dimanche 13 mai 2012

Les Bienfaits de la Mort, de Lee Jackson,

Deux jeunes prostituées sont retrouvées sauvagement assassinées dans une maison close de Londres. Dans la main de l’une des victimes, un morceau de papier sur lequel est inscrite une énigmatique citation biblique. Quelques jours plus tard, un cadavre est volé dans un cimetière de la capitale. L’inspecteur Decimus Webb de Scotland Yard suspecte rapidement un lien entre ces deux macabres affaires. Si Webb connaît par cœur les dédales crasseux et les maisons cossus de la capitale britannique, il est aussi aguerri aux turpitudes de l’âme humaine. Ses investigations vont bientôt le mener jusqu’à un honorable homme d’affaires et bon père de famille, Jasper Woodrow. Au cœur des faux-semblants de la société victorienne, Webb devra user de sa légendaire perspicacité s’il veut empêcher un nouveau meurtre…
Quatrième de couverture par 10x18 (collection Grands Détectives).
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Premier livre de Lee Jackson que j’ai découvert en allant fureter dans les rayons 1800-1900 des librairies sur le net. Peu connu en France, il connaît pourtant un certain succès auprès de ceux qui veulent en savoir plus sur l’époque de Jack L’Éventreur et Oscar Wilde. Et pour cause : Lee Jackson peut se vanter me maîtriser son thème.

Donc, que dire de Les Bienfaits de la Mort ? Ce livre a deux piliers qui se divise entre le contexte historique et l’enquête malsaine ?

Je commence par son premier thème. La couverture n’est pas exceptionnelle… Elle est même plutôt monstrueuse en fait. Mais les couleurs annoncent bien l’ambiance : le vieux sépia et le brun qui bariolent les rues et inondent la Tamise, le rouge assez symbolique du crime, le jaune un peu fade, vieilli… Les caractères collent aussi à la période, tout comme la description des vêtements, des habitudes, etc. Lee Jackson fait un travail remarquable à ce niveau, rien à dire.

Mais quant à l’histoire, l’enquête, c’est tout autre chose. Déjà, l’originalité n’est pas au rendez-vous, des meurtres avec des citations bibliques, on en a vu des centaines et des centaines. Le dénouement n’est pas surprenant non plus (bon, j’ai trouvé le tueur dans le premier tiers, ça a donc gâché ma lecture, je le reconnais…) et le tout manque de rebondissements pertinents. Rien de nouveau à l’horizon et la conclusion du livre le confirme. Cela dit, la mise en scène est intéressante (on commence le livre à travers le tueur. C’est vu et revu aussi, mais Lee Jackson se débrouille bien pour cette fois).
Quand je parlais aussi des personnages… Le caractère correspond, certes, mais ils sont très plats, manquent de profondeur. Decimus Webb est bien l’un des détectives qui m’a le moins convaincu.

Alors, même si Lee Jackson offre dans Les Bienfaits de la Mort une foule d’informations sympas sur les années 1874 et c’est précisément pourquoi je me suis intéressée à l’auteur… Ça ne suffit malheureusement pas. L’enquête est trop classique pour nous faire tourner vraiment la tête et au final, le résultat ne reste jamais longtemps à l’esprit. Pour disparaître presque totalement.
C’est un bouquin sympa, facile à lire et qui ne nous fait rien perdre concrètement, pour qui s’intéresse au sujet. Mais voilà, c’est trop léger et on zappe le tout pour laisser place à des coups de cœur plus pertinents.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Lee Jackson tient un site qui est une vraie mine d’or pour les informations victoriennes. Malheureusement, il est tenu en anglais et rebutera donc ceux qui ne sont pas un minimum bilingues.



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