor, il n’y a pas de vraie atmosphère installée : des marécages de la Nouvelle-Orléans naissante, d’un asile suisse, d’une demeure chic en Amérique… On explore donc différents niveaux de décor, mais c’est très inégal et le rendu-final donne l’impression d’un tableau fait par plusieurs personnes avec des goûts carrément opposés. Seul le passage de l’asile m’a plu ! Voir Sherlock Holmes dans ce décor sordide et dangereux (tant à cause des patients que du personnel) était particulièrement intéressant.
Un autre aspect dérangeant du graphisme : cet effet luisant qu’on la plupart des personnages rencontrés. Ils ne semblent même pas couverts de sueur ou anxieux, non, on les dirait tout bonnement en plastique ! Il y avait déjà ces problèmes de mouvements et ce manque de naturel, mais là, c’était le summum.

Images du jeu venant de JeuxVideo.com

En revanche, j’ai beaucoup aimé l’humour léger de Frogwares, la fidélité des personnages également (bien que Watson se montre un peu trop trouillard par moments pour quelqu’un qui a vécu la guerre et les situations qui vont avec). J’applaudis d’ailleurs le doubleur français de Sherlock Holmes (que je préfère mille fois au doubleur anglais dont la voix m’insupporte), il s’agit de Benoît Allemane. Le ton qu’il emploie s’accorde très bien aux répliques de notre détective favori et son caractère particulier.

En somme, loin d’être emballée par cette enquête qui promettait pourtant d’être intéressante, Sherlock Holmes et la Nuit des Sacrifiés aborde quelques points intéressants (notamment la naissance de l’Amérique qu’on connaît aujourd’hui, l’occultisme populaire des années 1890, la rivalité des classes basses et celles de la Haute…), mais tous ces aspects sont balayés par des aspects négatifs. Ou plutôt, ces bons points ne suffisent pas à freiner la déception qu’on ressent à la fin de l’aventure.

Au moins, d’autres aventures attendent les Holmésiens, ce qui donne l’occasion de pardonner à Frogwares ce faux pas. À titre d’information, on vient de m’apprendre que Le Testament de Sherlock Holmes est sorti aujourd’hui ! Je sais comment je me ferai plaisir en Octobre.




Ce billet est aussi le huitième billet de ma participation au Challenge Victorien (dans la catégorie Charles Dickes) organisé par Arieste (mille mercis à elle d'ailleurs). Tout est expliqué sur cet article si vous voulez nous rejoindre !






             Quelques anecdotes sur ce jeu,
• Sherlock Holmes ne rencontre pas seulement Cthulhu dans cette aventure… Il rencontre aussi Hercule Poirot ! Une référence mignonne qui ouvre la voie à de nombreuses spéculations.
• Il y a une autre référence : il s’agit de l’une des plus célèbres illustrations de Sidney Paget où Sherlock Holmes et John Watson sont dans le train, le « Holmes gave me a sketch of the events » qui apparaît dans Flamme d’Argent. Sauf que cette fois, Holmes et Watson se dirigent vers la Suisse.

Challenge [01], Le Challenge Victorien,

Décidément, entre le SWAP, les Top Ten Tuesday et maintenant les Challenge, j'ai l'impression de ne plus me contenter seulement de chroniques. Mais il faut comprendre, j'ai mes faiblesses et quand j'ai vu sur le Blog d'Arieste le Challenge Victorien, je ne pas su résister. (La récompense est quand même une boîte de thé ! Vous savez que même ma famille et mes proches ne m'offrent aux fêtes que des livres et du thé ! Offrez-moi ces deux-choses et c'est bon, je reste en vie, autrement, ce n'est pas possible)


Vous êtes donc la bienvenue dans ce challenge qui consiste à poster des billets sur des romans de l'époque Victorienne que vous avez lu. Mais pas seulement, les romans modernes portant sur l'époque sont aussi acceptés, tout comme les films, des expositions que vous aurez vu... Bref, tant que cela concerne le Royaume Uni durant le XIXème siècle, c'est bon.
Vous pouvez vous inscrire à l'une des trois catégories :
→ Rudyard Kipling : entre 1 et 4 billets
Oscar Wilde : entre 5 et 8 billets
Charles Dickens : 9 billets ou plus (je me suis inscrite ici)
Le Challenge a commencé depuis le 1er Janvier 2012 (Arieste accepte les billets publiés après cette date même si vous ne vous inscrivez qu'après) jusqu'au 24 mai 2013, qui sera ? Les 194 ans de la Reine Victoria (Et oui, car les grandes femmes sont immortelles dans nos mémoires) 

J'ai résumé le principal et les info nécessaires, mais je vous dirige vers l'article en question si vous êtes intéressé(e) et si vous voulez vous inscrire. N'hésitez pas à nous rejoindre~

mercredi 19 septembre 2012

Swap [01], Swap Whovien,

Moi qui n'étais ce matin qu'une ignorante de ces pratiques de blogs lointains et inconnus, voilà que je m’intéresse à la culture de mes voisins et que j'adhère à cette méthode fructueuse de partage : le Swap. Comment ai-je cédé si facilement à ces pratiques alors que j'aime traîner en forêts pour jouer les barbares ? C'est simple : j'ai vu une boîte bleue dans le ciel infini.
Mais passons, laissez-moi déjà vous expliquer le principe du Swap pour autres sauvages de mes contrées : le Swap est donc porté sur l'échange d'une passion mise en commun grâce à un thème choisi (littérature horreur, époque précise, etc.). Quelqu'un qui a la bonté d'organiser ce volage de colis organise donc des inscriptions, puis, chaque personne sont mises par binômes après avoir rempli un questionnaire (à propos de ce que l'on a, ce qui nous fait envie, ce qu'on n'aime pas, etc.). Ensuite, nous avons quelques semaines pour préparer le colis de notre partenaire (en prenant en compte les réponses de son questionnaire), tandis que de son côté, il fait de même.
À la fin, tout le monde reçoit le colis dans la même période et on ouvre nos trésors à un jour précis (c'est plus courtois pour les retards éventuels, on commence pas à manger quand tout le monde n'est pas arrivé à table !). Simple et efficace pour qui aime donner et recevoir, le thème de Doctor Who, à l'occasion de la saison 7, m'a convaincu d'essayer mon premier Swap.
Avouez que Doctor Who pour une première expérience, c'est parfait.
Léna et Marine sont donc les organisatrices de ce Swap et ont préparé un article que je laisse ici :


Avant de vous exposer les différentes dates, voici le contenu minimum du colis (je précise au cas où : ça serait chouette si les différents objets que vous envoyez soient emballés dans un papier cadeau) :
-1 livre mettant directement en scène le Doctor (en français chez les éditions Milady) ou un livre sur la série en elle-même (The Brillant Book, livres de décryptage, …) ou un livre en rapport avec les différents personnages historiques que le Doctor rencontre (Dickens, Shakespeare, Agatha Christie, la reine Victoria, Mme de Pompadour, Van Gogh…).
-2 objets en rapport avec le Doctor (mug, figurine, bijou, tournevis sonique, peluche, poster, calendrier, marque-pages, déco…) faits main ou non.
-1 DVD portant directement sur la série ou mettant en scène un acteur de la série.
-1 boisson (thé, café…) + 1 petite gourmandise
(dans ce colis type, vous avez le choix d’envoyer soit 2 livres soit 1 livre + 1 DVD)

Alors ce swap s’organiserait en plusieurs temps :
-Inscriptions du samedi 1er septembre au samedi 29 septembre-Envoi des questionnaires le dimanche 30 septembre, afin de mieux cibler ce que vous possédez déjà concernant le Doctor, mais aussi cibler vos préférences (ça serait bête que vous vous retrouviez avec 2 livres identiques ou avec un poster de Van Gogh alors que vous n’appréciez pas ce peintre !)
-Date maximum de renvoi du questionnaire à Marine ou à Léna : le dimanche 21 octobre-Tirage au sort des binômes (si vous vous voulez être avec quelqu’un en particulier, c’est possible de créer les binômes avant le tirage au sort) du lundi 22 au mercredi 24 octobre et on vous envoi donc le questionnaire rempli de votre swappé
-Date d'envois des colis : du samedi 1er au samedi 15 décembre-Date d’ouverture des colis (oui oui, on l’ouvre en même temps) : le lundi 24 ou mardi 25 décembre (pour fêter Noël bien sûr, mais surtout pour fêter l’épisode spécial qui introduira la nouvelle compagne du Doctor !) + publication d'un petit article pour montrer votre colis reçu :-) (si vous n'avez pas de blog, vous pouvez nous envoyer une ou deux photos, qu'on publiera)
Une fois que vous vous engagé dans ce swap, ça serait bien que vous vous teniez au timing… pour ne pas que votre swappé se retrouve sans son colis au bout du temps imparti, et que tout le monde puisse l’ouvrir en même temps.
Pour les inscriptions, il suffit de laisser un commentaire sur cet article ou celui-ci, en indiquant votre adresse e-mail dans votre message (vous pouvez aussi leur envoyer celle-ci par MP).

Voici la liste des prochains compagnons du Doctor :

Aeyrine
Angélina
- Amandine
- D.Lockhart
- Elise
- Lucille
Marine / Léna
- Ollie
- Pops / Sofynet
- Romain
- Skyangel
- Stef
[Je précise que je ne me porte pas responsable de mises à jour, le mieux serait d'aller voir sur les blogs de Léna et Marine pour les dernières infos]


dimanche 16 septembre 2012

Le Crime de Paragon Walk, d'Anne Perry,


Un crime sordide vient troubler la quiétude huppée de Paragon Walk. Tandis que l’inspecteur Pitt, chargé de l’affaire, se heurte à l’hostilité et au mutisme des résidents du quartier, son épouse Charlotte, assistée de sa sœur Emily, la charmante Lady Ashworth, ne se laisse pas intimider par cette omerta de classe. De garden-parties en soirées, elles font tomber un à un les masques de l’élite.
Les façades respectables de Paragon Walk se lézarderont peu à peu pour exposer à cet infaillible trio de détectives leurs inavouables secrets et mensonges.
Quatrième de couverture par 10-18, collection Grands détectives.
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J’enchaîne donc dans la série de Charlotte et Thomas Pitt avec ce troisième tome, Le crime de Paragon Walk, qui s’en sort aussi avec un 3/5. Le drame, car j’étais tentée de mettre un 4 mais de trop grosses déceptions me donnaient envie de mettre 2 : j’ai donc fini par couper la poire en deux.


Déjà, j’appuie les autres chroniques (comme celle du blog Mes Autres Mondes) sur la multitude de discussions presque futiles, peu utiles à l’enquête, mais je ne m’en plains pas : bizarrement, ça m’a amusé (je précise que je lis la série de Charlotte et Thomas Pitt plus pour l’époque que pour me chauffer les méninges). Quoique, à côté de ces conversations sans le moindre indice, je trouvais l’enquête bien recherché avec des thèmes nouveaux qui collent très bien à l'époque Victorienne [spoiler]l’occultisme avait après tout un certain succès à cette époque[/spoiler], ça, déjà, ça valait un 4/5. Par contre, Anne Perry a ce défaut que j’avais déjà noté dans le précédent tome Le Mystère de Callander Square ; il n’y a pas de conclusion. La chute du livre est si rapide qu’on prend ça un peu pour un cliffhanger. Donc un sentiment d’inachèvement qui, selon moi, frôlait le 2/5.

Laissons l’enquête de côté et intéressons-nous aux personnages. Là encore, du cliché total sur la bourgeoisie victorienne mais encore une fois, ça reste amusant. Le vrai défaut dans cette galerie de personnages, c’est que certains d’entre eux donnent l’impression qu’ils vont avoir énormément d’importance, des surprises à dévoiler et au final… Rien. Un flop, mes amis. Et ils n’étaient pourtant même pas suspectés comme coupable. Je penche donc à nouveau vers le 2/5. Le contre-balancier pour le 4/5 vient des personnages Tante Vespasia, qui a été un véritable coup de cœur, et Jessamyn, dame de la Haute par excellence mais je sais pas, j’ai beaucoup aimé son personnage à elle aussi.

Qu’en est-il alors de Charlotte et Thomas ? Un point qui me déçoit énormément : on ne s’intéresse absolument pas à leur vie privée. Entre Le Mystère de Callander Square et Le crime de Paragon Walk, il s’est déjà écoulé un an. Je conçois qu’il n’y a pas des meurtres et des mystères toutes les 2 deux semaines à Londres… Quoique… Mais on n’a pas le temps de pleinement apprécier les personnages dans leur « milieu naturel » et les évènements n’ont aucun impact sur leur vie. Car j’avoue, je me suis presque prise à détester Charlotte dans ce tome-ci (ça vaut un 2/5 ça), elle devient superficielle au contact de la bourgeoisie, voire mesquine et hautaine, elle n’est plus la Charlotte de L'Étrangleur de Cater Street où, nous, lecteurs de 2012, auraient approuvé ses coups de gueule. Mais ce qui m’a vraiment déçu, c’est que Thomas n’a aucune importance dans cette transformation et c’est à peine si il le remarque. En somme : aucune répercutions.
Je ne sais pas : je trouvais le policier touchant quand il se prenait à rêver d’offrir de somptueuses robes à sa Charlotte, pourquoi ne pas approfondir un peu quitte à faire éclater quelques disputes ? C’est un couple après tout, ils connaissent des hauts et des bas…

Une des couvertures anglaises (pour la version numérique)

Heureusement, la vie privée des Ashworth rattrape le tout. Emily reste fidèle à elle-même [spoiler]malgré sa grossesse[/spoiler] et George prend de l’importance sur le plan sentimental. Bref, on a un couple réaliste avec des conclusions touchantes, je dirais même que je vais finir par préférer ce couple à celui de Charlotte et Thomas en fait. Ce qui donne un nouveau 4/5.

Résultats des courses :
• 4/5 : 3
• 2/5 : 3
Alors laissons un p’tit 3/5 pour faire plaisir à tous.

La question se pose encore : vais-je continuer la série de Charlotte et Thomas Pitt ? Définitivement. Déjà parce que j’ai acheté le tome 4 donc ça serait bête de le laisser de côté et de le revendre dans quelques années comme un vulgaire torchon et que je suis tentée d’acheter les tomes 5 et 6. Mais je sens que ce serait bientôt la bonne série d’Emily et George Ashworth que plutôt la série de Charlotte et Thomas Pitt.

Pour information, 10|18 réédite toutes les couvertures. Ça m’embête un peu de changer comme ça, mais je préfère les couleurs de cette réédition, les tableaux, par chance, restent les mêmes (ou presque).

Ce billet est ma quatrième participation au challenge Victorien dans la section Charles Dickens, organisé par Arieste (mille mercis à elle d'ailleurs). Tout est expliqué sur cet article si vous voulez nous rejoindre !



Le coffret en question.
             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• À savoir qu’en France, un coffret est sorti en réunissant les trois premiers tomes.
• Et pour ceux qui veulent les lire, chroniques des tomes précédents :
             • Tome 1, L'Étrangleur de Cater Street
             • Tome 2, Le Mystère de Callander Square







mercredi 12 septembre 2012

Fargo Rock City, confessions d'un fan de Heavy Metal en zone rurale, de Chuck Klosterman


Wyndmere, Dakota du Nord, 498 habitants, 1983. Chuck Klosterman a 11 ans lorsque son frère aîné ramène un jour à la ferme familiale, non loin de la ville de Fargo immortalisée par les frères Coen, le chef-d'œuvre de Mötley Crüe, Shout At The Devil. L'univers tonitruant et vénéneux du glam metal en fusion va changer la vie de notre jeune rural à la nuque dégagée. Durant toutes les années 80, le collégien -comme des légions d'adolescents du monde entier- punaisera les posters de Kiss, Poison, Cinderella, Helloween, Guns N'Roses et autres W.A.S.P. sur les murs de sa chambre. Chuck Klosterman a beaucoup aimé le heavy metal. Il en connaît tous les groupes. Toutes les subtilités. Tous les codes et les clichés. Toutes les mythologies. C'est ce qui rend ce livre exalté, décalé, plein de finesse et d'humour, unique en son genre. À la fois analyse historique, critique culturelle et hilarant journal d'un kid métallo en plein Midwest, Fargo Rock City est une formidable plongée dans un hard rock peroxydé et moulé dans le cuir clouté. Une vibrante lettre d'amour à un genre très souvent méprisé par la critique. Un hymne éclatant, enfin, à la jeunesse et au rock & roll.
Quatrième de couverture par Rivages.
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« Aujourd’hui encore, « In-A-Gadda-Da-Vida » est aussi heavy que du plutonium à usage militaire. »
P.30

Étant une grande fan de tout ce qui est rock et metal, je connaissais déjà quelques biographies sympathiques de la collection Camion Noir (notamment ceux à propos de Metallica) mais jamais encore je n’avais vu un livre traitant du Heavy Metal en lui-même et ainsi exposé au milieu de Virgin. Même pas sous des piles de livres pour combattre l’anorexie (pardonnez-moi du terme, mais on en BOUFFE de ces bouquins), pas le bouquin corné et mal rangé, déchiré que personne ne prendra. Non : Fargo Rock City, confessions d'un fan de Heavy Metal en zone rurale, avec ses jolies vaches maquillées à la Kiss, pouvait attirer n’importe quel regard. Dont le mien. Et voilà que je passais en caisse pour acheter cet ouvrage intriguant.

La bouille de l'auteur.

Vous vous doutez que si les noms tels que Skid Row, Mötley Crüe et Van Halen ne vous disent rien, je vous déconseille fortement de lire Fargo Rock City. Après tout, tout est dans le titre ; pourquoi un fan de Beatles lirait ce livre ? Comment un fan de rap pourrait s’intéresser à ce bouquin si il ne connaît rien au heavy metal ?
Mais pour ceux qui écoute encore Shout at the Devil (dont il est grandement question dans le livre), … And Justice for All et Nevermind (loin d’être du metal mais il est quand même mentionné plusieurs fois dans le livre) en regrettant de ne pas avoir eu 14 ans dans les années 80 ou en regrettant de ne pas pouvoir remonter le temps, Fargo Rock City pourrait vous intéresser.

Mecs ou filles ? La question qui
perturba le petit Chuck Klosterman 


Avec quelques bribes d’autobiographie, d’interviews et d’analyses, Chuck Klosterman aborde des questions presque philosophiques sur ce courant qui s’est multiplié à une vitesse folle dans les années 80, comme : est-ce que le Heavy Metal est apparu par hasard à cette époque ? Les groupes devaient-ils uniquement composer de la musique que le public veut entendre ou devraient-ils faire de la musique comme bon leur semble ? Le Heavy Metal est-il vraiment responsable des cas de suicides et de violence chez les jeunes ? Bref, de quoi faire réfléchir durant la lecture grâce à l’écriture de Chuck Klosterman.





« Tom Keifer ne s’est pas réveillé un beau matin avec cette coiffure (même si, par moments, on aurait pu croire que c’était le cas). […] Je suis certain que personne ne s’est jamais suicidé en écoutant Long Cold Winter, mais Tom parlait quand même de la vie et de la mort. Judas Priest poussait soi-disant des gamins à pointer un flingue sur leur tempe ; Cinderella me faisait faire la même chose, mais avec un sèche-cheveux. »
P. 70
Mais aussi des sujets plus légers, comme sur le fait que le clavier était un instrument qui désignait un groupe de metal qui craint. Ou encore, cette mode de cheveux longs, etc. 



C’est d’ailleurs un point de j’ai aimé : Chuck Klosterman emploie un style très oral, on ne lit pas, on l’entend parler, nous raconter. Comme dans une conversation, on écoute les arguments de l’autre en se disant qu’on est d’accords ou au contraire, que ce mec est un crétin et qu’il ne peut pas avoir raison. Loin d’avoir la langue dans sa poche, l’auteur mitraille même les groupes qu’il aime. Mais c’est à prendre à la légère, il n’a pas écrit ce livre pour cracher sur des groupes. Je pense qu’il faut avoir un certain humour, une certaine ouverture d’esprit pour apprécier Fargo Rock City.

« Écouter Clapton, c'est recevoir un massage sensuel de la femme que vous aimez depuis dix ans ; écouter Van Halen, c'est passer la meilleure nuit de sexe de votre vie avec trois élèves infirmières canon rencontrées dans un Tastee Freez. » 
P. 33
Bon. Niveau écriture par contre, la lecture est loin d’être évidente car elle est entrecoupée ponctuellement de références à la culture américaine des années 80, autant dire que Google m’a bien servi. Fargo Rock City n’est pas un roman, c’est un hybride entre l’autobiographie amère et l’étude ironique du Heavy Metal. Mais il y a quand même des passages touchants, comme ce passage où Chuck Klosterman partage un moment avec une fille qu’il aimait à l’époque du nom de Janet Veit, personnellement, ça m’a fait sourire niaisement. Après, je suis une gonzesse, c’est normal.

Une des couvertures américaines. 
« L’illusion occultiste a toujours été en grande partie ce que j’adorais dans le heavy metal. Le diable m’intriguait plus que le sexe et les drogues réunis, parce que j’avais l’impression que Satan était partout. Je pensais honnêtement que j’avais plus de chances de rencontrer Satan que de rencontrer une pute ou un dealer. »
P. 149
En somme, Fargo Rock City est une étude intelligente et sympa dans le ton à propos du Heavy Metal qui n’est pas seulement une musique de brutes, de bourrins (d’ailleurs, c’est faux, les metalleux sont des crèmes, des ours et certains sont de vrais intellos), Chuck Klosterman nous le prouve et même si la gloire du metal est mort en même temps des le XXème siècle, au moins la culture musicale n’a pas tout à fait disparu et ce livre apporte une certaine réjouissance.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Pas tellement sur le bouquin (quoique cela pourrait intéresser Chuck Klosterman) mais sur une étude psychologique. Certains ignorent peut-être que je suis en psychologie et que un de mes groupes préférés est Metallica (Mes groupies les plus fidèles le savent, au moins). Vous imaginez donc ma joie quand j’ai vu une image de Lars, le guitariste, dans un de mes manuels d'école. J’en viens au fait : une étude montre que plus les membres de Metallica avaient les cheveux longs, plus ils vendaient de CDs. Influence inconsciente ? Faut-il avoir une chevelure à la Raiponce pour être le plus gros vendeur de CDs ? Je vous laisse méditer, de mon côté, je reste sceptique face à cette étude.