mardi 24 juillet 2012

[Jeu] Black Mirror II,


Jeune étudiant américain à la vie parfaitement normale, Darren vient d’être embauché dans un magasin de photo. Sa vie prend pourtant un tour dramatique lorsqu’une jolie jeune femme prénommée Angelina entre dans la boutique. Très vite, les drames s’accumulent pour Darren : sa mère est victime d’un accident, il découvre que son patron cache un lourd secret et Angelina disparaît.  
Pris dans ce terrible engrenage, Darren décide de mener sa propre enquête. Son investigation le mène très rapidement vers la ville anglaise de Willow Creek, rendue tristement célèbre par une série de meurtres atroces douze ans plus tôt…

Résumé par Micro Application.
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J’hésite depuis un moment à diviser ce blog avec d’autres catégories. Niveau film, je renonce : je suis trop cinéphile et j’aurai trop de films à présenter (et la catégorie bouquins serait écrasée, voire oubliée). En revanche, les jeux video, je me contente de petites découvertes par an et uniquement PC, évitant les gros succès et préférant les énigmes et les jeux d’horreur (ça vous rappelle mes goûts littéraires non ?).

Donc je poste ce premier article sur un jeu video que j’avais acheté durant fin 2010, déjà et que j’avais pourtant oublié derrière mon ordinateur. Grave erreur. Je m’étais replongée dans le premier Black Mirror (sorti en 2003 déjà) durant l’automne 2011 et en me rappelant que j’avais acheté la suite, j’ai enchaîné sans attendre. Pour ressortir avec un avis pleinement positif.


Déjà, je pense que la trilogie Black Mirror fera le bonheur des assidus de Point’n’Click et de jeux d’énigmes. Que je résume rapidement le premier opus : une famille de sang noble, les Gordon, sèment la panique à Willow Creek (en Angleterre) à cause d’une malédiction lancée par un ancêtre tyrannique sur la famille. Depuis, ils  engendrent criminels, fous, schizophrènes et docteurs au complexe de Frankenstein. Samuel Gordon, le dernier héritier et également auteur de 5 meurtres particulièrement sanglants (on compte des membres Gordon parmi les victimes) se suicide donc à la fin en découvrant ce qui a causé sa folie (bah oui, je spoile, mais fallait y jouer quand c’est sorti en 2003) dans l’espoir de mettre un terme à cette malédiction… Et visiblement, son geste a été vain puisqu’un Ordre tente de libérer l’esprit de cet ancêtre acerbe…

À savoir maintenant si il s’agit d’une vraie malédiction purement démoniaque… Ou si c’est plutôt là une folie héréditaire causée par des liens consanguins qui n’est pas rare dans la noblesse à l’époque. Ce qui est d’ailleurs l’avis de Darren car, malgré tout son amour pour les films d’horreur (il en cite pas mal, c’est sympa d’ailleurs), il reste fidèle à son statut d’étudiant en physique et reste dubitatif face aux histoires de fantômes et aux sectes sataniques. Mais malgré tout, c’est lui qui s’y colle.
Durant cette enquête, on valse entre les explications scientifiques désespérées ou les théories démoniaques et flippantes. De plus, sans que les énigmes soient très compliquées (bien que certaines vous feront poireauter pas mal de temps), on attendra de vous une certaine logique, ce qui est agréable dans un jeu. Toutefois, si vos neurones ne se froisseront pas vraiment, soyez certains que le jeu fera en tous cas chauffer votre mémoire.

Bienvenus à l'hôtel de Willow Creek.

Maintenant, si l’histoire est prenante, il faut bien que le décor appuie sur les valeurs éthiques.
Alors certes, on défendra le fait que Cranberry Production est une petite boîte, bien loin de Konami ou autres monstres du monde du jeu vidéo, mais ça ne pardonne pas tout. Des petits bugs par-ci par-là au niveau de l’animation des personnages (il y en a un dans le dernier chapitre qui m’a fait rire comme une hystérique tellement c’était monstrueux mais marrant) et une certaine rigidité au niveau des actions qui sont en plus répétées par tous les mêmes personnages. À croire qu’ils ont tous les mêmes tics au niveau des mains, des bras, etc.

Avouez que Willow Creek, la nuit, ça déchire.

Mais honnêtement, c’est le seul défaut que je pourrai reprocher à ce jeu qui propose un éventail de décors vraiment splendides. On peut passer à des scènes lumineuses qui en sont presque reposantes à des paysages perdus dans la brume au beau milieu de la nuit. Nan, sérieusement, Cranberry Production s’est défoulé sur le décor et nous, on reste à admirer avec des étoiles dans les yeux et la bave au coin des lèvres. Et pour renforcer tous ces beaux plans, la musique est vraiment superbe aussi, quoique souvent discrète.
Voici une petite liste pour vous donner une idée :
L’ambiance sonore est aussi d’une qualité superbe. Quant aux voix… J’aime particulièrement le doublage anglais (certains ont joué au premier Black Mirror et se souviendront sûrement que le casting français était hilarant au point de se pisser dessus. Je pense à un certain jardinier avec la voix de Colombo) et animent parfaitement les dialogues. Sans oublier les monologues sarcastiques et les commentaires cyniques de Darren qui en feront marrer plus d’un (ouais, moi la première), malgré ses longues lamentations romantiques (ça, j’avoue, ça me gonflait au bout d’un moment).


Justement, parlons des personnages ! Je reviens rapidement sur le premier Black Mirror si je peux raviver des souvenirs, mais les personnages manquaient franchement de personnalité : tous lents, plats, immobiles… Le personnage principal, Samuel, inclus ! On respire un peu avec cette suite. Vous aurez compris que Darren n’a pas la langue dans sa poche et que ses réflexions pimentent un peu le parcours. Mais mention spécial à d’autres personnages qui m’auront bien marqué : Fuller, le patron qui a des penchants franchement douteux et qui tousse comme un mourant, Murray, le rapace qui tient l’hôtel de Willow Creek et qui ne vous laissera jamais tranquille, Tom et son adorable frère Bobby, etc. De quoi donner encore plus de couleurs à ce jeu.

En somme, c’est un jeu sur PC que je conseille à tous les fans d’enquête, pour ceux qui veulent découvrir le genre ou tout simplement passer un très bon moment à résoudre les mystères de la famille Gordon.


             Quelques anecdotes sur ce jeu,
• Suite un peu éloignée du Black Mirror I, il est conseillé d’avoir joué au premier : l’émotion de retourner dans ce décor et de reconnaître des personnages qui ont bien changé en 12 ans, c’est un peu comme retrouver de vieux amis d’enfance. Et bien sûr, pour la compréhension de l’histoire. Mais ce n’est pas indispensable.
• Selon certaines sources, de nombreuses scènes (surtout vers la fin qui est nettement plus glauque que le début) ont été inspirées par les films de Dario Argento. Et bien d’autres encore. Par exemple, Darren cite entre autres un de ses films préférés, Les Baleines du mois d’Aout, car certains décors s’en rapprochent. Un petit clin d’œil de la part des développeurs.


             Bonus, pour ceux qui auraient éventuellement le jeu ou qui comptent l’acheter, il y a de nombreux bonus à débloquer (notamment des art works qui valent le coup d’œil) mais ils ne sont pas toujours évident à trouver. Je propose sous spoiler la liste de tous les éléments que j’ai trouvé (il me manque un mini-jeu mais je désespère pas à le trouver).

L'Heure de l'Ange, d'Anne Rice,


Lucky, Toby ou encore Tommy… son nom importe peu. L’important, c’est sa discrétion, son professionnalisme, sa compétence à exécuter froidement les cibles qu’on lui désigne. Après un contrat particulièrement éprouvant, Lucky est abordé par un mystérieux inconnu, un certain Malchiah. Ce Malchiah sait tout de lui, dispose de pouvoirs stupéfiants, et prétend être son ange gardien. Il lui offre de racheter ses crimes en sauvant des vies plutôt que de les prendre, et d’aider une famille juive au Moyen Âge accusée de meurtres rituels.
Est-ce un ange, un rêve ou un cauchemar ?
Quatrième de couverture par Michel Lafon
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C’est avec honnêteté que j’avoue ici qu’il s’agit de mon premier Anne Rice. Après, je ne me suis jamais targuée d’être sa plus fidèle fan alors que je n’ai que vu le film Entretien avec un Vampire. Mais c’est un détail qui n’est pas négligeable car je ne comparerai donc pas l’Heure de l’Ange aux autres travaux d’Anne Rice, sachant qu’une grande majorité des fans d’Anne Rice ont accueilli ce livre froidement car finis les bains de sang, la volupté des vampires et les danses endiablées des démons et des sorcières, Anne Rice s’est rangée dans la religion et touche à une branche du surnaturel plus lumineuse.

Maintenant, concernant ma première impression donc concernant Anne Rice. J'ai lu des critiques sur sa plume et elles ne m’ont pas menti, Anne Rice a une façon de s’exprimer très riche et très baroque, avec des détails à foison et des métaphores récurrentes. Ça ne m’a pas dérangé, loin de là. J’ai beaucoup aimé les descriptions d’Églises et la sensation très sereine que le bouquin dégage. Pour dire, j’allais souvent lire quelques pages dans une Église pour m’imprégner de l’univers et c’était particulièrement efficace.
Donc l’univers, selon moi, rien à redire… En tous cas, au début.

Ce qu'on a l'impression de voir 80% du roman.

Je n’irai pas comme certains lecteurs à dire que le roman est bourré de moralité et de propagande comme « Sois bon et le Seigneur te le rendras », j’ai pas eu l’impression de cette naïveté dans le roman. Par contre, j’ai eu la nette impression d’un vide. De la part des anges, de la part des personnages. Bref, si au début c’était supportable et que ça offrait un air mystérieux, cette impression trop lisse, trop parfaite donne au final un roman très plat, très stagne. Un peu comme le premier de la classe qui a tout le temps les cheveux plaqués avec du gel et sa cravate impec’, ça cache un truc, vous voulez le découvrir… Mais en fait ça cache strictement rien.

Donc sans connaître les œuvres d’Anne Rice, je m’attendais à une part sombre, genre la morale du Ying et le Yang, que tous les anges ne sont pas si gentils, que des démons vont débarquer et faire douter Toby. Mais au final, rien. Même les anges disparaissent. Un peu frustrée donc.
N’étant pas très fan des voyages temporels (sauf quand c’est à bord d’un TARDIS, ça chance la donne), le prétendus voyages intergalactiques/paradisiaques m’ont un peu fait grincer des dents et le charme était rompu. Surtout que l’ambiance historique du Moyen-âge n’a pas réussi à me happer, je n’ai pas été fascinée par ces vieilles villes meurtries avec des habitants violents et perdus. Sans compter que la mission manque cruellement d’action, de rythme… Et qu’on le prend pour une besogne sans suite…

Ce premier tome démarrait donc dans un enchantement divin (superbe jeu de mots, je m’applaudis moi-même), j’étais aux anges (aller, applaudissez encore) mais finalement, l’Heure de l’Ange avait un effet un peu soufflet. Après, sans avoir l’impression d’avoir une secte à ma porte qui essaye de me vendre leurs livres, la morale n’est pas un truc aussi lourd que laissent entendre les fans, c’est plus l’aspect trop saint, trop docile qui m’a dérangé. Après, le roman est court et Anne Rice réserve peut-être ses idées pour la suite ?

La version poche de l'Heure de L'Ange, par J'ai Lu.
Vous m'expliquerez la présence de la femme alors que Malchiah ressemble bien à un homme... ?

Par chance, j’avais le tome 2 sous le coude. Je ne veux pas mélanger deux chroniques en même temps mais comme j’ai abandonné cette seconde lecture au bout d’une trentaine de pages, dur de faire une chronique. Disons que le gamin avec son iPhone m’a fait cracher mes yeux (je ne supporte pas les iPhone surtout chez les jeunes gamins de 10 ans…) et l’effet lissage bien propret s’est tout d’un coup alourdi au possible, genre Famille Parfaite. 
Donc je demande à tous ceux qui ont terminé le tome… Est-ce que cette sensation dure ou tout n’est qu’un leurre et la vie/rédemption de Toby ne saura pas aussi facile que ça en a l’air ?
Parce que pour mon cas, le charme s’est très vite envolé et si je lis un autre Anne Rice, ce sera pour sa plume et par curiosité pour ses travaux antérieurs.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Malchiah, le nom de l'ange gardien de Toby, serait inspiré du nom hébreu apparaissant dans la Bible Malchijah. Mais Malchijah est un nom attribué à des personnes et ne correspond à aucun nom d'ange connu dans l'angélologie ou la kabbale. Est-ce que cela en révèlerait un peu plus sur le singulier personnage ? On croise les doigts.
• Le roman a été bien souvent critiquée par les fan d’Anne Rice qui ressortent la triste citation de C’était mieux avant. Anne Rice aurait fini d’écrire sur les vampires et les monstres qui ont bâti sa popularité pour s’adonner désormais à la religion apparemment.

vendredi 6 juillet 2012

Histoires de fantômes irlandais, de Jeremiah Curtin,


Collectés par Jeremiah Curtin dans l’Ouest de l’Irlande lors de l’un de ses nombreux voyages et restés jusqu’à ce jour inédits en France, ces contes reflètent l’état des croyances sur la mort et les revenants dans la population irlandaise de la fin du XIXème siècle.
Des fantômes facétieux et farceurs, à ceux qui détiennent un trésor et veulent, coûte que coûte, le conserver, en passant par les fantômes tueurs ou buveurs de sang ou même les vaches-esprits, Jeremiah Curtin a regroupé ici un fantastique tableau de tous ces fantômes, esprits et revenant qui peuplent la Terre d’Irlande…
Quatrième de couverture par Terre de Brume, collection Bibliothèque Celte.
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Réunies en 2009, ces histoires rapportées par Jeremiah Curtin entre 1887 et 1893 de divers irlandais témoins de faits étranges ou d’anecdotes sympathiques.
Déjà, j’ai beaucoup aimé la présentation du début : le narrateur réunit une petite soirée avec de vieux habitants qui raconteront à tour de rôle leurs histoires personnelles ou entendues. Chaque nouvelles sont donc coupées comme des chapitres, interrompues par des petites discutions qui articulent chaque récit. Malheureusement, si cette tradition dure jusqu’à la moitié du livre, la suite (et ce, jusqu’à la fin) se contente d’un vulgaire alignement à la suite de plusieurs nouvelles. Sans plus.

Que nous réservent donc ces nouvelles alors ?
Je dirai que les surprises sont très inégales. Certaines sont dignes des prouesses médiévales et des légendes populaires, alors que d’autres sont d’une telle monotonie, d’une telle ressemblance qu’on finit même par les confondre. Après, j’ai eu bien évidemment des coups de cœur, pour la première par exemple : John Connors et les esprits. Ou encore Daniel Crowley et les revenants, La Fille et le Voleur (gros, gros coup de cœur pour celle-ci en fait), Maurice Griffin, Le Docteur esprit, Les Trois Sœurs mariées aux Trois Frères (même si elle ne concerne pas tellement de fantômes mais plus de ruse féminine) et quelques autres. 
Mais quant au reste, je dirais que les nouvelles sont gâchées par un sentiment d’inachèvement. Il y a souvent une impression de déjà-vu et certaines sont narrées d’une façon très torchée. Cela dit, ça m’a donné à certains moments de sacrées crises de rire. Je pense à un passage de la page 52 :

« Quand la femme revint, [son] enfant ne criait [plus].
- Qu’est-ce que vous avez fait pour le calmer, demanda-t-elle.
- Je n’ai fait que lui découvrir le visage et lui dire que je le tuerais s’il ne se tenait pas tranquille et je suppose que l’enfant est effrayé, comme je suis étranger.
- Vous pouvez rester passer la nuit avec nous, dit la femme. »

… Je veux dire… Y a-t-il plus creux comme réponse pour l’inconnu qui vient de menacer de mort votre fils ? Et pourquoi pas lui proposer un poulet une fois qu’il aura étranglé l’être dans le berceau ? (Bon, ok, ce qui se trouve dans le berceau n’est pas son fils. Mais cette pauvre femme l’ignore !)
Au final, le mieux à faire est de lire ces histoires et de les raconter à des amis friands de culture irlandaise et d’histoire de fantôme (c’est dans mes projets en tous cas), mais essayez d’être plus vif dans votre narration.

Alors, dans le fond, ce n’est pas ça qui m’a le plus frustrée dans ma lecture. À la rigueur, j’aurai accordé tout de même un 3. Alors pourquoi seulement un 2/5 ?
Jeremiah Curtin nous propose de bonnes histoires sur la Mort vue par les Irlandais, leurs Dieux, leurs croyances. Il nous propose même quelques mots de vocabulaire gaélique (Aghraghil signifie mon amour, mon chéri. Musha signifie en vérité, vraiment. Etc.). Et il va jusqu’à mentionner aussi l’ancienneté de cette culture (que moi-même j’admire) pointant du doigt qu’elle était antérieure à la religion catholique et qu’elle avait inspiré la plupart des croyances modernes. C’est une idée très intéressante qui m’aurait convaincu si Jeremiah Curtin ne s’était pas contenté d’un avis sans suite et sans preuve… À la place, il continue sur sa lancé d’anecdotes des alentours, comme si de rien n’était. À part cinq mots gaéliques, Jeremiah Curtin ne nous apprend quasiment rien sur les traditions irlandaises et les méthodes de l’époque (deux trois coutumes et ça s'arrête là). Autant dire que si cela se passait au Pays de Galles ou en Russie, nous n’aurions pas vu la différence vu le peu de détails offerts.
Ce qui a, forcément, contribué à ma frustration. 

En clair, je suis restée sur ma faim et bien que certaines histoires m’ont diverti et que j’en partagerai certaines à des soirées et dans des pub, je trouve Histoires de fantômes Irlandais très pauvre culturellement. Par exemple, les banshee, pourtant très connues du folklore irlandais, n’apparaissent qu’une fois et en une passage trop rapide, sans explication.

Ce livre peut donc convenir à ceux qui veulent juste avoir un avant-goût dans les histoires irlandaises (et non les mythes) mais pour les plus férus qui s’attendaient à une vraie mine de connaissance, je ne recommanderai pas cet ouvrage-ci.
Sauf si votre curiosité l’emporte. Après, je ne considérerai pas Histoires de fantômes Irlandais comme une perte de temps non plus. Juste : ne vous emballez pas trop vite.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Sur la quatrième de couverture, la brève biographie de Jeremiah Curtin : « Né aux États-Unis en 1835 dans une famille d’origine irlandaise, Jeremiah Curtin étudie à Harvard dont il sort diplômé. Grâce à une particularité exceptionnelle (il parle 70 langues et dialectes), il voyage à travers le monde à la rencontre des peuples et des cultures qui le fascinent tant. C’est lors de ces trois voyages en Irlande qu’il réalisera cette collecte de contes. Il meurt en 1906 dans le Vermont. »

Sans Âme, de Gail Carriger,

Alexia Tarabotti doit composer avec quelques contraintes sociales. 
Primo, elle n’a pas d’âme. Deuxio, elle est toujours célibataire et fille d’un père italien, mort. Tertio, elle vient de se faire grossièrement attaquer par un vampire qui, défiant la plus élémentaire des politesses, ne lui avait pas été présenté. Que faire ? Rien de bien, apparemment, car Alexia tue accidentellement le vampire. Lord Maccon – beau et compliqué, Écossais et loup-garou à ses heures – est envoyé par la reine Victoria pour enquêter sur l’affaire. 
Des vampires indésirables s’en mêlent, d’autres disparaissent, et tout le monde pense qu’Alexia est responsable. Découvrira-t-elle ce qui se trame réellement dans la bonne société londonienne?
Quatrième de couverture par Orbit.
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Série qui fait parler d’elle du côté de la Bit-Lit et de la littérature Steampunk, la saga du Protectorat de l’Ombrelle a beau être discrète en France, elle ne tardera peut-être pas trop à se faire connaître comme aux États-Unis actuellement.
Avant de commencer, j’aimerais remercier Bea puisque c’est elle qui m'a vivement conseillée de lire cette série et honnêtement, je ne regrette pas !

Donc, pour débuter, je voudrais débattre sur la question de : est-ce que Sans Âme est bien de la Bit-Lit, si on doit absolument classer tous les livres par genre ? Oui, si vous considérez que l’unique ingrédient qui compte est la présence d’une romance, mêlant un ou plusieurs surnaturels (enfin, ici, une paranaturelle est carrément au rendez-vous). Mais j’ai aussi envie de vous dire non. Car Sans Âme nous offre un brin d’originalité qui fait rompre son contrat avec la bit-lit : une enquête surnaturelle !
Bien que la balance entre romance et mystère soit bien équilibrée, les énigmes se multiplient et on sent que l’auteure a une idée derrière la tête autre que de caser une charmante Lady italienne et un loup-garou ténébreux je veux dire.
Dernier point donc concernant la famille du Protectorat de L’Ombrelle : l’univers des lunettes croisées avec des longues-vues, des voitures aux moteurs révolutionnaires, de la vapeur qui se mêle au smog… Bref, du cuivre et du cuir partout, rangeant le roman dans le genre Steampunk.
Pour ceux qui ont donc peur de la Bit-Lit autant que moi, soyez tranquilles, prenez vos aises et laissez-vous convaincre.

Étapes pour créer la couverture

Déjà, non que je veuille prendre la défense de Sans Âme (enfin, ce n’est certes pas l’œuvre du siècle mais il fallait bien que je prenne sa défense sur ce point) : les critiques négatives pointant du doigt le contexte historique. J’ai lu des arguments qui m’ont fait sourire, voire ricaner comme une hyène, tels que « On voit bien que l’auteure ne connaît rien de l’époque victorienne ». Si, si, j’ai même une preuve à l’appui qui vient d’Amazon (vous aurez le lien tout en bas de la page si vous voulez voir par vous-même). Mais voilà un extrait du pavé cassant :
« L’héroïne est exposée comme une "vieille fille", dédaignée à cause de son teint et de nez (origines italiennes) et qui n’a même pas été "présentée au monde" à l’âge du mariage (monstrueuse invraisemblance pour l'époque. Jamais une famille nantie n’aurait relégué ainsi une jeune fille, c’est un stratagème grossier pour placer l’héroïne, qui choque d’autant plus que l’auteur feint la fidélité historique). »
De Larouette (L.A), sur Amazon.

Notre chère rédactrice d’Amazon n’aura sans doute pas remarquer que Gail Carriger, sans prétention, nous offre une époque inspirée de l’époque victorienne, jamais on ne parlera de Sans Âme comme un roman historique. Jamais nous lirons Sans Âme pour lire du Jane Austen pur et dur ou du Anne Perry ! Il faut se rendre compte que c’est le genre Fantasy qui prime et (je me répète) Steampunk. 
Au cas où : personne n’avait de tels gadgets à l’époque, désolée de briser vos rêves.
Forcément, comme je ne m’attendais pas à ce que Gail Carriger m’offre un petit roman bien propre et bien discipliné sous les coutumes victoriennes, je n’ai pas crié au scandale de mon côté. 

Par contre, le point où j’ai un peu râlé (en silence), c’est l’écriture. Si l’époque victorienne est franchement modernisée, le style prend bien le ton soutenu et collé-monté de l’époque, mais au point de devenir presque pédant, trop coquet. Sur le coup, ça fait parfois rire, mais lorsque la plume de Gail Carriger devient rébarbatif (comme par exemple nous rappeler à tous les coins de page qu’Alexia a des difficultés à se battre à cause de ses tournures de jupes ou de son corset, à la longue, on a envie de lui répondre « Oui. On a compris ! »). Cela dit, il y a des passages gratinés de détails que j’ai aimés : je pense aux robes décrites, aux plats et aux décors. On sent les multitudes de couches, mais c’est comme le glaçage sur le mille-feuilles : on en redemande et on ne redemande que ça.
Autre point qui rattrape la lourdeur de certains passages : les dialogues. Rythmés, enthousiastes, riches, les dialogues pimentent la lecture de Sans Âme et, si ils ne vous font pas rire aux éclats, ils vous feront sûrement sourire. Je vous annonce la couleur si il y a des Larouette d’Amazon aux alentours : Gail Carriger ne reprend les expressions de « très chère » et « puis-je porter votre manteau ? » que pour les rendre ridicules. Expressions presque modernes et insultes cinglantes vues à l’horizon. Pour les jurons telles que « Par le gros cul de la fière Marie », il faudra remercier le charmant Lord Maccon, soit dit en passant.
On notera aussi la présence de quelques passages légèrement érotiques, visant donc un public plus mature que d’habitude.

Version poche de Sans Âme. 
Qui est la même que la version allemande.

Abordons maintenant un des points essentiels du livre : les personnages.
J’ai eu un peu de mal au début avec Alexia Tarabotti : l’introduction la rend assez pompeuse, très au-dessus des autres, et puis finalement, on découvre ses petites faiblesses et son côté gourmand qui la rendent attendrissante. Pour Lord Maccon, pas de grande révolution du genre, même si il s’agit d’un héros viril (enfin ! Vous voyez que ce n’est pas de la bit-lit ! Non, c’était méchant et je m’en excuse…) qui reconnaît mater les décolletés. Chose que des vampires de 107 ans refusent de faire pour d’obscures raisons… 
Malheureusement, même si chacun sont des personnages intéressants, je n'ai pas tellement accroché à l'union Alexia/Lord Maccon. Si dans certaines littératures, le couple est trop "niais", "trop romantique", dans ce livre-ci, je le trouve trop charnel. Après, je verrai comment leur relation évoluera dans les prochains tomes où on assiste peut-être à plus d’attentions romantiques.
Cela dit, si le duo n’offre pas une originalité écrasante, Sans Âme dévoile quand même une galerie d’acteurs très sympathiques. Je ne veux pas gâcher des découvertes comme la Comtesse Nadasdy. Oui, c’est une vampire-reine sadique, cruelle… Un vrai cliché et pourtant… Si vous l’imaginez habillée en dominatrice avec un fouet, vous avez tord. Lisez, vous comprendrez.
Mais mon gros coup de cœur et, c’est puéril à dire, personnage préféré, je dirais que c’est Lord Akeldama. Il m’a fait l’impression du jeu des Robot Unicorn Attack (pour ceux qui ne connaissent pas) : trop de fleurs, trop de ciels nuageux, trop d’italiques… Et finalement, il est extraordinaire et on devient accro. Un personnage en somme qui est riche en couleurs et en burlesque mais qui est très rafraîchissant. Je dirai qu’il est presque osé et prouve donc que Gail Carriger écrit sans prétention et avec peu de sérieux... Pour notre plus grand plaisir.
Vous aurez de bonnes surprises niveau personnages.

Alors oui, rien de révolutionnaire dans le genre : les vampires et les loup-garou sont fidèles aux mythes. Et pourtant, Gail Carriger prend quelques libertés raisonnables et s’adonne dans quelques renouveaux. Je pense par exemple aux odeurs qui se rattachent à chaque meute de loups : c’est ainsi qu’ils savent à quel clan ils ont affaire.
Ensuite, le concept de l’âme, rarement abordé dans la littérature et ici maîtrisé. J’ai aimé cette idée d’absence d’âme et les répercutions qu’il y a. Alors oui, Gail Carriger triche un peu en effaçant les états d’âme d’Alexia trois fois sur quatre mais les hypothèses et les études qu’elle présente autour rattrape le tout.

Un demi-portrait bien sympa de l'auteur

En conclusion donc, Sans Âme est un roman qui n’est peut-être pas l’œuvre du siècle mais qui présente de quoi nous divertir, nous amuser et surtout, nous intriguer. L’enquête est bien ficelée et le mot fin n’apparaît pas dans ce premier tome, il faudra donc lire plus loin pour retirer vraiment le voile. En plus d’en avoir pour tous les goûts (romance et enquête), Sans Âme vise donc un public large et hétérogène.
On se retrouve donc sans faute pour le second tome.

Ce billet est également ma septième participation au challenge Victorien dans la section Charles Dickens, organisé par Arieste (mille mercis à elle d'ailleurs). Tout est expliqué sur cet article si vous voulez nous rejoindre !

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Il s’agit du premier roman de Gail Carriger, à l’origine, cette jeune américaine est une archéologue.
Le Protectorat de l’Ombrelle a été traduit au Japon, la série a donc droit à ses propres couvertes qui ne manquent pas de charme. Mais elle a aussi droit à son propre manga (d’origine anglaise par contre) ! Les couvertures sont à ne pas confondre donc…
 Manga anglais à gauche, roman japonais à droite

De mon côté, j’aurai bien aimé essayer la version manga, mais le dessin ne me charme pas plus que ça et Alexia a vraiment des airs d’autosuffisance qui tiennent plus de l’orgueilleuse que de la Lady anglaise. Ça sera donc sans moi. 
(Je préfère nettement l’allure d’Alexia sur la couverture de droite d’ailleurs.)


mardi 3 juillet 2012

Top Ten Tuesday [04],

Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. 
Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français sur ce blog.
Le thème de cette semaine est :
Les 10 histoires livresques que vous aimeriez pouvoir vivre



Et je commence avec une originalité époustouflante, avouez, vous l’avez pas vu venir : Harry Potter en premier choix. Être l’Élu, taper du mange-mort et sauver des Elfes de maison, je sais pas si je serai prête à aller jusque là… Mais faire une ou deux années à Poudlard, je dis que ma valise est déjà prête.

Parce que bosser avec Sherlock Holmes, ça serait le rêve absolu, autant choisir l’une des enquêtes les plus fascinantes. Le Chien de Baskerville car il y a un mixte délicat entre légende et enquête (avec une bonne dose de frayeur) et que les paysages de la lande me feraient fondre.

Alors oui, c’est dans le milieu de la mafia. Oui, c’est un monde plus que dangereux. Mais toutes ces descriptions de la Sicile et de l’honneur familiale, en toute sincérité, ça m’a donné envie. 

Car malgré tous les défauts… L’époque victorienne où on se perd entre la psychologie et le surnaturel, j’aurai été ravi de suivre l’aventure. Et puis, ma déception concernant ma lecture aurait été atténuée.

Car je pouvais difficilement oublier mon coup de cœur du moment, malgré le destin tragique qui attend tous les personnages, la dureté du récit… J’irai bien faire un tour à Westeros et assister, en premières loges, aux batailles.

Parce que l’univers burlesque m’a plu et que, si je pouvais par la même occasion, rencontrer Oscar Wilde. Je serai définitivement comblée. Le tout sur une petite enquête, c’est parfait.

Pour la Nouvelle-Orléans et ses couleurs, pour l’ambiance rock et ses bars américains… Je n’ai que de bons souvenirs pour toutes les fois où je suis partie dans un bar avec des groupes amateurs, très rapprochés des livres de Brite, que je me replongerai dans ces bains de musique et de saveurs nocturnes volontiers.

Vous l’aurez compris : Londres victorien, meurtres, mystères, personnages attachants… Anne Perry me prend par les sentiments et je résisterais difficilement à la participation de l’une des enquêtes de ses deux charmants héros.

Livre en cours de lecture, mais les 50 premières pages ont suffit à me faire envie : pour dresser le topo rapidement, ce sont des irlandais qui se racontent les histoires étranges des environs, comme ça, un soir, tous en cercle. J’ai peu d’histoires à raconter, mais je pourrai en écouter mille.


Découvert tout récemment avec l’univers steampunk, j’avoue que l’optique de vivre une aventure du Protectorat de l'Ombrelle est sympa. Imaginez : admirer les débuts de la science et la vieille mode en tenant des blogs (ok, dans le livre ils n'ont pas internet... Mais les ordi steampunk, ça existe.) et en plus, cohabiter avec les vampires, les loup-garou et les fantômes… En livre, les aventures d’Alexia Tarabotti ont un charme certain, mais à vivre, ça doit être assez fantastique.

À un prochain mardi !



dimanche 1 juillet 2012

Mon blog est neutre en carbone,


J'ai beau préférer le vélo à la voiture, j'ai beau participer au tri des déchets et emballages, j'ai beau éteindre mon ordi à chaque fois que je ne l'utilise plus au lieu de le laisser tourner dans le vide... Il n'empêche que je tiens ce blog qui consomme lui aussi du dioxyde de carbone. Comme tous ses congénères, ce blog rejette près de 3,6Kg de CO2 par an. Par chance, il n'a que deux mois, donc il est loin du compte pour l'instant.

Mais ce qui est vraiment beau, c'est que même si votre blog a 5 ans, qu'il a craché autant de CO2 qu'une vieille voiture, il n'est pas trop tard pour faire un geste : grâce à Petits gestes écolos, il vous suffit de poster un article sur votre blog et d'envoyer un mail signalant votre participation au mouvement. Résultat ? Un arbre sera planté en Bretagne, un arbre de plus qui absorbera 5Kg de CO2 et compensera donc largement les reflux de votre blog.

Donc rendez-vous sur le site et faîtes en autant :

(pensez à offrir des maisons aux derniers lutins)

Je remercie tous ceux qui prennent part au projet et je souhaite plein de courage à Bonial.